Les mutilations génitales féminines
Les mutilations génitales féminines sont des violations des droits de l'homme reconnues dans le monde.

Les mutilations génitales féminines désignent toutes les interventions aboutissant à l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre mutilation des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons non médicales.
Bien que constituant des violations des droits humains reconnues à l’échelle internationale, les mutilations génitales féminines ont été pratiquées sur plus de 200 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui. Cette pratique est répandue dans 31 pays répartis sur trois continents, mais la moitié des victimes de l’excision vivent en Égypte, en Éthiopie et en Indonésie.
Selon l'UNFPA, chaque année, dans le monde, plus de quatre millions de filles sont exposées au risque de subir des mutilations génitales féminines. Or, avec la fermeture des écoles en raison de la pandémie de COVID-19 et la perturbation des programmes visant à protéger les filles contre cette pratique nocive, des victimes supplémentaires risquent d’être recensées au cours de la prochaine décennie. La majorité de celles qui sont excisées l’ont été avant l’âge de 15 ans.
De nombreux facteurs contribuent à la prévalence de la pratique. Cela dit, dans toutes les sociétés où elles ont cours, les mutilations génitales féminines sont la manifestation d’une profonde inégalité entre les genres.
Dans certaines communautés, elles sont vues comme un moyen d’asservir la sexualité des filles ou une garantie de chasteté. Dans d’autres communautés, elles constituent un prérequis au mariage ou à la succession. Dans les sociétés où cette pratique est le plus répandue, elle est souvent considérée comme un rite de passage pour les filles. Les mutilations génitales féminines ne sont pas approuvées par l’islam ou le christianisme, mais les croyances liées à la religion sont fréquemment invoquées pour justifier leur pratique.

Cette pratique étant profondément ancrée dans la culture, les parents trouvent souvent difficile de décider de ne pas faire exciser leurs filles de peur d’être mis à l’écart ou que leurs filles soient jugées inaptes au mariage.
Pourtant, les mutilations génitales féminines sont la cause de complications sévères et peuvent même causer la mort. Au nombre des risques les plus directs figurent les hémorragies, les chocs septiques, les infections, la rétention urinaire et des douleurs sévères. Les filles qui subissent des mutilations génitales féminines courent plus de risques d’abandonner l’école, ce qui hypothèque leurs perspectives d’un avenir meilleur pour elles et leurs communautés.
Sur les 31 pays concernés par les mutilations génitales féminines, 22 sont parmi les moins développés.
Aujourd’hui, dans certains pays, on observe une tendance alarmante : la médicalisation des mutilations génitales féminines. Environ une survivante sur quatre de mutilation génitale féminine (MGF), soit 52 millions de aux MGF dans le monde, a été excisée par un personnel de santé. Outre qu’elle transgresse l’éthique médicale, cette médicalisation confère aux mutilations une apparence de légitimité et d’innocuité sur le plan de la santé. Peu importe où et par qui elles sont pratiquées, les mutilations génitales féminines ne sont jamais inoffensives.
L'action de l'UNICEF
Les efforts déployés à l’échelle internationale ont permis d’accélérer les progrès réalisés pour éradiquer les mutilations génitales féminines. Aujourd’hui, les risques que court une fille de subir une excision sont réduits d’environ un tiers par rapport à il y a 30 ans.
Cependant, le maintien des résultats obtenus malgré la croissance démographique représente une difficulté majeure. D’ici à 2030, dans le monde, près d’une fille sur trois naîtra dans l’un des 31 pays où les mutilations génitales féminines sont répandues. En conséquence, quelque 68 millions de filles âgées de moins de 15 ans, dont des nourrissons, seront exposées à un risque d’excision.
Si les efforts ne sont pas intensifiés de manière drastique au niveau mondial, le nombre de filles et de femmes victimes de mutilations génitales féminines sera plus élevé en 2030 qu’aujourd’hui.

Tout en apportant son soutien à l’élaboration de politiques et de lois destinées à mettre fin aux mutilations génitales féminines et à les interdire, l’UNICEF s’emploie à en assurer la mise en œuvre et le respect. Nous contribuons également à donner aux filles exposées au risque de mutilations génitales féminines, ainsi qu’à celles qui en sont déjà victimes, un accès à des soins appropriés, tout en mobilisant les communautés pour réformer les normes sociales qui sous-tendent cette pratique.
Depuis 2008, l’UNICEF travaille en partenariat avec l’UNFPA sur le Programme conjoint sur l’élimination des mutilations génitales féminines : honorer la promesse mondiale d’éradiquer les mutilations génitales féminines d’ici à 2030.
Inspiré par l’Histoire et les bonnes pratiques, le Programme conjoint se fonde sur les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil des droits de l’homme pour donner une formidable impulsion à la dynamique mondiale d’éradication des mutilations génitales féminines d’ici à 2030.
Dernière mise à jour : janvier 2023