Retour sur les bancs de l’école à 20 ans
Après avoir été mariée précocement et donné naissance à deux enfants, Esther a repris le chemin de l’école et veut devenir enseignante.
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La vie de la jeune Esther a été chamboulée lorsque son père a perdu la vue. « C’est mon père qui payait mes frais d’études donc lorsqu’il est devenu aveugle, je ne pouvais plus continuer d’aller à l’école », explique Esther qui avait alors 15 ans. Lorsqu’un homme est venu proposer de prendre Esther en mariage, cela semblait arranger toute la famille qui avait été fragilisée par la perte de leurs revenus. « Je n’avais plus les moyens de payer les études de ma fille donc j’ai accepté qu’elle soit prise en mariage car l’homme avait versé toute la dot demandée », se rappelle Pierre Tshilumba, le père d’Esther.
Fraîchement mariée, Esther a pris la direction de la province du Kwilu avec son mari et a donné naissance à deux enfants. « Mon mari ne s’occupait plus de moi ni de mes enfants, nous n’avions pas de quoi manger », se rappelle Esther qui a alors décidé de revenir chez ses parents à Kamonia dans la province du Kasaï. Des sensibilisateurs soutenus par l’UNICEF ont informé la famille de l’existence d’un projet permettant aux filles à reprendre leurs études.
Esther a reçu un uniforme, un cartable et des cahiers dans le cadre d’un projet pilote soutenu par l’UNICEF avec l’appui de l’Ambassade du Royaume-Uni en RDC. « Je suis en cinquième année des humanités pédagogiques. Je compte devenir enseignante et avec mon salaire, je vais payer les études de mes enfants jusqu’à ce qu’ils terminent », explique Esther qui est déterminée à assurer un meilleur avenir à ses enfants.
Grâce au généreux soutien de l’Ambassade du Royaume-Uni en RDC, l'UNICEF met en œuvre un projet pilote à Kamonia visant à améliorer l'accès à une éducation de qualité pour les enfants vulnérables, en particulier les filles. Ce projet répond à toutes les problématiques liées à la scolarisation des filles, à travers entre autres l'amélioration des conditions d'apprentissage et d'assainissement dans les écoles, l'amélioration de la qualité de l'enseignement, la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre et la mise en place d'espaces de dialogue et d'autonomisation pour les femmes et les filles.
