Scouts : des héros engagés qui n’hésitent pas à risquer leurs vies pour sauver celles des autres.
Deux semaines après le passage du cyclone Freddy dans le sud-ouest de Madagascar, Mahavita et son équipe continuent de sensibiliser les communautés les plus durement touchées aux bonnes pratiques en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

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En milieu de matinée, des scouts se regroupent devant l’église du quartier d’Antsongobory, au sud-ouest de Madagascar. Ils portent foulards et insignes, symboles de leur appartenance et de leurs valeurs. Chacun est vêtu d’un uniforme, de couleur beige pour les hommes et bleue pour les femmes. L’escouade d’environ trente personnes est dirigée par Mahavita, un étudiant de 25 ans en géographie au sein d’une université privée de la ville de Tuléar. Ce jour-là, il divise le groupe en trois équipes qui opéreront dans le quartier d’Antsongobory. A la suite du cyclone Freddy, les eaux stagnantes se sont accumulées un peu partout.
Ces scouts n’ont pas froid aux yeux. Ils étaient en première ligne alors que le cyclone frappait leur région en mars 2023. Aux côtés de l’UNICEF et d’autres acteurs, ils ont sensibilisé et aidé la population à rejoindre des abris sûrs, notamment les personnes résidant dans les zones à risques. « Nous sommes les piliers de nos familles et nous sommes engagés à sauver des vies. Ma conviction repose sur ces deux principes, c’est pour ça que je n’hésite pas à prendre des risques pour venir en aide à la communauté », explique Mahavita avec fierté.
Sur les sites qui accueillent les sinistrés, ils ont aussi participé aux diverses actions de communication afin de faciliter l’organisation sur place. Leurs actions ont été décisives durant la phase d’urgence liée au cyclone Freddy, qui a causé la mort de 17 personnes et affecté environ 190 000 personnes dans 12 régions de Madagascar.


Des actions en continu
Après le rassemblement, les trois groupes désignés par Mahavita partent rejoindre leurs zones d’intervention respectives. Ils enseignent partagent avec les personnes qu’ils croisent sur leur chemin les bonnes pratiques en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène. « L’adoption des bons gestes minimise les risques de contamination par différentes maladies pendant la période post-cyclonique », explique Léonard, l’un des membres du groupe de Mahavita.
La plupart de ces scouts sont des jeunes mais parmi eux, Fanomeza, une femme de 49 ans, se démarque. Elle a intégré cette équipe il y a cinq ans car elle est convaincue qu’elle peut contribuer à soutenir la communauté. « Le scoutisme est un moyen de forger le caractère et de renforcer l’éducation des enfants et des jeunes. D’ailleurs, trois de mes quatre enfants en font partie et je trouve qu’ils sont devenus bien débrouillards », confie Fanomeza, qui partage le dynamisme du groupe. Que ce soit Mahavita, Léonard, Fanomeza ou les autres membres du groupe, les scouts sont reconnus comme des acteurs communautaires engagés et essentiels pour le développement du pays.
Grâce au soutien technique et financier de l’UNICEF, 300 scouts dans les régions Atsimo Andrefana et Menabe ont été mobilisés pour mener des actions de communication et d’engagement communautaire dans les zones à risques, ainsi que pour la sensibilisation des sinistrés dans les sites d’hébergement. Des milliers de vies ont été sauvées par ces formidables héros, œuvrant pourtant avec beaucoup d’humilité.

