JEUNES ET ENGAGÉS POUR LE BIEN-ÊTRE DES FILLES AU MALI.
« Je suis fière d’avoir pu sauver une enfant de l’excision » Salimata Camara, jeune défenseure des droits de l’enfant à Kati
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En avril 2023, 50 jeunes, filles et garçons, issus de localités du sud du Mali ont été formés par l’UNICEF sur les techniques de plaidoyer. Lors de cette formation, les jeunes ont appris les causes profondes du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines et ont été outillés pour promouvoir la fin de ces pratiques néfastes.
Parmi ces jeunes défenseurs des droits des filles, se trouve Salimata Camara, 24 ans, originaire de Kati, dans la région de Koulikoro. Pendant la formation, la jeune fille s’est tout de suite engagée sur la thématique de l’excision ayant elle-même été excisée dans sa petite enfance. Elle a aussi connu les conséquences néfastes de cette pratique. Après son mariage à l’âge de 18 ans, elle a eu des complications pendant l’accouchement. Elle a subi une épisiotomie qui a provoqué une grave hémorragie. Salimata a été hospitalisée durant 2 mois après son accouchement.
« Je me suis longtemps demandé comment venir en aide aux autres filles qui ont des problèmes de santé après avoir subi les Mutilations Génitales Féminines, avec comme conséquences, l’incontinence urinaire notamment. Je voulais les réconforter et les aider en les mettant en relation avec des médecins que j’ai réussi à rallier à cette cause » raconte Salimata.
« Cette formation sur les techniques de plaidoyer, c’est une très bonne idée. Ça m’a permis d’améliorer mon approche dans mon engagement contre les Mutilations Génitales Féminines au sein de ma communauté. De retour de cette formation, nous avons formé d’autres jeunes et nous sommes plus efficaces ensemble. » poursuit-t-elle.
Former un jeune pour impacter une communauté
Salimata et son groupe ont élaboré et mis en œuvre un plan d’actions comme recommandé lors de la formation. Ils ont mené des activités de sensibilisation auprès des populations et des activités de plaidoyer avec les autorités de Kati. L’imam de la communauté s’est engagé comme mari modèle aux cotés des jeunes pour l’abandon des Mutilations Génitales Féminines.
Le 11 octobre 2023, lors d’un grand événement de plaidoyer, des représentants des autorités administratives, politiques, religieuses et coutumières de Kati ont signé une fiche d’engagement pour démontrer leur soutien aux jeunes défenseurs.
« Je suis fière que nous ayons pu avoir cet impact à Kati. Ce qui me réjouit également, c’est que grâce à cette formation et à ma propre histoire, une jeune mère de ma communauté a refusé de faire exciser sa fille de 3 ans. » exprime Salimata.
Barkissa* est le nom de cette jeune maman qui après avoir appris les conséquences de l’excision, s’est opposée à la demande de sa famille de faire exciser sa fille de 3 ans. Elle a été rejetée par son mari et sa famille à cause de ce refus. Mais, grâce à la médiation de l’imam de la communauté, lui aussi mari modèle, elle rejoindra bientôt sa famille.
Le projet " Yiriwa Tonon" : Autonomisation et protection des adolescentes grâce à des approches de plaidoyer transformatrices en matière de genre a permis de convaincre 90 chefs communautaires, religieux et autorités administratives à se rallier au plaidoyer des jeunes en signant des engagements pour la promotion de l’abandon des Mutilations Génitales Féminines et le mariage des enfants.
Le programme, soutenu par l’UNICEF a permis d’informer et de donner des soins à plus de 17.000 filles pour lutter contre le mariage des enfants.
Les actions menées par les jeunes ont touché plus de 800 parents qui à leur tour continuent de porter le message de plaidoyer jusqu'aux coins les plus reculés des régions afin que chaque fille ait droit à une enfance libre, sans mariage forcé et sans mutilations génitales.
*le prénom a été changé pour raison de protection
