Les orphelins du sida au Gabon aspirent à un meilleur avenir

“Nous sommes des enfants et des adolescents à part entière. Nous avons aussi droit à l’éducation, à la santé, à la protection” a rappelé Jessica (nom d’emprunt) lors de la célébration en différé de la Journée Mondiale des orphelins du sida au Gabon au Centre de traitement ambulant du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville.

Cette jeune fille de 18 ans, dépistée positive depuis sa naissance, a rappelé dans son intervention l’impact de la mort de son père dans son quotidien. Ce genre de vécu a des répercussions sur le quotidien des orphelins du sida, sur leur scolarité, leur santé, et leurs rapports aux autres.

“Le statut d’orphelin est difficile. Les familles d’accueil ont souvent des ressources limitées”, avance-t-elle. En plus, certains orphelins sont victimes de stigmatisation et de discrimination, d’autres encore deviennent aussi tôt responsables de leurs frères et sœurs du fait de la démission des familles. Ils sont confrontés à toutes sortes d’émotions.

Jessica était la voix des sans voix pour interpeller les parents, les dirigeants et la communauté gabonaise à considérer cette tranche vulnérable de la population comme une priorité dans la défense des droits humains. Selon le Médecin Chef du Centre de traitement ambulant pédiatrique au sein du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville.  380 enfants et adolescents sont enregistrés dans la file active du CTA Pédiatrique. Deux sur trois d’entre eux sont orphelins d’au moins un parent. La plupart d’entre eux vivent dans des familles en situation de vulnérabilité socio-économique et de ce fait, rencontrent des difficultés d’ordre alimentaire, éducatif et sanitaire.

Jessica vit avec sa mère (elle aussi séropositive) et ses trois frères séronégatifs. Elles suivent un suivi médical et essaient de parler de leur statut sérologique à la maison et appliquent toutes les précautions pour ne pas se blesser.

Les enfants vivant avec le VIH nécessitent une prise en charge pour leur qualité de vie, pour la prise en charge biomédicale, l’appui nutritionnel, socio-éducatif et d’autres besoins.

Depuis 2019, le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance a soutenu sous différentes formes le CTA pédiatrique  pour l’accompagnement psychosocial des enfants et adolescents vulnérables suivis dans cette structure. 75 Jeunes en difficulté récoivent un appui en suivi biomedical.