Protection des enfants
Favoriser l’autonomisation des filles et des garçons en promouvant l’enregistrement des naissances, en mettant fin au mariage d’enfants, aux MGF

Les défis
La violence est sous-déclarée et les familles de certaines victimes recourent souvent à des arrangements afin de protéger « l’honneur » de la famille. Les lois existantes ne sont pas suffisamment appliquées par les services en charge de la justice. Très peu de services et de professionnels qualifiés sont capables de fournir un ensemble adéquat et intégré de prise en charge médicale et psychosociale, sécuritaire, économique et juridique ou judiciaire en Guinée pour tous les enfants victimes de violences, d'abus et d'exploitation.
Malgré l'existence de politiques et de cadres juridiques nationaux, la violence - en particulier la violence sexiste - est alimentée par des normes sociales profondément enracinées et des pratiques culturelles néfastes qui perpétuent l'inégalité entre les sexes et la violence contre les femmes et les enfants.
D’autres défis non moins importants portent aussi la mesure des résultats et changements obtenus en matière de promotion de l’abandon des MGF ainsi que le financement public adéquat et la mise à l’échelle.

Les solutions
Le programme protection de l’enfant contribue à renforcer les politiques, les systèmes et la prestation des services visant à supprimer les goulots d’étranglement aux niveaux national, intranational et communautaire. Il met en œuvre des stratégies multidimensionnelles et intersectorielles qui s’appuient sur des actions sexospécifiques pour contrer et réduire le risque de violence, d’exploitation et de maltraitance auxquelles font face les enfants et les adolescents, en accordant une attention particulière au mariage d’enfants et aux MGF. Pour cela, il s’appuie sur :
- Le plaidoyer, accompagné d’un appui technique, pour amener le gouvernement à élaborer et à mettre en œuvre des lois, des politiques, des budgets, des cadres et des plans sectoriels adaptés aux enfants, tenant compte des disparités entre les sexes, axés sur l’équité et fondés sur des données probantes, et, entre autres, faciliter l’accès à un système juridique adapté aux enfants et œuvrer à l’enregistrement universel des naissances ;
- Le renforcement des capacités des autorités décentralisées et/ou déconcentrés, afin qu'elles soient en mesure de planifier, de fournir et de surveiller un ensemble intégré de services médicaux, psychosociaux et juridiques destinés aux enfants, en accordant une attention particulière aux plus défavorisés et aux victimes de la maltraitance et en faisant en sorte que la violence à l’égard des enfants soit signalée et punie ;
- La création de partenariats innovants avec la société civile et, dans la mesure du possible, avec le secteur privé, de façon à soutenir le changement des comportements et promouvoir les initiatives communautaires de sensibilisation visant à améliorer les pratiques adaptées aux enfants au sein des familles et des communautés ;
- Le renforcement de la coordination, l’élaboration de stratégies multisectorielles et la mobilisation sociale en vue de mettre un terme aux violences, exploitation, discrimination, abus et négligence ;
- La mise à disposition de l’offre de service de protection de l’enfant dans les zones les plus affectées.
Les résultats du programme de Protection de l'Enfance
Au niveau national, le programme a aidé le pays à renforcer et actualiser les interventions stratégiques nationales en vue de l'abandon des MGF. L'UNICEF, en partenariat étroit avec le FNUAP, et d'autres parties prenantes stratégiques des organisations de la société civile, a aidé le Gouvernement guinéen à réviser son plan stratégique national pour l’abandon des MGF et sa feuille de route pour les 5 prochaines années (2019-2023), mais également, à élaborer une stratégie nationale d’intervention budgétisée 2019-223, à l'intention des dirigeants religieux. Et d'autre part, l’UNICEF a appuyé le Gouvernement pour la mise en place et le fonctionnement d’un cadre national de coordination des acteurs de la chaine pénale, à lancer le processus d'élaboration d'une stratégie nationale visant à mettre fin au mariage d’enfants dans le pays.
En ce qui concerne l’état civil, L'UNICEF continue d'appuyer la réforme et la modernisation de l'état civil en mettant l'accent sur l'enregistrement des naissances. La stratégie nationale de réforme et de modernisation de l'état civil a été adoptée en 2018 et un projet d’arrêté interministériel sur le mécanisme d'interopérabilité entre état civil et santé a été signée conjointement entre les Ministres de la Santé et de l’Administration du territoire en 2019. Ainsi, en 2018, l’UNICEF a appuyé l’enregistrement de 102 473 enfants (dont 50 077 filles) auprès des services d’état-civil dans les délais légaux et l’enregistrement rétroactif de 7478 enfants ayant dépassé le délai légal.
En 2018, il y a eu une forte augmentation des migrants guinéens en Europe, y compris des enfants séparés et/ou non accompagnés, le Programme de protection de l'enfance a adapté son intervention programmatique grâce à l’initiative financée par le DFID Safety Support and Solutions Phase II programme.
Ainsi, grâce à la programmation stratégique de la Protection de l’enfance, les interventions de Protection de l'enfance sont alignées sur la loi de décentralisation récemment adoptée. L'un des principaux succès, grâce à l'appui de l'UNICEF, c’est que plus de 55 % des communes de convergence ont effectivement intégré les interventions de Protection de l'enfance dans leurs plans de développement locaux respectifs. Cette approche garantit que les activités de Protection de l'enfance sont institutionnalisées et que les municipalités allouent des fonds de leur budget pour soutenir les interventions liées à la Protection de l'enfance.