Né avec 640g, grâce au dispositif mis en place par l’UNICEF, Mathias a aujourd’hui 4 ans

Mathias Bangoura vit avec ses parents à Mangata, un village de la commune rurale de Wonkifong, préfecture de Coyah. Il y vit au sein d’une large famille où l’on retrouve 10 enfants avec lesquels il passe le plus clair de son temps.  
Né prématurément à domicile à Mangata le 12 décembre 2016, le lendemain, le nouveau-né et sa maman consulte l’hôpital préfectoral de Coyah où le diagnostic de prématurité et de déshydratation a été posé. 
Ainsi, Mathias passera 2 jours au coin du nouveau-né aménagé par l’UNICEF à la maternité de cet hôpital pour les soins urgents de néonatologie. Les parents de Mathias commencent à perdre espoir pour sa survie, car se souvient sa maman, « j’ai perdu 2 enfants, mon troisième et  quatrième dans les conditions similaires. L’un est décédé 2 mois après sa naissance et l’autre au troisième jour de sa naissance et c’est Mathias, le cinquième enfant que je mettais au monde ce jour ».

Fort heureusement cette fois, leur pronostic sera déjoué, car, au regard de l’état critique du nouveau-né l’enfant à savoir prématurité, 640g à la naissance et refus de téter, il a été référé d’urgence par l’hôpital préfectoral de Coyah à l’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant (INSE). Cet institut est une structure nationale de référence en matière de prise en charge des nouveau-nés prématurés ou avec faible poids de naissance, ainsi que ceux en détresses respiratoires ou souffrant d’infections ou de malformations. 

Grâce à l’appui financier de l’UNICEF, une unité de néonatologie est mise en place dans cette structure pour la prise en charge effective des nouveau-nés avec complications. A son arrivée, Mathias a été rapidement pris en charge et suivi de près par le personnel de l’Institut avec à la clé, l’amélioration significative de sa situation.

Résultat, il se retrouve avec un poids de 780g, mais contre l’avis médical et sur insistance de ses parents, Matthias sort de l’INSE. Malgré cette incompréhension, les responsables de l’INSE orientent la maman de Mathias vers l’unité de conseil en allaitement maternel de cet institut. « Nous voulions vraiment rentrer chez nous, les médecins de l’INSE, nous ont contre-référés à l’hôpital préfectoral de Coyah pour le suivi. A Coyah l’unité de conseil en allaitement maternel nous a donné des conseils relatifs au mode d’allaitement de mon enfant ainsi que sur les soins mère kangourou ».

Le carnet médical de Mathias révélera qu'au bout de 4 mois de suivi à l’hôpital préfectoral de Coyah, Mathais pesait 3kg, puis 3,5kg après 6 mois. L’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant n’a pas pour autant coupé le cordon avec Mathias. Le mois de novembre de chaque année, il y est envoyé pour sa revue et une visite à domicile est organisée par l’institut chaque 6 mois pour voir Mathias dans son habitat familial. A date, il ne souffre d’aucune pathologie particulière et affiche un développement psychomoteur normal, nous confie Dr Ibrahima Sory Diallo, le Directeur général de l’INSE.

Suffisant, pour que les parents décident de donner à leur enfant le nom de Mathias en guise de reconnaissance à Mathias Roth Kleiner, ce professeur en Néonatologie Suisse qui avec son équipe et le personnel de l’INSE, avait lors de l’une de leurs missions à l’INSE, mis son expertise à contribution pour sauver la vie de leur enfant.