Vaccination et conflits
Partout, en toute situation ou circonstance, les enfants méritent de survivre et de s’épanouir. Les enfants touchés par les conflits sont parmi les plus susceptibles de se voir refuser ce droit.
En 2019, près de 8,6 millions d’enfants non vaccinés vivent dans des contextes fragiles ou humanitaires, notamment dans des pays touchés par des conflits. Les enfants vivant dans des situations de conflit sont souvent les plus vulnérables face à des épidémies, notamment de rougeole ou de poliomyélite, lesquelles peuvent entraîner la mort ou un handicap profond.
À l’échelle mondiale, la rougeole, la diarrhée, les infections respiratoires et la malnutrition figurent parmi les causes majeures de maladie et de décès chez les enfants. Dans les situations de conflit et d’urgence, les effets de ces maladies sont susceptibles d’empirer. Dans les contextes non marqués par des conflits, moins de 1 % des enfants contractant la rougeole en meurt. Dans les zones très peuplées où la malnutrition est courante, telles que les camps de réfugiés, le nombre d’enfants succombant à la rougeole peut représenter jusqu’à 30 % des cas. La surpopulation et le manque de produits de première nécessité comme la nourriture, l’eau et un abri rendent les enfants encore plus vulnérables aux maladies.
« Les conflits créent un environnement propice aux épidémies, explique Robin Nandy, Chef, Vaccination à l’UNICEF. Les enfants ne reçoivent pas les vaccins élémentaires en raison de l’effondrement – et parfois de la destruction délibérée – des services de santé essentiels. Même lorsque des services médicaux sont disponibles, il est souvent difficile d’atteindre les enfants en raison de l’insécurité régnant dans la zone. »
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La solution
Dans les situations d’urgence et de conflit, il est encore plus essentiel d’obtenir les fournitures nécessaires pour les personnes dans le besoin. Pour une efficacité optimale, les fournitures doivent être livrées et conservées en sécurité et à la bonne température (ce que l’on appelle la « chaîne du froid »). L’UNICEF œuvre avec ses partenaires de façon à maintenir ou restaurer la chaîne du froid pour les vaccins et d’autres fournitures médicales essentielles. L’organisation s’efforce également de reconstituer des équipes de santé dispersées du fait des conflits, et de former des agents de santé à la vaccination, à l’examen nutritionnel, au traitement médical des femmes et des enfants et à l’apport de compléments en vitamine A.
Les agents de vaccination parcourent courageusement des terrains difficiles, traversent des lignes de conflit hostiles et mettent leur vie en danger pour vacciner des enfants contre des maladies potentiellement mortelles.
La vaccination dans les situations de conflit permet de relancer d’autres services de santé absolument nécessaires. Par exemple, en Iraq, en République arabe syrienne et au Yémen, les agents de santé proposent également des services de santé et de nutrition ainsi que des soins contre les maladies infantiles aux populations se présentant dans le cadre de campagnes de vaccination.
En 2018, parmi les pays en proie à des conflits, le Tchad affiche le plus fort pourcentage d’enfants non vaccinés : près de 60 % des enfants n’y reçoivent pas les vaccins les plus élémentaires. Il est suivi de la Somalie (58 %) et de la République arabe syrienne (53 %).
En 2018, grâce au soutien de l’UNICEF, plus de 19 millions d’enfants vivant dans des régions en proie à des conflits ont été vaccinés contre la rougeole.