Le programme intégré de protection sociale du Fonds des Nations Unies pour le développement durable

permet à des familles du sud de Madagascar de s’épanouir, même dans l’adversité

Irenée Ravelojaona
Fagnosera et Masy et leurs enfants
UNICEF Madagascar/2021/Ravelojaona
21 mai 2021

La vie de famille de Fagnosea Alphonse et Masy Suzanne respectivement 40 et 39 ans, originaires de Tanandava, district d’Amboasary sud dans la région Anosy (dans le Sud de Madagascar), ont bien évolué actuellement. Même leurs enfants se souviennent encore des difficultés qu’ils ont vécu auparavant.  

«Je me souviens encore combien il nous a été dur de vivre au quotidien. Ce qui me chagrinait le plus était que notre scolarisation a été perturbée car papa et maman n’avaient pas d’argent. Mes parents ont eu du mal à payer les droits de scolarité ainsi que les fournitures scolaires, ce qui nous obligeait plusieurs fois à rester à la maison », raconte Volasoa, la fille aînée de la famille actuellement de retour à l’école.

La famille n’avait pas trop d’espoir car même leurs besoins de base n’étaient pas satisfaits : Ils ne mangeaient pas à leur faim, les enfants manquaient à l'école. Aussi, à l’époque, le couple se disputait beaucoup à cause de cette instabilité. « Il y avait beaucoup de tensions et de problèmes de couple entre nous», se souvient Masy.

Le changement survient petit à petit quand la famille a bénéficié du programme intégré de protection sociale «FAGNAVOTSE » textuellement aide et entraide, financé par le fonds des Nations Unies pour atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030, avec l’appui technique de quatre de ses agences.

La famille a bénéficié en 2016 du programme de transfert monétaire FIAVOTA, par l’UNICEF pour appuyer financièrement les ménages victimes de sécheresse et assurer la scolarisation des enfants.

Elle a ensuite bénéficié en 2020 du programme de protection contre les violences basées sur le genre de l’ UNFPA  ainsi que le programme d’assurance agricole mis en œuvre par le Programme Alimentaire Mondiale (PAM).

Dans le cadre de ce programme FIAVOTA de l’UNICEF, la famille touchait la somme de 90 000 Ar pour le fond de redressement de leur activité économique ainsi que quelques objets nécessaires à la maison tel que les ustensiles de cuisine. Ils ont acheté des chèvres afin d’augmenter leur investissement. Au fil du temps, Fagnosea et Masy ont trouvé d’autres sources de revenus pour améliorer leur quotidien et arrondir les fins du mois.

Ce programme leur a aussi garanti une allocation de 50 000ar soit 13 USD tous les deux mois. Avec cette somme Fagnosera et Masy sécurisent l’éducation de leurs enfants.  D’ailleurs, Volasoa, l’ainée est maintenant au lycée, en classe de seconde, une grande fierté pour la famille.

L’espoir renaît à l’horizon pour cette famille avec quelques soulagements à tous les niveaux. « Nous pouvons prendre soin de la santé de nos enfants. Le médecin nous fait confiance maintenant, même s’il nous arrive de ne pas avoir de quoi le payer de suite, il consulte toujours les enfants », explique Masy.

La famille a pu construire leur propre maison cette année. D’ailleurs leur couple a moins de problèmes comme les époux ont bénéficié d’appui et de prise en charge psychosociale par les intervenants sociaux du CECJ (Centre d'Ecoute et de Conseils Juridique). Ils sont même devenus des modèles pour leur communauté.

De plus, Fagnosea et Masy sont affiliés à l’assurance agricole du PAM. Ils sont membres d’un groupement villageois d’épargne et de crédit appelé ZOTO (signifiant diligence en large traduction). L’objectif de cette association est d’améliorer la condition de vie de chaque membre. Ils ont cultivé des légumes sur un terrain communautaire et ont participé à la cotisation des membres. L’épargne collectée sera distribuée aux membres après 6 mois en fonction de la valeur versée et la cotisation sociale est utilisée à titre d’entraide en cas de décès ou de naissance des membres. ‘’Nous nous sentons heureux parce que nous avons pu effectuer notre devoir non seulement au sein de la famille mais aussi au niveau de la société’’ conclut Fagnosea comme message aux autres familles. Il faut noter que à Madagascar, surtout dans cette communauté, réaliser ses ‘’adidy’’ precisement ‘’devoir au niveau de la société’’ est un signe d’honneur et une marque de réussite.

Contrairement aux autres ménages, les effets de la sécheresse qui frappe la partie sud suite à l’insuffisance prolongée de pluies, ne sont pas aussi graves pour la famille de Fagnosea et Masy. Grâce aux divers appuis qu’ils ont obtenus, ils sont plus résilients pour faire face au choc par rapport à ce qu’ils ont vécu dans le passé.

En deux ans de mise en œuvre, le programme a continué de renforcer la résilience de 6000 ménages dans le sud de Madagascar plus précisément dans les communes de Tanandava, Ifotaka et Behara district d’Amboasary.

L’espoir renait pour Fangnosea et Masy et leurs enfants. Ils arrivent à améliorer leur condition de vie malgré la crise qui découle des effets de la sécheresse qui frappe le Sud de Madagascar grâce aux divers appuis dont ils bénéficient dont le programme de protection sociale FIAVOTA soutenu par Foreign, Commonwealth and Development Office, Norad, SDG Fund et KOICA.

 

 

 

 

Maison construite par Fagnosea et Masy cette année
UNICEF Madagascar/2021/Ravelojaona
Maison construite par Fagnosea et Masy cette année