L'UNICEF soutient un environnement scolaire plus sain et sûr pour les enfants dans le contexte Covid
Covid-19 : Prévention dans les écoles
Au Bardo, quartier de la capitale tunisienne, villas et immeubles se cotoient pêle-mêle le long de la Rue des Orangers. Au milieu d'eux, l'école primaire de la rue des Orangers se trouve à un coin de rue, avec des rires d'enfants qui s'échappent de la porte d'entrée. À l'intérieur, un petit jardin cède la place à une vaste cour remplie d'enfants qui bavardent, rigolent et courent, puis montent et descendent les escaliers jusqu'à leurs salles de classe, essayant d’arriver en classe à l'heure.
Après les perturbations de la scolarisation des enfants à travers la Tunisie en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19, ces élèves ont pu faire leur rentrée à l’école en sécurité à l'automne 2020 grâce aux efforts du ministère de l'Éducation, avec le soutien de l'UNICEF et de ses partenaires, qui ont fourni des kits d'hygiène et de désinfection et du matériel de communication pour empêcher la propagation de la COVID-19, ainsi que des formations sur les bonnes pratiques d'hygiène. Un soutien qui se poursuit depuis lors afin de garantir que les enfants puissent apprendre dans des environnements scolaires plus sûrs.
Dans une salle très éclairée et remplie de livres, un groupe d'enfants est assis autour d'un globe terrestre. Mohammed Bou Ghanmi, 11 ans, est l'un d'entre eux. Il parle de ses camarades de classe et de ses enseignants qui sont tombés malades de la Covid-19 au début de la pandémie :
L'école était devenue, pour moi, un lieu d'infection potentielle à la Covid-19 pendant cette période. J'étais fatigué de tous les dangers. Même quand je rentrais à la maison, quand j'entrais, ma mère me demandait avec inquiétude si j'avais touché quelqu'un et si je m'étais lavé les mains. Ça m'a fait peur, ça m'a fait penser à une maladie potentielle à l'école.
Meriam El Ouarhami, 11 ans, assise à côté de Mohammed, a dit :
La Covid-19 nous a gardés coincés à la maison. Cela nous a éloignés de beaucoup de choses - nous ne pouvions pas sortir pour rencontrer nos amis. Mais j'étais heureuse quand nous sommes finalement retournés [en personne] à l'école parce que nous pouvions rencontrer des gens, voir nos amis, nous approcher les uns des autres pour parler de nos leçons.
Un élément clé des interventions de réponse de l'UNICEF à la pandémie de Covid-19 dans des écoles comme celle-ci au Bardo a consisté à entreprendre des réparations à petite échelle des blocs sanitaires (toilettes) et installations de lavage des mains dans 152 écoles en 2021 et 172 écoles en 2022, avec le soutien financier de l'Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) et de l’Allemagne à travers la KfW, la banque de développement allemande. Des installations sanitaires adéquates réduisent le risque de transmission de maladies comme la Covid-19 et assurent la protection et le confort des élèves, en particulier des filles, tout au long de leur journée à l’école.
Oussama Guesmi, 31 ans, jeune entrepreneur tunisien qui a dirigé les travaux de réhabilitation des blocs sanitaires de l'école primaire de la Rue des Orangers, a expliqué que le bloc sanitaire de l'école était en mauvais état à son arrivée. « Les portes des cabines étaient cassées, tout comme les tuyaux. »
Guesmi a déclaré que pour les blocs sanitaires, son entreprise a changé les portes, installé de nouveaux tuyaux, amélioré les lavabos, amélioré le revêtement des sols et des murs, refait le câblage électrique et repeint le tout avec des couleurs vives et accueillantes.
Mais ce n'est pas seulement la capitale Tunis qui bénéficie de telles interventions. À près de 70 kilomètres au sud-est de Tunis, dans le village de Chott Zouhour dans le gouvernorat de Nabeul, entre des rivages verdoyants et des montagnes basses et vallonnées, l'UNICEF et ses partenaires ont également travaillé d'arrache-pied pour ramener les enfants à l'école et améliorer leurs conditions d’hygiène et de santé.
Dans les salles de classe de l'école primaire de Chott Zouhour, Rawaa El Agrebi, 11 ans, raconte avoir souffert lorsque le confinement lié à la Covid-19 est arrivé à Chott Zouhour en 2020 :
« Pendant trois mois, nous sommes restés assis à la maison et j'ai commencé à me sentir seule et isolée. Quand ils ont dit que nous allions reprendre les cours en personne, j'étais contente ! Mais, pas si heureuse que ça, parce que nous étudiions à des horaires différents, tout le monde devait rester à l'écart les uns des autres, et nous ne pouvions pas partager d'outils ou de crayons. »
Mohammed Kacem Mhadhbi, 11 ans, un autre élève de l'école primaire de Chott Zouhour, a déclaré : « Lorsque la pandémie de Covid-19 a frappé la Tunisie et que toutes les écoles ont fermé, j'avais tellement envie de retourner à l'école pour pouvoir voir mes amis. Je voulais plaisanter, jouer avec mes amis et reprendre les cours en présentiel. »
Heureusement, l'UNICEF et ses partenaires étaient là pour soutenir les efforts du ministère de l'Éducation afin que les enfants puissent être en sécurité à l'école. En appui à la rentrée scolaire 2020-2021, l'UNICEF a distribué des affiches et des dépliants dans les écoles sur les mesures préventives contre la COVID-19. Entre février et avril 2021, des kits de nettoyage et de désinfection institutionnels ont été distribués dans les 6 102 écoles publiques de Tunisie, au bénéfice de 2,1 millions d'enfants. Pour les examens nationaux de fin d'année 2021, l'UNICEF a fait don de centaines de milliers de masques lavables et de flacons de gel pour les mains.
Grâce à cette sensibilisation et à cet appui matériel, Mohammed dit qu'il a tout appris sur la façon de se protéger de la Covid-19. « Les enseignants nous ont appris à porter un masque médical, à nous laver les mains, à utiliser du gel désinfectant et à pratiquer la distanciation physique. Ces conseils et astuces nous ont aidés à nous protéger et à protéger nos amis et nos familles. »
Et à la fin, Mohammed a ajouté avec un petit sourire : « Nous avons pu passer nos examens finaux, et nous avons réussi ! »
Mais le soutien ne s'est pas arrêté là : pour aider les enfants à rester en sécurité et en bonne santé au cours de l'année scolaire 2022-2023, l'UNICEF, avec les ministères de la Santé et de l'Education, a développé du matériel de sensibilisation à la COVID-19 en mettant l'accent sur l'hygiène des mains, dont des centaines de milliers de dépliants et d'affiches distribués dans les 6 103 écoles. L'UNICEF a également soutenu le ministère de la Santé pour la formation des enseignants sur la prévention de la COVID-19 et les bonnes pratiques d'hygiène.
À Tunis, Beate Richter, directrice du bureau de la KfW, la banque de développement allemande, explique les axes sur lesquels ils se concentrent en Tunisie et pourquoi ils ont choisi de coopérer avec l'UNICEF pour lutter contre la Covid-19 dans les écoles :
« La pandémie a montré que certaines installations WASH n'étaient pas adéquates pour empêcher la propagation de la pandémie de COVID-19 dans le milieu scolaire, car certaines n'avaient ni savon ni eau. L'eau, l'assainissement et l'hygiène (WASH) dans les écoles est essentiel pour assurer la sécurité et la santé des enfants, en particulier pour les filles pendant la période menstruelle. »
Mary Linehan, ancienne conseillère principale en santé pour l'USAID en Tunisie, a déclaré que son agence était déjà très impliquée dans la réponse à la COVID-19 en Tunisie, mais que l'intervention sanitaire en milieu scolaire avait été évoquée par l'UNICEF comme un domaine potentiel de collaboration :
« À cette fin, » a-t-elle noté, « l'USAID et l'UNICEF ont réparé les installations WASH dans 281 écoles, fourni des kits de nettoyage dans 6 103 écoles, fait des dons massifs de masques et de gel pour les mains pour les examens finaux, et distribué des centaines de milliers d'affiches de sensibilisation à la COVID-19 et un million de dépliants. »
Les efforts de l'USAID et de l'UNICEF pour soutenir le ministère de l'Éducation afin de protéger les enfants de la COVID-19 et des maladies pour qu’ils puissent réussir à l’école, maintiennent la société plus largement en bonne santé, a déclaré Youmna Fakhfakh, conseillère en santé à l'USAID Tunisie :
« La réhabilitation des infrastructures sanitaires dans les écoles réduira la propagation des maladies à l'intérieur et à l'extérieur des écoles. »
Et c'est essentiel, estime-t-elle, « parce que l'hygiène est cruciale pour la santé publique. »
De retour à Chott Zouhour, Rawaa El Agrebi sourit, assise dans l'une des salles de classe, car le ministère de l'Éducation, avec le soutien de l'UNICEF et de ses partenaires, lui a permis de retrouver un lieu qu'elle aime : l'école.
« J'étais tellement contente quand ils ont rouvert les écoles et je me suis habituée à porter le masque, à me laver régulièrement les mains et à utiliser le gel. J'étais contente parce que j'ai pu voir mes amis et parce qu'avec l'éducation, on peut réaliser ses rêves et faire quelque chose de grand pour son avenir. »
