À Madagascar, une crise nutritionnelle continue d’affecter les enfants dans les régions vulnérables
À l’approche de la période de soudure au mois d’octobre, l’UNICEF et ses partenaires multiplient les interventions multisectorielles afin de soigner les enfants malnutris dans le grand-sud et le grand sud-est.

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Charlotte Razanadrasoa est mère célibataire. Elle vit dans un petit village du sud-est de Madagascar avec ses trois enfants: Zeriko, Elna et leur grande soeur Eliane.

Zeriko (au milieu), 9mois, et Elna sont des jumeaux. Eliane joue avec eux à la maison lorsque que leur mère est occupée à preparer le déjeuner du midi.

Ce matin-là, la famille est venue au centre de santé de Tsiatosika qui se trouve à deux heures de marche de leur maison pour suivre l’état de santé de Zeriko. “Je l’emmène auprès des agents de santé car je suis inquiète en le voyant très maigre”, confie sa Charlotte.

Le périmètre de son bras qui se trouve dans la zone rouge indique que Zeriko est atteint de malnutrition aigüe sévère, l’aspect de dénutrition la plus meurtrière.

Zeriko reçoit immédiatement le traitement à base d’aliment thérapeutique, fourni par l’UNICEF, pour l’aider à gagner du poids et à retrouver la santé.

Désormais, la famille devra y revenir chaque semaine pour contrôler son poids et l’évolution de son état. Charlotte y recevra aussi des conseils et en profitera pour s’approvisionner en aliment thérapeutique.

Après le passage fréquent des cyclones dans cette région de l’ile, les denrées alimentaires se font rares, et le prix est souvent inaccessible pour les familles vulnérables comme celle de Charlotte. “Nous essayons de survivre et de subvenir à nos besoins mais cela n’est pas évident à cause de la mauvaise récolte”, témoigne-t-elle.

Selon la dernière enquête, 115 000 enfants dans le grand sud-est auront besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë en 2023.

Dans le grand sud, 340 000 enfants seraient dans la même situation à cause de la sècheresse chronique à laquelle fait face cette zone depuis des années. Sur la photo, le village d’Ampotaka où l'UNICEF a construit un aquifère artificiel afin de permettre aux villageois de stocker l’eau fournie par un barrage.

Les parents comme Fenosoa, 35 ans, sont formés pour dépister la malnutrition chez leurs enfants à l’aide du périmètre brachial afin qu’ils puissent emmener leurs enfants au centre de santé à temps. « Je suis contente de constater que mon fils Tovonaze n’est pas malnutri », dit Fenosoa.

Mais tout le monde n’a pas la même chance que Tovonaze. Comme Francis (six mois) hospitalisé à l’hôpital de Betioky à cause des complications dues à la malnutrition aigüe sévère. Sa maman, Tsovaraza, lui donne du lait thérapeutique pour l’aider à guérir.

Dans les zones les plus reculées, des équipes mobiles viennent soigner la malnutrition et vacciner les enfants, afin de ne laisser personne pour compte.

« La présence de ces équipes mobiles est appréciée par la population car cela les épargne les kilomètres entre leur village et le centre de santé », témoigne Christine Rakotoson, agent de santé travaillant dans l’une de ses équipes dans le village de Belaza.

Sitraka Randrembason, chargée de programme en nutrition à l'UNICEF, enseigne à Falike comment dépister la malnutrition en mesurant le périmètre du bras de son enfant. À l’approche de la période de soudure, l’UNICEF et ses partenaires redoublent d’efforts pour rendre les intrants en nutrition et santé disponibles.
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