Une prise en charge renforcée des cas de malnutrition sévère au Niger

L’appui de l’aide humanitaire de l’Union Européenne a permis à l’UNICEF de faire la différence et de sauver davantage de vies d’enfants

Par Emmanuela Durandisse Blain & Hadiza Alkassoum
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Hadiza Alkassoum
17 septembre 2021

MARADI (Niger), le 18 Septembre 2021 – Abdoulkarim, 15 mois, vient d’être admis au centre de récupération nutritionnelle (CRENI) de la ville de Maradi. Le début de sa maladie remontait à sept jours, marquées par de la fièvre, des vomissements et de la diarrhée.

Neuvième enfant de sa fratrie, Abdoulkarim est orpheline de mère. Sa grand-mère, Hadjara, 53 ans, a dû parcourir près d’une heure de trajet pour rejoindre le centre de santé le plus proche. 

"Ma maison se situe dans un quartier situé à la périphérie de la ville avec des difficultés d’accès à l’eau courante. Notre quartier est également isolé avec un accès difficile" a-t-elle déclaré.  

"C’est du Centre de sante intégré qu’on nous a référé ici au centre de récupération nutritionnelle (CRENI). Je n’aurais pas pu faire le déplacement, sans l’aide du médecin responsable du centre de santé."

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Hadiza Alkassoum
Abdoulkarim, 15 mois, et sa grand-mère, Hadjara, 53 ans, au centre de Maradi

"Dès notre arrivée, les agents de santé se sont occupés de nous. Après la prise de mesures et le diagnostic du médecin, Abdoulkarim a été admis dans la salle où un lit nous a été dédié. Il a tout de suite reçu un traitement avec des médicaments, du lait thérapeutique et du Plumpy-nut."

"Moi, en tant qu’accompagnante, j’ai aussi reçu une couverture, une moustiquaire, des morceaux de savon et des repas préparés à la cuisine de l’hôpital."

Grâce au soutien de l'aide humanitaire de l'Union européenne (ECHO), le centre de récupération nutritionnelle de Maradi fait partie de ceux de la région où les capacités en ressources humaines ont été renforcées en effectif et en techniques pour l’amélioration de la qualité de la prise en charge.

L’hôpital dispose par ailleurs des intrants nutritionnels nécessaires, qu'il s'agisse d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi, de médicaments ou de lait thérapeutique.

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UNICEF Niger/Juan Haro
Déchargement des aliments thérapeutiques au Niger

"J’ai remarqué la présence permanente d’infirmiers et de médecins qui sont toujours avec nous dans la salle" témoigne Hadjara. "Je suis très contente et satisfaite de voir que mon petit fils est en train de se remettre de sa maladie. Je ne sais pas dans quel état serait-il si nous n’avions pas bénéficié de cette prise en charge."

La malnutrition est l’une des principales causes de la mortalité infantile et infanto juvénile au Niger. L’enquête SMART réalisée en 2020 a révélé que dans la région de Maradi la prévalence de la forme sévère de la malnutrition est à 3,1%, un taux qui dépasse largement le seuil d’urgence de l’OMS de 2%.

"L’appui de l’aide humanitaire de l’Union Européenne nous a permis de faire la différence et de sauver davantage de vies d’enfants" reconnait Emmanuela Durandisse Blain, responsable de la prise en charge de la malnutrition au sein de l’UNICEF au Niger. "Ce soutien a permis de renforcer la prise en charge de l’émaciation sévère dans les structures de santé à travers tout le pays."

Au premier semestre de 2021, le programme de traitement de la malnutrition au Niger a assuré un plus grand taux de survie de l’enfant par la mise en place d’interventions préventives et curatives qui ont contribué à une prise en charge de qualité dans les normes et standards minimaux de prise en charge de la malnutrition.