Mettre fin au travail des enfants dans le mica : l’exemple de Jean-Claude
Depuis février 2023, Jean Claude fait partie des fournisseurs de la cantine scolaire d’Ankaroka en brèdes et légumes grâce à un accompagnement sur la base de cours d’alphabétisation
Jean Claude, jeune garçon de 16 ans, est le premier enfant dans une fratrie de six. Orphelin de père, il vit avec sa mère et ses quatre autres frères et sœurs à Ankaroka, dans le Sud de Madagascar.
Jean Claude était habitué à occuper un banc de la classe de cours préparatoire de l’Ecole Primaire Publique à Ankaroka. Le décès de son père l’oblige à abandonner l’école car pour nourrir toute la fratrie, il devait aider sa mère. Elle nourrissait la famille avec la culture d’oignons qui était saisonnière. Elle travaillait aussi dans les sites d’extraction de mica et Jean-Claude l’appuyait pour avoir plus de rendements. « Le travail était dur car je devais remplir un seau, même avec le ventre vide. Je devais le faire car j’avais la taille idéale pour descendre dans les trous. Si je ne le faisais pas, ma famille n’avait rien à manger »
se remémore-t-il. En fait, le mica est un minéral silicaté. Qu’il soit blanc, noir ou ambré, il est largement utilisé dans les industries automobile, téléphonique, aéronautique, ainsi que dans le cosmétique et la peinture, en raison de sa résistance aux fortes chaleurs.
Une équipe du ministère de la population en visite à Ankaroka en juillet 2022, avait repéré Jean Claude et s’est enquis de sa situation. L’Intervenant Social en charge de son accompagnement psychosocial l’a référé pour un cours d’alphabétisation auprès de l’ONG Faravehivavy, partenaire de mise en œuvre du « projet de lutte contre le travail des enfants dans le secteur du mica à Madagascar ». A la fin du cursus de quatre mois, il a bénéficié d’un appui pour monter son business plan et a été doté du minimum d’équipements et intrants pour démarrer une activité génératrice de revenu. Il a choisi la culture de légumes et de brèdes.
Actuellement, Jean Claude fait partie des fournisseurs en brèdes et légumes de la cantine scolaire d’Ankaroka. Il vend aussi une partie de ses produits au marché communal. « Je n’aurai jamais pensé que je pouvais sortir du trou de mica un jour et gagner ma vie comme aujourd’hui. Même ma mère a cessé de travailler dans le mica, elle m’aide dans mon activité qui me fait une épargne de 20 000 Ariary (4,5 dollars) par semaine. « J’espère qu’un jour, les autres enfants d’Ankaroka trouveront eux aussi une issue et arrêteront de respirer du mica » partage-t-il.