Une nouvelle école pour un nouveau départ

Sévaré – C’est sur le toit de la maison qu’Ali Sy aime réviser ses leçons au calme. Il faut dire que le foyer comprend 21 membres de sa famille, arrivés à Sévaré en mai 2019 après avoir fui les violences de la région de Bankass dans le centre du Mali. La famille a trouvé un abri dans le quartier Walirdé et ses enfants ont rejoint l’école du même nom.

« Cette école elle est très différente » explique calmement Ali du haut de ses 14 ans. « Il n’y a pas de clôture ni de garde et surtout il n’y a pas mes amis. » Nostalgique, l’adolescent repense souvent à ses anciens camarades et à son lieu de vie. « Ça me manque, je suis né là-bas, j’ai grandi là-bas c’était tout ce que je connaissais » tient-il à raconter. L’enfant a bien été accueilli dans son nouvel environnement : « Les élèves de l’école se chamaillent mais c’est pour tout le monde pareil, pas les déplacés plus que les autres. Ici, il y a des enfants déplacés dans toutes les classes… Sauf en 7^e année ! » témoigne en souriant le garçon qui vient d’entrer en 8^e année.

Un nouveau quotidien auquel il s’est adapté sous le regard bienveillant de sa grand-mère, Kadiatou Barry. « Je n’ai pas été à l’école, j’ai simplement fait l’alphabétisation pour adulte en peuhl et grâce à cela je peux lire et compter » explique-t-elle en suivant d’un œil ce que son petit-fils écrit sur son cahier de classe. « Je souhaite que mes enfants étudient pour qu’ils trouvent un bon travail » conclue la cheffe de famille quinquagénaire.

Grâce à l’intervention de l’UNICEF et de l’ONG partenaire Apidev, soutenus par UNICEF Norge, tous les élèves et les enseignants de l’école d’Ali ont reçu des masques contre la Covid-19 mais aussi des kits scolaires comprenant quatre cahiers, deux crayons et du matériel pour les mathématiques (règle, compas, gomme). « L’an passé aussi, pour la précédente rentrée, j’avais reçu des cahiers, des bics, une ardoise et tout ce qu’il faut » explique Ali pendant la récréation avant de retourner s’installer à sa table-banc. « J’aime beaucoup le français et la biologie, je ne sais pas trop ce que je voudrai faire plus tard, peut être banquier… Mais surtout retourner à Bankass. »

Grâce au soutien d’UNICEF Norge, comme Ali, 8000 enfants maliens ont reçu des kits scolaires.