Protéger les enfants en République Centrafricaine
Aider les enfants touchés par la violence à reconstruire une vie meilleure
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Bangui, le 29 novembre 2021. Alors que le monde commémore le 25e anniversaire du Rapport Graça Machel, "L’impact des conflits armés sur les enfants", l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et du Centre lance une note de plaidoyer, "Build Back Better Lives", pour faire la lumière sur cette question.
Cette publication a montré que la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre est l’une des plus touchées par les graves violations commises contre des enfants dans les conflits armés, la région enregistrant régulièrement certains des plus grands nombres de violations graves commises contre des enfants par l’ONU au cours des dernières années, y compris le nombre le plus élevé de recrutement et le deuxième en termes d’enlèvements.
En République centrafricaine, la protection et le bien-être des enfants se sont gravement détériorés depuis la fin de 2020, avec un pic pour la plupart des six violations graves : i) meurtre et mutilation d’enfants, ii) le recrutement et l’utilisation d’enfants, iii) l’enlèvement d’enfants, iv) le viol et d’autres formes de violence sexuelle commis contre des enfants, v) les attaques contre les écoles et les hôpitaux, et vi) le refus de l’accès humanitaire.
La vulnérabilité des enfants à de graves violations a été largement exacerbée par l’intensification des hostilités dans tout le pays, y compris les attaques des groupes armés et les opérations militaires contre-offensives du gouvernement et des forces alliées qui se poursuivent à ce jour.
Le rapport souligne que 1280 enfants ont subi une ou plusieurs violations graves entre le 1er juillet 2019 et le 30 juin 2021, les filles représentant plus de 40 % de toutes les victimes. Le recrutement et l’utilisation d’enfants ont été la principale infraction, 845 garçons et filles ayant été touchés. Suivent des incidents de viol et d’autres formes de violence sexuelle, avec des chiffres vérifiés inquiétants, même si la violation est largement sous-déclarée par crainte de représailles, de stigmatisation, de manque de responsabilité et de soutien pour les victimes et les survivants. Au moins 249 filles ont été victimes de viol ou d’autres formes de violence sexuelle, mais la portée réelle de la violation est probablement pire.
On note également une augmentation de l’utilisation des écoles et hôpitaux par les acteurs armés ayant une incidence sur l’accès des enfants aux services de base. Par exemple, de Janvier 2019 à Juin 2021, les Nations Unies ont documentés un total de 92 écoles, soit attaquées ou utilisées par les acteurs armés. Presque tous ces incidents ont été recensés en Décembre 2020 et le premier trimestre de 2021.
Avec l’intensification des conflits armés et la pandémie de COVID-19 qui a frappé le pays en 2020, 944.000 enfants sont dans le besoin de protection selon le sous-cluster protection de l’enfant, une augmentation de 12% par rapport à 2021 en RCA.
Des progrès pour les enfants face aux défis
L’UNICEF tient à féliciter le gouvernement centrafricain pour ses efforts dans le renforcement du cadre juridique national par la promulgation du Code de protection de l’enfance en juin 2020 profitant aux enfants et salue les dispositions criminalisant les six violations graves des droits des enfants dans les conflits armés.
« Le code de protection de l’enfant est un document capital qui a été mis en œuvre afin d’assurer une protection effective des enfants, y compris contre les graves violations de leurs droits. Grace a une étroite collaboration avec le gouvernement, les autorités locales et nos partenaires, l’UNICEF a pu renforcer le mécanisme de suivi et de signalement, favoriser la libération et la réintégration des enfants des forces armées et des groupes armés et fournir des soins médicaux et psychosociaux aux enfants touchés par les conflits. » a affirme Fran Equiza, Représentant de l’Unicef en République centrafricaine.
Le plaidoyer auprès des groupes armés par les Nations Unies sur le terrain a conduit à la séparation de 653 enfants, tous bénéficiant d’un soutien à la réintégration. Ce résultat positif s’est poursuivi au-delà de la fin de la période considérée et plus de 130 enfants se sont séparés depuis juin 2021. D’où l’importance d’un soutien complet à la réintégration de tous les enfants libérés, y compris le dépistage médical, la recherche et la réunification des familles, l’aide psychosociale et la formation scolaire ou professionnelle
« La santé mentale et le soutien psychosocial pour les enfants et les adolescents sont essentiels et au cœur de l’intervention humanitaire de l’UNICEF. Lorsqu’ils reçoivent les soins et le soutien psychosocial nécessaires, l’accès à l’école et l’accès aux moyens de subsistance, les enfants sont en mesure de traiter ce qu’ils ont vécu et de reconstruire leur vie », a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’UNICEF a aussi appelé tous les partenaires, y compris les gouvernements et bailleurs de fonds concernés, à élaborer une stratégie nationale pour prévenir les violations graves contre les enfants, s’assurer que les violations graves sont signalées et vérifiées, et à intensifier leurs efforts pour obtenir des ressources financières pour soutenir et protéger les enfants d’Afrique centrale.
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