Sensibiliser les mamans sur les bonnes pratiques d’hygiène pour combattre la malnutrition
Grâce au programme SHERP, plus de 540.000 enfants âgés de 6 à 59 mois reçoivent des suppléments nutritionnels pour sortir de la malnutrition.
Très attentionnée, la jeune mère de 25 ans Salamata Diandé, a pris à cœur la santé de Soumiatou, sa fille de 11 mois. Chaque mardi, elle l’amène au centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 6 de Kaya, Région du Centre-Nord, pour qu’on lui mesure la taille, prenne son poids et son périmètre brachial, et lui donne des suppléments nutritionnels à emporter à la maison.
« Un jour, un agent de santé est venu chez nous à la maison pour consulter Soumiatou et il m’a recommandée de l’amener au centre de santé pour un suivi. Je l’ai amenée et ils lui ont donné du Plumpy’Nut », dit Salamata.
Les aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (ATPE) comme le Plumpy’Nut sont destinés aux jeunes enfants atteints de malnutrition sévère aiguë. Soumiatou souffre de malnutrition aiguë sévère et elle a besoin d’un suivi régulier et de suppléments nutritifs pour retrouver sa santé et son bien-être.
La lutte contre la malnutrition, un combat commun
« Chaque semaine, le personnel de santé évalue les enfants pour voir l’évolution de leur prise en charge. Ensuite, les sage-femmes donnent aux enfants sévèrement malnutris du Plumpy’Nut et aux autres souffrant de malnutrition modérée du Plumpy’Sup, pour couvrir leurs besoins nutritionnels », explique Agathe, infirmière au CSPS du secteur 6 de Kaya
Au Burkina Faso, l’insécurité pousse plus d’un enfant de moins de cinq ans sur 10 vers la malnutrition aiguë dans 22 des 25 zones fortement affectées enquêtées au Burkina Faso, selon l’enquête SMART menée en juillet 2023. C’est dans ce contexte que l’UNICEF et ses partenaires ont mis en œuvre dans les régions du Sahel, de l’Est, du Centre-Nord et du Nord le programme « Sahel Humanitarian Emergency Response Programme (SHERP) » financé par le Royaume Uni (The Foreign, Commonwealth & Development Office - FCDO) pour répondre aux besoins nutritionnels des enfants les plus vulnérables et prévenir la malnutrition infantile.
Les agents de santé à base communautaire (ASBC) ont lancé des actions de dépistage à domicile.
« Nous faisons du porte-à-porte pour recenser et dépister les enfants. Nous avons l’équipement qui nous permet de travailler. Par exemple, nous disposons de la band MUAC pour mesurer le périmètre brachial - la circonférence du milieu du bras supérieur médian - et savoir si l’enfant souffre de malnutrition et au besoin, le référer au centre de santé pour son traitement », confie Ouédraogo Boureima, ASBC à Kaya.
Une mère sensibilisée, un enfant pris en charge
Dans le CSPS du secteur 6 de Kaya, Salamata et sa fille Soumiatou ont commencé leur lutte contre la malnutrition. Mais le suivi n’est pas fait seulement aux enfants, le personnel de santé s’occupe aussi des mamans et de leur état nutritionnel. Elles sont formées sur la préparation des repas nutritifs et équilibrés pour leurs enfants et sont aussi sensibilisées sur les bonnes pratiques d’hygiène.
« En plus du Plumpy’Nut, l’agent de santé m’a conseillée de donner à ma fille Soumiatou des œufs, du poisson, et de la bouillie enrichie. Je dois me laver les mains au savon avant de lui donner à manger afin qu’elle recouvre rapidement la santé », poursuit Salamata.
Grâce au programme SHERP, 540.460 enfants âgés de 6 à 59 mois sont régulièrement suivis et reçoivent des suppléments nutritionnels pour sortir de la malnutrition dans les quatre régions.
« J’apprécie beaucoup le travail du personnel de santé. Depuis que nous venons ici, ma fille va mieux, sa santé s’améliore », confie Salamata, sourire aux lèvres, très reconnaissante.