Violations graves des droits des enfants en situation de conflit armé

Alors que les enfants ont droit de grandir à l’abri de la violence et de la peur, ils continuent de subir les conséquences dévastatrices des conflits armés en RDC

UNICEF RDC
Une fille assise par terre avec une couverture posée sur elle
UNICEF DRC Lemoyne
10 juin 2022

Conformément au droit international humanitaire, les forces et les groupes armés doivent prendre des mesures pour protéger les civils, notamment les enfants qui s’avèrent particulièrement vulnérables en période de conflit armé.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a identifié et fermement condamné six violations graves commises à l’encontre des enfants en situation de conflit armé :

Une petite fille habillée en orange se tient au milieu d'une salle de classe utilisée comme refuge par des personnes déplacées
UNICEF DRC Lemoyne

Six violations graves

Depuis près de deux décennies, la République Démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays dans le monde avec le plus grand nombre de violations graves vérifiées par les Nations Unies. Ce nombre ne représente pourtant qu’une partie des violences que subissent les enfants et leurs familles lors des affrontements.

1. Le recrutement et l’utilisation d’enfants

Cette violation fait référence à la conscription ou à l’enrôlement d’enfants au sein de forces ou de groupes armés. Le recrutement et l’utilisation d’enfants mène souvent à d’autres formes de violations graves, comme les blessures et les violences sexuelles.

Depuis 2005, la RDC est le pays avec le plus grand nombre d'enfants recrutés et utilisés par des forces et groupes armés. Les filles restent des victimes invisibles bien qu’elles représentent 30% à 40% des enfants recrutés dans le pays. Au premier trimestre 2022, le recrutement et l’utilisation d’enfants a été la violation grave la plus vérifiée dans le pays.

2. Les meurtres et mutilations d’enfants 

Les meurtres et mutilations d’enfants sont la conséquence d’actions ciblant directement les enfants ou d’actes indirects entraînant la blessure grave ou la mort d’un enfant, y compris de torture.

En RDC, les meurtres et mutilations d’enfants par les parties au conflit ont été largement vérifiés, puisque cela a été la seconde violation grave vérifiée comme ayant le plus affecté les enfants au cours du premier trimestre de l’année 2022.

3. Les viols et autres violences sexuelles

Cette violation grave englobe tout acte de nature sexuelle à l’égard d’un enfant, y compris le viol, l’esclavage sexuel et/ou la traite, la prostitution forcée, les grossesses ou les mariages forcés, la stérilisation forcée ou encore l’exploitation sexuelle et/ou la maltraitance des enfants.

En RDC, les viols et violences sexuelles sont utilisées comme une arme de guerre et une stratégie de conflit. Au premier trimestre 2022, toutes les violations vérifiées ont été commises à l’encontre de filles. En raison du stigma, de la peur de représailles ainsi que l’absence de justice rendue, cette violation reste souvent sous rapportée.

4. Les enlèvements d’enfants 

Les enlèvements d’enfants ont trait à la capture, à l’arrestation ou à la disparition forcée d’un enfant de manière temporaire ou permanente. Il s’agit de l’une des violations les plus répandues commises à l’encontre des enfants dans les situations de conflit armés.  

Les enlèvements sont souvent utilisés comme une stratégie par les parties aux conflits et peuvent conduire à d’autres violations graves. Il s’agit de l’une des violations graves les plus vérifiées en RDC au premier trimestre de 2022, particulièrement dans la province de l’Ituri.

5. Les attaques contre les écoles et les hôpitaux 

Cette violation grave consiste à menacer ou prendre pour cible des établissements scolaires ou médicaux ainsi que le personnel qui y travaille dans le but de les détruire partiellement ou totalement. Ces attaques ont des conséquences catastrophiques sur les droits des enfants.

Alors que les écoles et les hôpitaux devraient être des espaces protégés, plus de 880 attaques ont été vérifiées en RDC depuis 2005. En 2020, la RDC a été le pays le plus touché en termes d’attaques contre des écoles et hôpitaux. L’occupation d’écoles et d’hôpitaux à des fins militaires entrave la continuité de l’éducation et des soins de santé pour les enfants.

6. Le refus d’accès humanitaire aux enfants

Il s’agit de l’entrave et la privation intentionnelle, par les parties aux conflits, de l’aide humanitaire essentielle à la survie des enfants, notamment en empêchant les acteurs humanitaires d’avoir accès et de venir en aide aux enfants touchés dans les situations de conflits armés. 

Ces dernières années, les parties au conflit ont entravé des interventions humanitaires vitales en RDC. Au cours du premier trimestre de l’année 2022, la province du Sud-Kivu a été la province la plus affectée par le refus d’accès humanitaires aux enfants, limitant l’assistance aux enfants et aux familles.

Des enfants dont seules les mains sont visibles jouent un puzzle
UNICEF DRC Lemoyne

Protéger les enfants dans les conflits armés

Un nombre croissant de violations graves commises à l'encontre des enfants ont été vérifiées en RDC depuis 2005. La RDC s'est toujours classée parmi les trois pays ayant le plus grand nombre de violations graves vérifiées, avec 5.256 violations vérifiées en 2020, soit une moyenne de plus de 14 violations graves par jour.

L'UNICEF assiste le Gouvernement congolais pour, d’une part, prévenir et mettre fin aux violations graves des droits des enfants en situation de conflit armé et, d’autre part, répondre de manière adéquate aux violations graves commises contre les garçons et les filles en RDC.

La réponse en protection apportée par l’UNICEF et ses partenaires aux enfants en situation de crises est multidimensionnelle. Elle intègre la prise en charge médicale, le soutien en santé mentale et l’appui psychosocial, ainsi que la réunification familiale, la réintégration scolaire et socio-économique des enfants associés aux forces et groupes armés et des enfants non accompagnés et séparés. Une attention particulière est accordée aux filles et une approche holistique pour appuyer les survivant.e.s de violences sexuelles.