À Madagascar les enfants jouissent de leurs droits grâce au programme de protection sociale
Les petits enfants de Lignesoa disposent de nouvelles motivations pour affronter leur avenir grâce au programme de protection sociale Zara Mira

Lignesoa, âgée de 54 ans, exerce les métiers de cultivatrice et de tisserande. Elle est mariée à Emahavahy, âgé de 63 ans, qui est pêcheur. Ensemble, ils assument la responsabilité de prendre en charge leurs 22 petits-enfants. Cette situation se présente car les parents de ces derniers travaillent en dehors du village où ils vivent. Certaines de leurs filles sont célibataires et exercent le métier de femmes de ménage.
En tant que cultivatrice, Lignesoa explique que la récolte dans cette partie du Sud de Madagascar, plus précisément dans la région d’Atsimo Andrefana, dépend étroitement des conditions climatiques. Malheureusement, ces derniers temps, le climat se dégrade constamment et affecte considérablement les revenus de sa famille. Lignesoa et son mari, étant âgés, ont du mal à joindre les deux bouts pour subvenir aux besoins de toute la famille. En effet, ce manque se ressent dans l’épanouissement de leurs petits-enfants. Ils ne jouissent pas pleinement de leurs droits. « Une ration de nourriture se partage à plusieurs. Bien que nos petits-enfants aillent à l’école, ils ne disposent pas de toutes les fournitures scolaires et parfois ils utilisent des matériels scolaires en mauvais état. Quelquefois, ils manquent les cours car nous n’arrivons pas à payer leurs frais de scolarité. Et au cas où ils tomberaient malades, nous nous contentons des traitements traditionnels car c’est moins cher ».
Le programme Zara Mira, ou programme d’Allocation Universelle pour l’Enfant, est un programme de protection sociale conçu par le ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF) en collaboration avec l’UNICEF et mis en œuvre par le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID). Étant un programme universel et inclusif, il vise à fournir une protection sociale égalitaire et sensible aux femmes enceintes et aux enfants âgés de zéro à 15 ans, mais aussi à soutenir les ménages dans l’investissement du bien-être de leur famille. Les bénéficiaires reçoivent un transfert mensuel non conditionnel de 10 000 MGA. Ce programme comporte une forte composante de mesures d’accompagnement adoptant l’approche SBC (Social Behavior Change), visant à maximiser l’impact du transfert sur le bien-être des enfants et à engendrer un changement de comportement chez les parents. Il renforce également le système national de protection sociale à travers l’opérationnalisation du guichet unique pour faciliter l’accès des bénéficiaires du programme à de meilleures prestations de services en s’adressant à un seul endroit.
En ce moment, dans les deux communes de Tsivory et Itampolo, le programme Zara Mira est financé par le gouvernement allemand (KFW) et par le German Committee, Findel et le fonds propre de l’UNICEF pour les communes de Tataho et Ifotaka.
Ce programme a amélioré la situation financière de nombreuses familles. Au cours du mois de mai 2023, 18 240 enfants et 201 femmes enceintes provenant de 5 689 familles de la commune d’Itampolo, district d’Ampanihy dans la région d’Atsimo Andrefana, ont bénéficié du programme d’Allocation Universelle pour enfants Zara Mira.
Grâce à ce programme, les neuf petits-enfants de Lignesoa et Emahavahy âgés de moins de 15 ans bénéficient de 10 000 MGA mensuellement, ce qui leur permet de recevoir 180 000 MGA tous les deux mois. « Si auparavant mes petits-enfants ne mangeaient pas sainement et de manière régulière, maintenant je crois fermement qu’ils peuvent se concentrer davantage à l’école grâce au programme Zara Mira. Ils mangent mieux et à leur faim. Ainsi, nous avons pu leur fournir des fournitures scolaires adéquates et ils ne manquent plus l’école car leurs frais de scolarité sont aussi réglés ».
L’argent que Lignesoa reçoit par le biais du programme Zara Mira lui permet donc de mieux gérer les besoins de sa famille au quotidien et d’assurer la scolarisation de ses petits-enfants, mais surtout de pouvoir prendre soin de leur santé. « J’espère que mes petits-enfants auront un meilleur avenir et feront la fierté de notre famille pour ensuite contribuer aussi à leur tour au développement de notre région ».
