Je suis enfin vaccinée, je peux trouver du travail stable pour améliorer nos conditions de vie
Sur l’île de Nosy-Be, paradis touristique au Nord-Ouest de Madagascar, la survie de la population dépend entièrement de la relance économique, qui ne sera vraiment effective que lorsque la destination sera « safe »
La pandémie de la COVID-19 a mis à mal le tourisme, troisième secteur pourvoyeur de devise à Madagascar. Ce n’est pas la population de Nosy-Be qui dira le contraire : l’île, qui vit entièrement du tourisme, a été complètement perturbée par la fermeture des frontières depuis la période de confinement en mars 2020. Il était pendant plusieurs mois questions de survie. « Mon mari est maçon. J’ai été commerçante de fruits et légumes au marché mais nous tramions pour joindre les deux bouts sur plusieurs mois d’affilée » se rappelle Marie Ella Zarasoa, mère de trois enfants.
Aujourd’hui, elle a pris la décision de changer d’activité car son business est de moins en moins rentable. « Les choses ont complètement changé après la COVID-19. Le coût de la vie a beaucoup augmenté et tenir un marché est de plus en plus difficile. Il fallait trouver une alternative pour subvenir aux besoins de nos 3 enfants » fait-elle savoir. Elle s’est renseignée pour devenir femme de ménage ou serveuse dans un hôtel de la ville, mais il est impossible de postuler sans présenter un statut de personne vaccinée. « La question m’est systématiquement posée si je suis vaccinée. C’est pourquoi j’ai saisi l’occasion de ce box d’information au grand marché pour me renseigner sur le vaccin et passer à l’action au vaccinodrome à côté » explique-t-elle. Il s’agit de sa première dose mais aussi de celle qui lui procurera le statut de personne complètement vaccinée, comme elle a choisi le vaccin Jansen.
Elle peut enfin entamer toutes les démarches dans sa recherche d’emploi. Au box d’information, elle est orientée vers le Centre de Santé de Base le plus proche pour sa dose boost dans six mois. « Je n’hésiterai pas à revenir car de cela dépend notre vie familiale » s’est-elle engagée.
Vaccination et tourisme pour faire de Nosy-Be une destination « safe »
Marie Ella Zarasoa s’est présentée auprès de l’un des vaccinodromes mis en place par l’UNICEF et les partenaires de la santé dans le cadre du Festival Marokintana sur Nosy-Be. Du 03 au 05 novembre, l’île touristique abrite un événement touristique phare, sous le haut patronage du Président de la République. Le Ministère du Tourisme autant que celui de la Santé Publique continuent en effet de tirer la sonnette d’alarme sur l’importance de se faire vacciner contre la COVID-19, afin de maintenir le cap de la ré ouverture des frontières et de la reprise des activités économiques. « La destination ne peut être désignée « safe » que si près de 80% de la population est complètement vaccinée » fait-on savoir. À ce jour, seulement 21% de la population de Nosy-Be ont reçu au moins une première dose de vaccin contre la COVID-19.
Du chemin reste à faire, raison de la collaboration entre le Ministère du Tourisme, de la Santé Publique, l’UNICEF avec d’autres partenaires techniques et financiers, dont ECHO, GAVI et la récente mission du Covid Delivery Partnership ou COVDP à Madagascar. Sécuriser la destination est l’affaire de tous et des activités phares sont menées en ce sens.
Pendant le Festival Marokintana, l’UNICEF et les partenaires ont mis en place 3 parcs sanitaires où l’on trouve vaccinodrome, box d’informations, dépistage de diabète, dépistage du VIH-Sida ou encore surveillance nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans.
La destination ne peut être désignée « safe » que si près de 80% de la population est complètement vaccinée.
