À Mananjary, l’Education en Situation d’Urgence après le passage des cyclones Batsirai et Emnati
Nasma est en classe de 6ème. Son école a été décoiffée par les cyclones Batsirai et Emnati en 2022. Son établissement bénéficiant des appuis dans le cadre de l’Education en Situation d’Urgence, elle se lance aujourd’hui le défi de devenir un jour médecin.


À Mananjary, dans le Sud-Est de Madagascar, Nasma Josée Lovasoaniaina, 13 ans vient de réussir son premier examen officiel et son admission au collège d’enseignement général. Cependant, son ascension est stoppée par le passage de deux violents cyclones Batsirai et Emnati qui ont complètement décoiffé son établissement et réorienté l’organisation au sein de sa famille.
Une rupture du quotidien a en effet été flagrant après que ces cyclones ont causé des ravages dans son village. "Mes parents se plaignent du peu de moyens de subsistance après les cyclones et notre scolarité, à moi et mes deux sœurs, constituaient de grands défis pour la nouvelle année scolaire. Mes fournitures et mes frais d’inscription, entre autres, n’ont pas été organisés. Mes parents m’ont tout simplement inscrit sans trop penser à ce qui sera la suite" se souvient-elle
Dans un contexte post-catastrophe, les dépenses liées à l’Education sont ajournées voire non considérées par les parents, surtout dans les milieux desservis et les communes et districts éloignés des grandes villes. Ce n’est pas une priorité, faisant que bien souvent le bien-être des enfants est mis de côté, et les droits ne sont pas respectés. Les ménages sont soumis au contexte d’adaptation négative qui accordent moins d’importance aux dépenses pour l'éducation et se concentrent plus sur l’amélioration de leur subsistance.
C’est dans ce cadre qu’intervient l’UNICEF et ses partenaires, dont le Comité National Coréen pour apporter son soutien aux post-catastrophes. Nasma, comme les 339 élèves (dont 171 filles) de son école a pu bénéficier de fournitures scolaires pour reprendre progressivement son apprentissage. D’autre part, sa salle de classe est aujourd’hui opérationnelle grâce à la dotation d’un nouveau toit
Assurer une continuité des enseignements et un retour rapide des élèves en classe
Afin de faire face aux aléas comme les deux cyclones Batsirai et Emnati de 2022, la Direction Régionale de l’Education Nationale (DREN) de Vatovavy, avec la collaboration de l’UNICEF met en place un stock de pré-positionnement au niveau des régions. Ceci a permis les premières réponses auprès d’environ 300 établissements du district de Mananjary. Des articles d’urgences constitués de tentes métalliques, de bâches tarpaulins pour salles de classes provisoires, et des kits "école en boite" ont pu être mobilisés et distribués aux écoles affectées.
Ces activités d’Education en Situation d’Urgence (ESU) de l’UNICEF dans le Grand Sud Est de Madagascar permettent d’intervenir pour une continuité des enseignements et un retour rapide des élèves en classe, de maintenir les enfants et les adolescents à l’école et d’assurer une capacité de préparation/réponse ESU au niveau régional et district
Pour Nasma, tout cet appui est essentiel pour concrétiser son rêve de devenir docteur. Elle souhaite ne pas être freinée par ce genre de contrainte. "Ma grande sœur ainée est déjà en classe de 1ère au Lycée. Je ferai les efforts nécessaires pour suivre son parcours et passer au Lycée après le Collège". Déjà, être au collège est une victoire. 3 filles et garçons sur 10 du cycle primaire seulement arrivent à passer au 1er cycle du secondaire.
De telle situation post-cyclonique comme dans le Grand Sud Est de Madagascar est une des contraintes supplémentaires non négligeable pour les parents et pour l’Education de leurs enfants qui justifient l’importance de l’Education en Situation d’Urgence (ESU).

