Dans le sud de Madagascar, des familles tentent de survivre face à la sècheresse
Le soutien de l’UNICEF à travers le financement de l’USAID permet à des milliers d’enfants atteints de malnutrition aigüe sévère de se remettre face aux urgences nutritionnelles


Anjaramee (4ans), à droite de sa mère Maho, vit avec ses neuf frères et sœurs dans la commune rurale de Maroalipoty dans le sud de Madagascar (région Androy). Elle est atteinte de malnutrition aiguë sévère ou émaciation causée par le manque de nourritures et d’eau potable.

Cette région de Madagascar est affectée par la sécheresse causée par une faible pluviométrie et aggravée par le phénomène El niño. De plus, le vent du sud appelé « Tiomena » a ravagé l’agriculture dans cette partie de l’île.

Maho, la mère de Anjaramee, est attristée en regardant sa plantation de manioc détruite par ce mélange de vent et de sable. « Il n’y a pas de récolte depuis un an et nous n’avons presque rien à manger », témoigne Maho qui est enceinte.

Ce ménage n’a plus qu’une petite quantité de riz à manger. Même s’ils ont gardé le sens du partage, le repas se limite à une fois par jour, ce qui est largement insuffisant pour le développement physique et mental des enfants.

L’émaciation de Anjaramee est aussi la conséquence de la consommation d’eau non potable qui est l’un des facteurs principaux qui provoquent la diarrhée et la malnutrition.

Il faut marcher sept kilomètres à partir du village pour aller chercher cette eau que Maho vend parfois aux personnes ne pouvant pas venir jusqu’à ce puit d’Ampasipoty.

Comme Maho, la majorité de la population de Maroalipoty s’approvisionne au niveau de ce puit car le prix d’un bidon de vingt litres d’eau varie de 500 à 2000 MGA. Une somme que les villageois ne peuvent pas débourser sauf en cas de nécessité capitale.
*1USD = environ 3,500 MGA

Des personnes vivant dans d’autres localités réussissent à creuser des gros trous dans lesquels ils trouvent de l’eau mais celle-ci est encore plus malpropre et la salinité est à la limite du taux toléré à la consommation.

Maho emmène sa fille Anjaramee chaque semaine au centre de santé de Maroalipoty pour le suivi de son traitement contre la malnutrition. Le dépistage et la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère se déroule chaque mercredi dans ce centre de santé. La journée commence par une séance de sensibilisation sur les bonnes pratiques en Nutrition faite par les agents de santé et les agents communautaires.

Les enfants comme Anjaramee sont ensuite pesés et mesurés pour que le personnel de soins puisse suivre l’évolution de leur état nutritionnel et prendre les mesures nécessaires.

Grâce au financement de l’USAID et le soutien de l’UNICEF, Anjaramee bénéficie d’un traitement à base d’aliments thérapeutiques prêt à l’emploi. « Cela devrait améliorer son état si elle finit les rations que je lui ai prescrites. Etant donné que son cas ne présente pas de complication, elle reste prise en charge au niveau de notre CRENAS (Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire pour la malnutrition sévère)», affirme Myriam, chef du centre santé de Maroalipoty.

Pour les cas présentant des complications médicales, les enfants sont pris en charge au niveau du CRENI (Centre de récupération et d'éducation nutritionnelle intensif) d’Ambovombe (chef-lieu de région). Là-bas, ils bénéficient des soins prodigués aux patients hospitalisés.

Du lait thérapeutique leur est offert pendant le traitement à part les autres prescriptions médicales pour soigner les complications. Vaha Anakivoe, infirmière bénévole au niveau de cet établissement, assure quotidiennement et avec le sourire que chaque patient suive bien le traitement.

Grâce à cette assistance humanitaire, des milliers d’enfants du sud de Madagascar réussissent à survivre malgré la sécheresse qui sévit.

Maho et sa fille Anjaramee continuent chaque semaine d’aller au centre de santé jusqu’à ce que l’état de cette dernière s’améliore et qu’elle atteigne le poids cible en vue de la sortie.