Du Niger au Nord Bénin : la résilience d’une famille refugiée
Grâce à la solidarité locale et aux appuis du Canada au Bénin, la famille Seidou Ibrahim reconstruit sa vie.

«La représentante de la communauté des déplacés et réfugiés a parlé de ma situation au sein de la communauté, et une personne de bonne volonté m’a donné un logement que je paye quand j’ai un peu d’argent »
Seidou Ibrahim
Fuyant l’insécurité, la famille de Seidou Ibrahim a pu être aidée grâce à la solidarité et à l’accès au fonds du Paquet flexible d’intervention,lui donnant accès aux aides d’urgence.
Dans le nord du Bénin, la situation sécuritaire est de plus en plus complexe, exacerbée par la menace des groupes armés non identifiés. Ces événements ont plongé de nombreuses familles dans la vulnérabilité, créant des déplacements massifs, tant internes qu’externes. C’est dans ce contexte difficile que Seidou Ibrahim, un père de famille, raconte son parcours de résilience.
Seidou vivait paisiblement à Sahi, un village de la région de Tillaberi située au nord-ouest du Niger. Père de trois garçons, il était également imam et thérapeute traditionnel dans son village. Puis il a commencé à voir disparaître peu à peu ses têtes de bétail. « Ils venaient par période, prenaient par exemple deux moutons et une charrette. Une autre fois, ils ont volé toutes les nattes de la mosquée que je dirigeais », raconte-t-il, bouleversé. Ce n’était que le début des difficultés. Un jour, ces individus sont venus lui dire qu’il devait quitter sa maison car elle leur appartenait désormais. « J'avais peur pour ma famille, j’ai donc suivi les camions de bétail jusqu'à Banikoara », poursuit-il.
À Banikoara, la situation n'était pas meilleure, et Seidou a été conseillé par ses concitoyens nigériens de se rendre à Kérou. Là, la représentante de la communauté des déplacés et réfugiés l’a accueilli pendant quelques semaines. « Elle a parlé de ma situation au sein de la communauté, et une personne de bonne volonté m’a donné un logement que je paye quand j’ai un peu d’argent », explique-t-il, soulignant la solidarité des populations locales.
« Je suis très content d’aller à l’école. Avant, je voyais mes parents tristes, mais maintenant, je les vois plus heureux. Moi-même, je suis content d’avoir des cahiers, un sac et des crayons ».
Kadri Seidou Ibrahim
Quelques mois après son arrivée à Kérou, son plus jeune fils, Kadri, est tombé gravement malade, et lui-même ainsi que sa femme ont aussi été affectés. « Cela n’a pas été facile, mais j’ai eu la chance d’être orienté vers le Guichet Unique de Protection Sociale (GUPS). Grâce aux fonds du Paquet Minimum d’Intervention (PMI), j’ai pu recevoir des soins pour ma famille, et Kadri a été inscrit à l’école et il bénéficie des kits scolaires », dit-il, soulagé. Le PMI flexible permet de prendre en charge les enfants victimes de violences, y compris les déplacés internes et les réfugiés, en leur fournissant des aides urgentes comme des soins de santé, de l’alimentation, des kits scolaires et d’hygiène.
Seidou a un adage qui lui donne la force et le courage d’aller de l’avant « Si tu ne rentres pas dans un fleuve, tu ne sauras pas s’il y a des poissons ou pas », affirme-t-il, soulignant l’importance de saisir les opportunités, même dans des situations difficiles et de prendre des risques chaque jour.
Quant à ses enfants, leur vie a également changé grâce à l’aide reçue. Salou, l’aîné, âgé de 16 ans raconte : « Je souhaiterais devenir un grand imam, mais depuis notre arrivée au Bénin, mon rêve a changé. Pour l’instant, mes parents n’ont pas les moyens de me mettre en apprentissage, donc je fais des petits jobs pour les aider à subvenir aux besoins quotidiens. »
Kadri, âgé de six ans et en classe de CI affirme : « Je suis très content d’aller à l’école. Avant, je voyais mes parents tristes, mais maintenant, je les vois plus heureux. Moi-même, je suis content d’avoir des cahiers, un sac et des crayons », dit-il.
Depuis 2022, grâce au soutien des fonds du Gouvernement canadien, plus de 150,000 filles/adolescentes ont bénéficié de l’appui psychosocial, des compétences de vie et/ ou des services de prise en charge nécessaires. Ces appuis ont été délivrés en collaboration avec les GUPS et les ONGs partenaires, à travers les espaces amis des enfants, les espaces sûrs et dans les écoles, pour permettre à ces filles/adolescentes de surmonter leurs difficultés et renforcer leur résilience. Environ 2651 familles déplacées ont reçu un kit ménager essentiel, améliorant leur quotidien et leur permettant de mieux s’intégrer dans leur nouvelle vie.