Former pour sauver des vies
L’UNICEF, avec l’appui de la Norvège, a soutenu une formation au profit du personnel de santé sur l’utilisation des concentrateurs d’oxygène.

Situé en périphérie de la ville de Tahoua, le Centre de Santé de la Mère et de l’Enfant (CSME), est le centre régional de référence pour la prise en charge des maladies de l’enfant et de la mère. Balkissa Djibo, infirmière, commence sa journée par le nettoyage des concentrateurs d’oxygène, avant de les placer aux enfants en détresse respiratoire qui viennent d’être admis dans son service de néonatologie : « Auparavant, ce n’était pas systématiquement que nous nettoyions les machines après utilisation. Mais maintenant, avant chaque usage, nous désinfectons les filtres, pré-filtres, barboteurs et les autres équipements de la machine. Ça évite d’avoir des équipements bouchés par la poussière. Or sur la dizaine d’admissions que nous enregistrons par jour, deux à trois ont besoin d’une assistance respiratoire : si les machines fonctionnent mal, c’est un problème. » nous dit-elle.

Sur la dizaine d’admissions que nous enregistrons par jour, deux à trois ont besoin d’une assistance respiratoire : si les machines fonctionnent mal, c’est un problème.
Balkissa fait partie d’un groupe d’infirmiers ayant bénéficié en 2022 d’une formation pratique sur l’utilisation des concentrateurs d’oxygène. Cette formation, financée par la Norvège à travers UNICEF, a concerné 530 infirmiers répartis dans tout le Niger.

En 2022, le CSME de Tahoua a reçu 1 362 enfants parmi lesquels 110 étaient en détresse respiratoire, soit 8,1%. Des machines fonctionnelles et un personnel qui sait les manier sont essentiels pour une prise en charge réussie. « Lors de cette formation, nous avons appris comment régler le débit. Et ça n’avait rien à voir avec ce que nous faisions. », ajoute l’infirmière, pour qui cette formation a révolutionné sa façon de travailler.

Auparavant, nous utilisions de l’eau du robinet dans le concentrateur, mais aujourd’hui, nous n’utilisons que de l’eau distillée et c’est plus efficace.

À une cinquantaine de mètres de là, au Service de Pédiatrie du centre, Madame Aminatou Mamane, six ans de service en tant qu’infirmière, finit de décongestionner le nez d’une fille de 10 mois admise pour pneumonie, avant de lui placer le concentrateur qu’elle a soigneusement préparé : « je m’assure que tous les réglages sont bons avant de placer le barboteur sur l’enfant. Cette étape n’est pas à négliger, les formateurs ont insisté là-dessus », confie la dame avant d’ajouter : « auparavant, nous utilisions de l’eau du robinet dans le concentrateur, mais aujourd’hui, nous n’utilisons que de l’eau distillée et c’est plus efficace. »

Des équipements bien entretenus pourront sauver des milliers d’enfants pendant des années, dans ce pays vaste et enclavé où les commandes prennent parfois plusieurs mois avant d’arriver aux centres de santé : « cela fait assez longtemps que le maintenancier n’est pas passé, car tout fonctionne normalement. Dans le passé, on le voyait souvent ici, parce que nous ne savions pas bien utiliser les machines », se souvient Aminatou.
Au Niger, la diarrhée, le paludisme et la pneumonie sont les trois maladies les plus mortelles chez les enfants. Dans de nombreux cas, les enfants souffrant d'un paludisme grave et de pneumonie se retrouvent en détresse respiratoire et ont besoin d’être placés sous assistance respiratoire. C’est pourquoi l’UNICEF appuie le ministère de la Santé Publique en dotant les centres de santé en concentrateurs d’oxygène et en formant le personnel sur leur utilisation. Avec la crise du COVID, près de 150 concentrateurs d’oxygènes ont été livrés par UNICEF sur fonds propre, et grâce au soutien de ses bailleurs.