La plus belle école du monde
Faites connaissance avec les habitants de Toumodi-Sakassou, le tout premier village en Afrique à avoir des salles de classe et des latrines faites en briques de plastique recyclé.
Dans le village de Toumodi-Sakassou, à 300 km au nord d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, Arsène Tindé, un enseignant et père de famille, aide sa fille Anne, 8 ans, à faire ses devoirs. Arsène enseigne à l'école primaire dans la nouvelle école du village construite avec de briques de plastique recyclé. Arsène vivait dans un autre village, mais lorsqu'on lui a proposé de venir travailler ici, il a rapidement accepté et a relogé sa famille dans ce petit village du centre de la Côte d'Ivoire. « J'aime travailler dans cet environnement. La classe est très bien illuminée et on n’y ressent pas la chaleur. Les conditions sont idéales pour enseigner et pour que les enfants apprennent », explique Arsène, instituteur à Toumodi-Sakassou.

Sa fille Anne est également très satisfaite de sa nouvelle école : « Je suis très impressionnée par le grand tableau noir et la propreté. Il y a même de l'électricité et nous avons maintenant des toilettes. C'est beaucoup mieux qu’avant, nous devions aller dans la brousse. »
Mon école est la plus belle du monde
Anne, 8 ans.
« Cela me donne de l'espoir parce que si cela peut se faire ici, cela peut se faire aussi dans d'autres villages. En classe, nous apprenons également à prendre soin l'environnement et la façon dont cette école a été construite, en utilisant du plastique recyclé ».
En Côte d'Ivoire, 60% des cas de paludisme, de diarrhée et de pneumonie chez les enfants sont attribués à une mauvaise gestion des déchets et seulement 5 % des déchets plastique sont recyclés. Grâce à ce projet innovant, l'UNICEF, l'entreprise sociale colombienne Conceptos Plasticos et ses partenaires veulent s'assurer que chaque enfant grandisse dans un environnement sain. En plus des salles de classe, des latrines ont aussi été construites à partir de briques de plastique recyclé. Konaté Kalifa, enseignant, explique de quelle façon cela contribue à maintenir les élèves en bonne santé et à les maintenir à l'école : « Nos élèves sont moins exposés aux maladies comme la malaria car avant la construction des latrines, ils allaient dans la brousse et revenaient souvent avec des piqûres d'insectes et des égratignures ». Konaté et ses collègues ont appris aux élèves à garder leurs latrines propres et à se laver les mains après les avoir utilisées.
Dans le village, la propreté de l'école et de son environnement est désormais l'affaire de tous. Les femmes du village se sont organisées en petits groupes et nettoient l'école tous les week-ends. « Cette école donne un nouveau visage à notre village et nous rend tous fiers. Elle doit donc être propre à tout moment », dit Konan Affoué Françoise, mère et habitante de Toumodi-Sakassou.
L'éducation des enfants a toujours été une priorité pour les habitants de Toumodi-Sakassou. L'ancienne école en terre et en bois avait été construite par les villageois pour permettre à tous les enfants d'aller à l'école et accueillait même les enfants des villages environnants. Raymond Konan Yao, un villageois dynamique et président de l'association de développement de Toumodi-Sakassou est ravi : « Je suis tellement heureux de voir nos enfants apprendre dans les meilleures conditions. Ils peuvent maintenant étudier sans se soucier du temps qu'il fait. De plus, il n'y a pas d'électricité dans notre village mais notre école est alimentée par des panneaux solaires. Il y a quelques années, quand tout le village s'est réuni pour construire les premiers bâtiments de l'école du village, nous espérons offrir un meilleur avenir à nos enfants, maintenant qu'ils ont cette école, j'ai beaucoup d'espoir. J'ai hâte de voir les futurs dirigeants du pays venir de mon village. »
En Côte d'Ivoire, l'éducation est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans, mais trop d'enfants ne vont toujours pas à l'école. Parmi les raisons invoquées figurent le manque de salles de classe, les classes surpeuplées, la distance entre leur maison et l'école, ainsi que le coût des manuels et des fournitures scolaires. L'UNICEF travaille avec le ministère de l'éducation pour construire davantage de salles de classe, car il faut 30 000 salles de classe pour que tous les enfants puissent accéder à l'éducation en Côte d'Ivoire.
Pour chaque enfant, une éducation de qualité et une chance d'atteindre son plein potentiel.