La coalition des Game Changers: une nouvelle génération d’innovatrices

Le Maroc rejoint la coalition des Game Changers

Chakib Benayad
Coalition Game Chagers Morocco
UNICEF
22 janvier 2025

Dans un monde de plus en plus façonné par la technologie, l’écart entre les genres dans des secteurs comme le jeu vidéo et la technologie reste un problème pressant. C’est ici qu’intervient la Coalition des Game Changers, une initiative menée par l’UNICEF. Conçue pour s’attaquer à la disparité entre les sexes dans le domaine du jeu vidéo et de la technologie, l’Alliance dote les jeunes filles de compétences essentielles dans les domaines STEAM (Sciences, Technologie, Ingénierie, Arts et Mathématiques). Mais cette initiative ne se limite pas à la formation : elle encourage également les jeunes filles à devenir conceptrices et leaders dans des industries souvent dominées par les hommes.

Au cœur de la Coalition des Game Changers se trouvent trois piliers essentiels :

  1. Construire une base solide : offrir une éducation STEAM pour doter les filles de compétences essentielles, les mettant sur la voie du succès dans le monde de la technologie.
  2. Développer l’industrie du jeu vidéo : favoriser un environnement plus sûr et inclusif pour les filles dans le secteur du jeu vidéo.
  3. Construire un réseau mondial : établir des programmes de mentorat et des opportunités concrètes pour aider les filles à grandir et réussir dans la technologie.

En juillet 2024, en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, l’UNICEF au Maroc a accompagné le déploiement des premières sessions de formation en gaming au profit de 200 filles dans deux régions pilotes : Rabat-Salé-Kénitra et Souss-Massa. Plus tard, du 27 au 29 septembre 2024, 80 jeunes filles parmi elles ont participé au Hackathon tenu à Bouznika.

Asmaa, une jeune fille de 18 ans originaire de Taroudant, faisait partie de ces participantes. Son parcours au sein de l’Alliance a littéralement changé sa vie. Pendant son passage dans le programme, Asmaa a non seulement appris à réfléchir de manière critique et à résoudre des problèmes, mais elle a également appris à exprimer son identité à travers la conception de jeux vidéo. « J’ai créé des jeux vidéo qui reflètent qui je suis et mes idées, » a-t-elle expliqué. Les conseils et l’encadrement qu’elle a reçus lui ont donné confiance, tout en stimulant sa créativité et son courage pour poursuivre ses rêves dans les sciences et la technologie.

Une jeune fille portant un foulard pose devant la caméra.
Une jeune fille portant une casquette pose devant la caméra.

Pour Kaoutar, de Salé, le hackathon a été une plateforme pour donner vie à son histoire personnelle à travers la conception de jeux. « Pendant une session de conception de jeux au hackathon, j’ai développé un jeu vidéo qui reflète mon histoire personnelle. Cela m’a aidée à gagner en confiance pour poursuivre ma carrière dans l’industrie du jeu tout en intégrant le patrimoine local de ma ville, » a-t-elle partagé. Son histoire témoigne de la manière dont les jeunes filles peuvent utiliser leurs compétences techniques pour concrétiser leurs idées.

Au Maroc, l’écart numérique entre les sexes a longtemps été un défi. Cependant, comme le souligne Kaoutar Mansouri, directrice de l’Enfance au Ministère de la Jeunesse, des progrès sont réalisés : « L’expérience menée cette année au Maroc, sous la direction du Ministère, dans deux régions, a permis à 200 filles d’être initiées à la conception de jeux électroniques. Nous sommes réunis ici pour célébrer et honorer toutes ces jeunes filles. C’est un premier pas vers la réduction de l’écart que nous observons chez les filles ici et ailleurs. »

Une jeune fille maquillée, aux cheveux noirs, sourit à la caméra.
Une jeune femme, portant des lunettes rouges, sourit à la caméra.

Comme l’explique Yasmine Smires, responsable du programme Éducation et Jeunesse à l’UNICEF Maroc: « Chaque année, les adolescentes et jeunes femmes des pays à revenu faible et intermédiaire passent à côté de 15 milliards de dollars en opportunités économiques à cause de l’écart numérique entre les sexes. Dans l’industrie du jeu vidéo, moins d’un quart de la main-d’œuvre est composée de femmes, bien que les filles représentent environ 50 % des joueurs dans le monde. »

Un parcours qui change des vies

Haytham El Ouardi, un facilitateur de 27 ans pour les participantes du hackathon, a été témoin de la transformation vécue par ces filles. « Après six mois de travail sur le terrain, je suis fier du niveau impressionnant que les bénéficiaires ont atteint en acquérant des compétences techniques, artistiques et pratiques. Ceci sans oublier les compétences de vie et les aptitudes qui les aideront sans aucun doute à accéder au marché du travail, » a-t-il déclaré.

Inspirer la prochaine génération

Les histoires de réussite, comme celles d’Asmaa et de Kaoutar, prouvent que l’Alliance des Game Changers est bien plus qu’une initiative éducative – c’est un mouvement. Leurs expériences inspireront d’autres filles.

L’Alliance des Game Changers ne se contente pas de réduire l’écart entre les sexes, elle crée également une génération de jeunes filles autonomisées, prêtes à mener leurs propres projets pour façonner l’avenir du jeu vidéo et de la technologie.

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