Crise en Haïti

La violence extrême, l’instabilité, la pauvreté et la malnutrition menacent les enfants

Haïti. Trois filles font la queue lors d'une campagne de vaccination contre le choléra à Mirebalais.
UNICEF/U.S. CDC/UN0771576/Georges Harry Rouzier

Une conjugaison redoutable de crises liées à l’instabilité politique, aux troubles civils, à la violence, à l’extrême pauvreté et aux catastrophes naturelles met en péril le bien-être et l’avenir des enfants en Haïti. Près de 3 millions d’entre eux – le chiffre le plus élevé jamais enregistré dans le pays – ont besoin d’une aide humanitaire.  

Dans cet environnement erratique et dangereux, l’UNICEF collabore avec ses partenaires afin de renforcer les efforts déployés pour protéger les familles et leur fournir un soutien vital.

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Que se passe-t-il en Haïti ?

Bien avant la crise actuelle, Haïti était le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, sous l’effet de plusieurs décennies marquées par des services de base inadéquats et un manque de développement du capital humain, conjugués à des niveaux extrêmement élevés d’inégalité, de marginalisation et d’exclusion sociale.  

Ces problèmes ont été aggravés par la prolifération de groupes armés terrorisant les familles dans le cadre de leurs affrontements pour le contrôle de territoires, principalement dans la capitale, Port-au-Prince, et le département voisin de l’Artibonite, et de plus en plus dans d’autres régions. En bloquant les principaux axes de transport reliant la capitale au reste du pays, ces groupes armés détruisent les moyens de subsistance, affaiblissent les services essentiels et entravent l’aide humanitaire.   

Dans un contexte de conflits armés incessants, des centaines d’établissements scolaires alternent les périodes de fermeture et de réouverture, une situation qui, conjuguée aux attaques et aux pillages dont ces écoles sont la cible, ainsi qu’aux menaces directes proférées envers les enseignants, continue de mettre en péril l’apprentissage des enfants en Haïti. Alors que les affrontements armés se poursuivant, des centaines d’établissements scolaires ont été contraints de fermer leurs portes. Les attaques et pillages dans les locaux, ainsi que les menaces directes proférées à l’encontre des enseignants ont pour effet de perturber l’éducation de ces enfants.

Par ailleurs, le sud d’Haïti – particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles – est confronté à un nombre croissant de personnes déplacées à l’intérieur du pays qui fuient les violences de la capitale. Au total, plus d’un million de personnes sont désormais déplacées à l’intérieur du pays, parmi lesquelles plus de la moitié sont des enfants (estimations janvier 2025). De surcroît, les violations graves des droits des enfants se généralisent.


La crise en Haïti en quelques chiffres

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Contexte et situation actuelle

UNICEF Haïti

Découvrez les actions menées par l'UNICEF pour défendre les droits des enfants et protéger la vie de chacun d'entre eux.

À consulter sur le site UNICEF Haïti

Comment la crise affecte-t-elle les enfants en Haïti ?

UNICEF

Les enfants et leurs familles subissent des vagues incessantes d’exactions brutales commises par des groupes armés. Chaque jour apporte son lot de nouvelles atrocités, la perte de proches, la destruction des habitations et un climat de peur omniprésent. Des enfants sont blessés ou tués sur le chemin de l’école, et les femmes et les filles font face à des violences sexuelles extrêmes. Durant la seule année 2023, au moins 167 garçons et filles sont décédés des suites de blessures par balles. 

La violence a des effets dévastateurs sur le système éducatif, mis à mal par les fusillades, les saccages et les pillages qui se multiplient avec la propagation des troubles. Les enfants ne fréquentant plus l’école par peur pour leur sécurité courent davantage de risques d’être victimes d’exclusion sociale et de violence liée au genre. De nombreux enfants sont poussés à rejoindre les groupes armés par pur désespoir, notamment en raison de la violence, de la pauvreté et de l’effondrement des systèmes qui devraient les protéger. Les enfants sont bien souvent contraints de rejoindre les rangs des groupes armés soit parce qu’ils ne peuvent subvenir autrement aux besoins de leur famille, soit parce qu’eux-mêmes ou leur famille font l’objet de menaces. Un grand nombre d’enfants intègrent également ces groupes après avoir été séparés de leur famille car ils n’ont aucun autre moyen de survivre et de bénéficier d’une protection.

Par ailleurs, la faim et les formes graves de la malnutrition atteignent des niveaux record dans tout le pays, en particulier dans les quartiers les plus peuplés, les plus pauvres et les plus dangereux de la capitale. Du fait de la violence environnante, un nombre croissant de parents ne sont plus en mesure de fournir à leurs enfants une alimentation et des soins appropriés ni de les conduire dans les centres de santé. Près de 1 enfant sur 4 en Haïti souffre de malnutrition chronique, également appelée retard de croissance, laquelle a des conséquences durables sur les plans physique et cognitif. 

Cette crise nutritionnelle est qui plus est aggravée par une épidémie persistante de choléra. Entre octobre 2022 et septembre 2024, plus de 88 000 suspicions de cas ont été signalées dans le pays. Ravageant les quartiers touchés par la violence, le choléra et la malnutrition constituent un double fardeau auquel le système de santé national est incapable de faire face en raison de la pénurie de fournitures et de ressources humaines.

Comment l’UNICEF vient-il en aide aux enfants en Haïti ?

Un garçon au sourire radieux plonge sa main dans un cartable noir portant le logo de l'UNICEF, qu'il tient sur ses genoux.
UNICEF/UN0799779/Georges Harry Rouzier

Dans cet environnement extrêmement instable, l’UNICEF intensifie ses efforts pour protéger les familles et leur fournir un soutien vital, notamment à celles qui sont recluses et privées de services essentiels. Conjointement avec le Gouvernement et ses partenaires, l’UNICEF s’emploie à maintenir, aux niveaux national et régional, ainsi que dans les quartiers situés dans les zones les plus instables, les systèmes et les services qui protègent les enfants et leurs familles. En outre, l’organisation livre des vaccins vitaux et des aliments thérapeutiques, et assure l’accès à des services d’approvisionnement en eau potable, d’assainissement et d’hygiène. 

L’UNICEF contribue activement aux actions de plaidoyer visant à mettre un terme à la violence armée à l’encontre des enfants et des communautés. Dans le cadre de ses interventions, l’organisation accorde également la priorité aux programmes de soutien psychosocial destinés aux enfants, ainsi qu’aux services de protection des victimes de violence liée au genre, des enfants non accompagnés et séparés de leur famille et de ceux associés aux groupes armés.

Pour les enfants vivant dans un contexte marqué par l’agitation civile et la violence urbaine, l’école représente bien plus que la possibilité d’apprendre. Elle leur offre le sentiment d’une certaine normalité, le soutien de leurs enseignants et de leurs pairs, et l’accès à des repas. L’UNICEF distribue des kits scolaires et utilise ses canaux de communication à tous les niveaux pour exhorter les groupes usant de violence à éviter toute action susceptible de mettre en péril le droit des enfants à l’éducation. Parallèlement, des milliers d’enfants à l’échelle nationale bénéficient d’une initiative de transferts en espèces visant à permettre à leurs familles de les inscrire à l’école.

 

En quoi consiste l’appel de l’UNICEF ?

Contribuant activement aux actions de plaidoyer visant à mettre un terme à la violence armée dont sont victimes les enfants et les communautés, l’UNICEF appelle :

  • Toutes les parties, à prévenir les violations graves des droits de l’enfant, notamment leur recrutement ou leur exploitation au sein de groupes armés, les enlèvements, les viols et les autres formes de violence sexuelle perpétrés à leur endroit, ainsi que les mutilations et les exécutions dont ils sont victimes, et à y mettre fin ;
  • Les groupes armés, à renoncer à la violence, à cesser les attaques visant les établissements scolaires et les hôpitaux, à libérer sans délai tout enfant intégré dans leurs rangs, et à permettre au personnel humanitaire d’accéder librement et en toute sécurité aux communautés dans le besoin afin de leur venir en aide ;
  • Les forces de l’ordre, à assurer prioritairement la sécurité et la protection de tous les enfants, et à veiller avant tout à ce qu’ils soient traités en tant que tels, en mettant tout en œuvre pour éviter que d’autres enfants, notamment ceux recrutés par les groupes armés, soient blessés ou tués ; et
  • Le Gouvernement et ses partenaires, à accorder une place centrale aux droits de l’enfant dans toutes les prises de décisions, notamment en investissant dans les services sociaux destinés aux enfants dans des secteurs tels que l’éducation et la santé, et en fournissant aux familles un soutien crucial sous la forme d’une aide pécuniaire et d’une protection sociale.
     

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Mis à jour le 17 janvier 2025.