Plus de 8 000 enfants déplacés internes en situation d’urgence humanitaire à Gao
L’UNICEF et ses partenaires se mobilisent pour lutter contre la malnutrition et préserver les droits des enfants.

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42 degrés. L’air est brûlant et le vent souffle peu à cette période de l’année. Sina Walet Musa, 25 ans, marche lentement avec Abdrahamane, son enfant de 12 mois dans les bras. Son regard est inquiet, elle se rend en consultation à la clinique mobile du camp des déplacés internes de Bawa, à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Gao, au nord-est du Mali.
Cela fait un an que Sina a trouvé refuge dans ce camp qui accueille plus de 3000 déplacés internes. Près de 500 d’entre eux sont des enfants en âge d’être scolarisés. Avant, elle vivait avec sa famille à Tessit, 160 km plus au sud. Craignant pour leurs vies, Sina, enceinte et sa famille ont fui cette zone en proie à de multiples attaques opérées par des groupes armés.
Abdrahamane est né à Bawa. Le nourrisson a la santé fragile. Sa mère n’a pas les moyens de le faire consulter au centre de santé du centre-ville. La présence hebdomadaire de la clinique mobile dans le camp est un véritable soulagement pour elle et plus de 400 familles qui vivent dans le camp.
Au moment de la consultation, l’infirmière de la clinique mobile explique à Sina que les problèmes de santé d’Abdrahamane sont dûs à la malnutrition.
« Il faut qu’il mange mieux si tu ne veux pas qu’il soit malade aussi souvent. Tu dois lui donner à manger au moins 3 fois par jour. Je sais que c’est difficile mais essaie aussi de varier ses repas. Ne lui donne pas seulement du riz et du lait, » conseille Salamata Mahamado, infirmière d’une des cliniques mobiles de Gao déployée sur le site de Bawa.

« Nous avons tout perdu depuis que nous avons fui Tessit. Ici, nous n’avons rien. C’est grâce à l’UNICEF et au PAM que nous avons de l’eau et un peu de nourriture. Je ne sais pas où trouver de l’argent pour acheter de la nourriture. J’ai mal au cœur de ne pas pouvoir nourrir correctement mon bébé, » explique Sina. Quand ils ont quitté précipitamment leur maison à cause des conflits et des menaces, Sina et son mari ont dû abandonner leurs activités et se retrouvent sans source de revenus, comme la plupart des déplacés de Bawa.
Grace aux fonds d’urgence UNCERF, l’UNICEF et ses partenaires peuvent offrir à ces familles déplacées un appui holistique couvrant la prévention et la prise en charge de la malnutrition aigüe ainsi que les soins de santé primaires à travers le dispositif des cliniques mobiles. En se rendant régulièrement sur les sites de déplacés, ces cliniques itinérantes équipées en matériel et constituées d’infirmiers et de sages femmes peuvent fournir des soins de base aux familles qui n’ont pas d’autre solution.
Cet appui holistique comprend également l’accès à l’eau et à l’assainissement à travers la mise à disposition de latrines et de points d’eau potable. Les enfants déplacés internes qui ont souvent vécu des traumatismes, peuvent aussi bénéficier d’une prise en charge psychologique dans les Espaces Amis des Enfants et continuer leur scolarité dans les Espaces Temporaires d’Apprentissage.
Au 30 Août 2023, du fait de la crise et des menaces sécuritaires, le Mali compte 375 539 déplacés internes dont plus de la moitié sont des enfants en besoin d’assistance humanitaire urgente.
