35 filles victimes de la migration clandestine au Gabon rapatriées pour un nouveau départ
35 filles victimes de la migration secrète au Gabon rapatriées pour un nouveau départ

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Les histoires racontées par les enfants du centre de transit de l’ONG Arc En Ciel et le centre de transit soutenu par l'État dans le district d'Agondje, Gabon donne un visage de la traite des êtres humains dans le pays. Ils sont généralement recrutés par des étrangers ou des connaissances de leurs familles dans leurs village et pays d'origine. Ils sont ensuite emmenés dans les villes comme le Bénin, le Togo, le Niger, le Burkina Faso, le Niger ou le Nigéria ou vers d'autres points de départ tels que la région de Calabar au Nigéria.
Ils sont alors transportés dans des bateaux de contrebande en bois vers le Gabon et le voyage prend généralement 7 à 10 jours par mer jusqu'à ce qu'ils atteignent les côtes du Gabon en évitant les côtes du Cameroun et de la Guinée équatoriale.
Cependant, les passeurs abandonnent généralement leurs invités ou les migrants sur les rives de l'île gabonaise Pointe Denis ou dans le district d'Akanda et c'est là que les services de migration les attrapent généralement et emmènent les migrants vers les centres de transit.
C'est l'histoire de 35 filles récemment arrivées au Gabon en septembre 2020. L'UNICEF a fourni un foyer temporaire à ces filles en leur donnant à manger, des soins médicaux ainsi qu'un soutien psychosocial.
Pendant six mois au cours de leur séjour, l'UNICEF a collaboré avec l'Organisation internationale de la Migration pour enquêter sur l’identité et les familles des filles avec l'aide du personnel de l'UNICEF au Togo, au Bénin, au Niger et au Burkina Faso. En même temps, le contact avec les services sociaux des pays d'origine a beaucoup aidé à réparer le traumatisme subi par les filles durant leur voyage. Ils ont aussi aidé à la communication avec les victimes comme la plupart des filles ne parlaient pas correctement le français.
Après six mois d’attente au Gabon, les 35 filles sont rentrées chez elles après un long travail de collaboration entre l'UNICEF, l'OIM, le gouvernement et d'autres parties prenantes.
Une fois rentrées chez elles, ces filles bénéficieront d'une formation professionnelle avec une bourse de 200 euros de l'OIM qui vont leur permettre de monter un business plan dans leur pays d'origine afin de s'autonomiser et de commencer une nouvelle vie.
Selon Michel Ikamba, spécialiste de la protection de l’enfant au sein de l’UNICEF Gabon, La question reste difficile pour le gouvernement gabonais et les organisations travaillant dans l'immigration. La traite des êtres humains au Gabon est également considérée par le gouvernement et les agences travaillant sur les questions des droits de l'homme comme faisant partie de la migration mixte. Les femmes, les hommes et les enfants qui s'installent au Gabon depuis l'Afrique de l'Ouest et d'autres pays africains sont avant tout des demandeurs d'emploi.