Léontine : Le pouvoir de la coiffure pour tisser son succès
Le rêve d'une jeune fille déscolarisée
Léontine a 19 ans et apprend la coiffure à San Pedro, dans le Sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Elle est allée à l'école jusqu'en classe de 3ème, mais a dû arrêter en raison du manque de moyens de ses parents.
Je suis issue d'une famille de neuf enfants, avec trois filles et six garçons. Malheureusement, seuls trois d'entre nous ont la chance d'aller à l'école.
Léontine vient de Grand-Bereby, une ville située à plus de 50 km de San Pedro. Étant donné la distance et les contraintes de sa formation en coiffure, elle réside chez un tuteur. Elle a rejoint l'institution de formation et d'éducation féminine (IFEF), soutenue par l'UNICEF et le NATCOM Suédois, où elle apprend la coiffure.
Les IFEF sont des centres où les personnes souhaitant apprendre un métier peuvent suivre une formation. 779 filles y sont formées en couture, pâtisserie, broderie, alphabétisation, ainsi qu’en éducation civique et morale.
La coiffure, c'est quelque chose qui me plaît depuis longtemps. Quand je partais à l'école, j'apprenais la coiffure en dehors des cours. Aujourd’hui, grâce à la formation de qualité que je reçois à l’IFEF, je ressens plus d’espoir pour l’avenir.
Aujourd'hui, toujours dans le cadre de sa formation avec l’IFEF, elle est en stage chez Massandjé, une femme de 47 ans qui possède son propre atelier.
Selon Massandjé, elle n'a eu aucun problème avec Léontine. Dès leur premier rendez-vous, Léontine était présente, ponctuelle et disciplinée. Ce jour-là, elle est arrivée à 8h pile comme convenu. Elle s'est même proposée d'arriver chaque jour plus tôt pour faire le ménage. Rien ne l'arrête, même lorsqu'il pleut.
Massandjé est convaincue qu'elle réussira.
Léontine a soif d'apprendre et cela se voit. À peine deux jours après son arrivée, elle a déjà confectionné une perruque.
Ce qui motive Massandjé à aider les jeunes filles comme Léontine, c'est sa propre histoire. Sa vie n'a pas été facile et elle aussi a dû arrêter l'école pour apprendre la coiffure. Elle veut les aider à devenir autonomes, à ne compter que sur elles-mêmes. Aujourd'hui, elle parvient à subvenir à ses besoins et a même inscrit son fils unique dans une école de qualité.
Le rêve de Léontine est de posséder son propre salon de coiffure et d'aider d'autres filles dans sa situation. Elle souhaite reprendre ses études dès qu'elle aura un peu d'argent.
