A propos des enfants en Guinée
L’UNICEF œuvre afin que tous les enfants aient le droit de survivre, de s’épanouir et de réaliser leur potentiel, au profit d’un monde meilleur

Selon les projections démographiques issues du 3ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-3) de 2014, la population est estimée à 12.218.357 d’habitants.
La répartition de la population par âge démontre la prédominance des jeunes au sein de la population guinéenne.
D’après ces projections de l’Institut National de la Statistique (INS), la population guinéenne en 2019 est répartie par grands groupes d’âge comme suit :
Groupes d’âge de dépendance
- Les enfants de 0 - 4 ans constituent 16,7 pour cent de la population totale ;
- Les enfants de 0 - 14 ans représentent 44,7pour cent ;
- Les personnes en âge de travailler (15 - 64 ans) font 51,7pour cent ;
- Les personnes dites âgées (65 et plus) ont un poids de 3,6pour cent ;
- Le rapport de dépendance est de 0,93.
Population d’enfants, de femmes en âge de procréer et d’adultes en 2019 :
- Les enfants de 0 -17 ans représentent 51,2 pour cent
- Les personnes de 18 ans et plus ont un poids de 48,8pour cent ;
- Les femmes de 15 à 49 ans constituent 47,2 pour cent de la population.
La situation des enfants et des femmes en Guinée

Pauvreté des enfants : Selon le MODA (Multiple Overlapping Deprivation Analysis), dernier rapport sur la pauvreté des enfants en Guinée réalisé en 2018, 7 enfants sur 10 au niveau national et près de 9 enfants sur 10 en milieu rural, sont simultanément privés de 3 dimensions et plus, de leurs droits fondamentaux (Education, Santé, Eau, Hygiène, Assainissement, Nutrition, Logement, Protection contre la violence, Information). Dans le même ordre d’idées, selon le dernier rapport de la pauvreté monétaire en Guinée (ELEP 2012 de l’Institut national de Statistique (INS)), 60 % des enfants appartiennent à des ménages pauvres et 54,7 % des pauvres en Guinée sont des enfants.
Santé : le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 123 à 111 pour 1 000 naissances vivantes de 2012 à 2018 (EDS) et le taux de mortalité néo-natale est resté quasi stationnaire passant de 33 à 32 pour 1000. Seulement 24% des enfants de moins de 5 ans sont complètement vaccinés. 27 % des enfants de moins de 5 ans ont dormi sous moustiquaire imprégnée d’insecticide (EDS 2018) et 22% des enfants de moins de 5 ans souffrant de diarrhée ont bénéficié d’un traitement à base de SRO+Zinc (EDS 2018).
Nutrition : la malnutrition reste la principale cause sous-jacente de la mortalité infanto-juvénile en Guinée. La prévalence de la malnutrition chronique est estimée à 30 % et la malnutrition aiguë globale à 9 % (EDS 2018). Les facteurs contributifs comprennent les faibles taux d'allaitement maternel exclusif (33 %) ; les mauvaises pratiques d'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, les pratiques inadéquates en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène et un mauvais état nutritionnel chez les femmes.
VIH / SIDA : En 2017, le nombre d’enfants de 0-15 ans vivant avec le VIH en Guinée était estimé à 10,100 dont seulement 18% étaient sous traitement antirétroviral (ARV) contre une couverture en ARV de 37% pour les plus de 15 ans. Le nombre de décès d’enfants dus au sida était estimé à 730 cas pour la même année. Par ailleurs, 1,500 nouvelles infections sont enregistrées chaque année chez les enfants de 0-15 ans dont la quasi-totalité provient d’une transmission verticale de la mère à l’enfant.

Eau, Hygiène, Assainissement : Selon JMP 2017, une proportion de 62% des ménages guinéens ont accès à service d’approvisionnement en eau élémentaire (source d'eau améliorée avec maximum 30 minutes de temps de collecte), mais seulement 53% ont accès à des installations sanitaires améliorées, parmi lesquelles seulement 22,7% disposent d'installations sanitaires améliorées qui ne sont pas partagées. Des disparités significatives liées à la couverture hydrique existent entre les régions, principalement entre les populations rurales et urbaines (respectivement 48,8% et 85,5% pour un service élémentaire). Les mêmes disparités sont observées en matière d'assainissement, où les ménages urbains ont une couverture de 33,8% des installations d'assainissement améliorées qui ne sont pas partagées, contre 16,6% dans les zones rurales. Ces disparités se retrouvent également entre les différents quintiles de richesse, avec 29,8% des plus pauvres qui pratiquent la défécation a l’air libre pendant que c’est le cas pour seulement 5,1% pour les plus riches quintiles. Par ailleurs, seulement 1,2% des ménages pratiquent la défécation à l’air libre en milieu urbain pendant que cette proportion grimpe à 21,7% en milieu rural. Seulement 27% des écoles bénéficient d'une source d'eau améliorée. Dans le domaine de l’hygiène, plus d’un ménage sur deux (52%) ne dispose d’aucune installation de lavage des mains pour faciliter la pratique.
Éducation : Malgré les progrès en matière d'éducation, avec un taux brut de scolarisation de 90,8 % en 2018, l’on estime que 1,5 million d'enfants et d'adolescents guinéens âgés de 6 à 16 ans ne sont toujours pas scolarisés. Le taux d'achèvement des écoles primaires nationales est faible, 54,1 %. Il existe de grandes disparités de genre et entre zones urbaines et rurales : les taux d'achèvement pour les filles sont de 45,7 % contre 62,7 % pour les garçons ; le taux d'achèvement du primaire est de 40 % pour les zones rurales contre 75,7 % pour les zones urbaines et seulement 20,1 % des jeunes enfants entre 3 et 5 ans sont inscrits à l'école maternelle.
Protection des enfants : 89% des enfants ont été victimes de violences. La violence sexiste est une préoccupation majeure et 96,8% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont victimes de mutilations génitales féminines (MGF). De plus, 54,6% des femmes étaient mariées avant l'âge de 18 ans et 21% avant l'âge de 15 ans. Le rapport du Gouvernement sur la violence sexiste de 2015 indiquait que 29,3% des femmes étaient victimes de violences sexuelles et 55,7% étaient victimes de violences physiques. Par ailleurs, le taux d’enregistrement des naissances est estimé à 74.6% selon la MICS 2016 contre 58% en 2012. Ce taux cache des disparités entre les zones rurales (66,7%) et urbaines (90,3%) et entre les plus riches (95%) et les plus pauvres (54.7%).