Le Niger a accueilli la 3ème conférence de haut niveau sur la région du Lac Tchad

NIAMEY, le 26 janvier 2023 - Depuis la dernière édition de la Conférence tenue à Berlin en 2018, la crise dans le bassin du lac Tchad – couvrant des zones du Cameroun, Niger, Nigeria, et Tchad - s’est aggravée, avec une augmentation de la violence, des déficits de développement, des besoins humanitaires et des obstacles à l’accès aux services sociaux de base, aux systèmes de production et à l’aide humanitaire. Les exigences de financement pour les interventions d’urgence dans le bassin du lac Tchad se sont accrues de quelque 259 millions de dollars US depuis 2018 alors que les besoins aux fins de la stabilisation sont estimés à 1,8 milliard de dollars.

Pour l’UNICEF, au Niger, les besoins sont estimés à 73 millions de dollars pour répondre aux urgences humanitaires en 2023. Plus de 4,4 millions de personnes étaient en crise ou en urgence d’insécurité alimentaire en 2022, le chiffre le plus élevé depuis près de 10 ans, et plus de 2,872 millions de personnes le seront en 2023 ce qui est supérieur aux 2,3 millions de personnes en 2021 qui n’était pas une année de crise.

L’UNICEF participe à cette conférence pour plaider en faveur des femmes et des enfants de la région. « « Nous avons besoin de renforcer la coordination entre les différents acteurs pour atteindre nos objectifs en faveur des populations. A l’UNICEF il s’agit de réaliser les droits des enfants, à court terme en répondant à leurs besoins d'urgence, tout en se positionnant sur une réponse de plus long terme afin d’anticiper et atténuer les chocs : nous devons gérer l’articulation entre une aide humanitaire vitale, urgente, assurer un accès continu aux services essentiels, et fournir un appui pour renforcer la résilience des populations. », a souligné Stefano Savi, représentant de l’UNICEF au Niger.

En effet, au cours des neuf premiers mois de l'année 2022, plus de six cents violations graves à l'encontre d'enfants vérifiées par les Nations Unies dans le bassin du lac Tchad, notamment des enlèvements, des recrutements, des violences sexuelles, des meurtres et des mutilations, ont été commises par les parties au conflit (pour information, en 2021, ce chiffre était de 928). Au Niger, 56% des 376 809 déplacés internes sont des enfants, et 30% des incidents de protection enregistrés en 2022 ont touché des enfants. Les conséquences combinées de l’instabilité croissante, des effets à long terme de la pandémie de COVID-19, de l’impact du changement climatique et des chocs économiques ont exacerbé la situation humanitaire. Les pays riverains ont réitéré leur engagement à relever ces défis complexes, notamment la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Les avancées enregistrées montrent néanmoins que les déplacements forcés ne sont pas une fatalité et qu’il est possible d’y mettre un terme.

Au cours de cette conférence, les gouvernements des pays touchés, les donateurs internationaux, les organisations multilatérales et internationales et les acteurs de la société civile ont renouvelé leur engagement afin de permettre un retour plus rapide à la paix et à la stabilité, et renforcer la résilience de plus de 24 millions de personnes touchées par la crise.