Tamarah Moutotekema Boussamba, du numérique dans l’agriculture

Tamarah Moutotekema Boussamba, jeune entrepreneure gabonaise marie le numérique et l’agriculture dans la vision d'aider les producteurs et agriculteurs locaux

Fanja Saholiarisoa
Tamarah
Tamarah
11 octobre 2021

Le monde célèbre ce jour la Journée internationale de la fille. Une occasion de réaffirmer notre attachement à cet impératif mondial, celui que les jeunes filles doivent jouer pleinement leur rôle au sein de la génération numérique et ainsi contribuer à concevoir et à assurer notre avenir commun. Les filles ont les mêmes capacités que les garçons et un immense potentiel aussi dans le domaine du numérique. Lorsque les moyens d’agir leur sont accessibles, c’est tout le monde qui en profite.

 C’est ainsi que Tamarah Moutotekema Boussamba a pu se distinguer. Cette jeune entrepreneure gabonaise de 27 ans a fait son chemin dans le numérique. A la tête de la Startup WAGUI, une application mobile qui propose des conseils, un suivi et une meilleure commercialisation des produits alimentaires locaux d’origine agricole.

Ce start up l’a propulsé au niveau international. Tamarah se hisse au rang des 50 champions africains du numérique en 2021 selon le classement de Digital Foundation Africa avec une vision ambitieuse. Elle participe simplement à la hausse de la production locale de produits d’origine agricole en offrant des conseils sur une plateforme digitale. Une façon d’aider les agriculteurs à augmenter leur revenu.

« Pour moi, le premier défi est tout d’abord d’être sérieux dans ce que je décide de faire. Et dans ce sens il faut se surpasser, travailler et prouver que je suis capable de mener à bien mon projet. Pour cela, le soutien de la famille est plus que nécessaire car cela aide à avoir une meilleure confiance en soi pour mieux surmonter les problèmes que je peux rencontrer. Avec WAGUI, mon objectif est de mieux régler le problème de mise en relation entre les producteurs et les agriculteurs et ainsi d’augmenter leurs revenus. Mon objectif aussi est de faciliter l’accès aux conseils agricoles et WAGUI   peut être améliorée en fonction des retours qu’on peut avoir. Le défi, c’est aussi d’intégrer tout le monde dans la chaine de valeurs », rappelle celle qui, au tout début avait juste comme principal souci d’aider sa grand-mère en cultivant et en commercialisant mieux les produits agricoles.

En parallèle avec WAGUI, Tamarah continue à s’occuper de la collecte de ses produits agricoles comme le manioc, qu’elle cultive sur un terrain de 10 hectares au Sud du Gabon à Ndendé.

« Mon objectif serait de pouvoir ouvrir une boutique par an jusqu’en 2023. J’aimerai aussi proposer une gamme plus diversifiée des produits locaux et les valoriser. Je continuerai à investir dans le manioc et à m’engager encore un peu plus dans cette filiale », termine Tamarah qui détient un doctorat en intelligence économique, qui en fera plus usage dans l’agriculture.

Le chemin vers l’égalité numérique des filles est long et ardu. L’écart considérable dans l’utilisation d’internet entre régions géographiques et générations est passé de 11 % en 2013 à 17 % six ans plus tard dans le monde. Dans plus de deux tiers des pays, les filles ne représentent que 15 % des diplômés en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques.

 

Un documentaire réalisé par Canal Plus sur son parcours: https://youtu.be/zZ4OcugW95c

 

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Tamarah dans son champ de manioc