La jeune malgache abusée attend avec espoir son retour au pays
Bako espère retourner à son pays d'origine après sa mauvaise expérience dans le pays oú elle était supposée gagner sa vie

L’histoire de Bako (nom d’emprunt) pourrait arriver à de nombreuses jeunes filles motivées par la recherche d’un avenir meilleur. Il y a un an, elle a été contactée sur facebook par un individu originaire du Gabon. Ce dernier lui a promis un travail très rémunéré. Il l’assistait même pour les documents de voyage et payait tous les frais y afférants, ce qui a beaucoup rassuré Bako.
A l’époque, Bako était encore une universitaire mais elle voulait coûte que coûte travailler pour soutenir ses parents. Elle est partie au Gabon à ses risques et périls abandonnant ses études. A son arrivée en mars 2020 par avion dans la capitale gabonaise, on l’a envoyée à Port Gentil en bateau où elle devait rencontrer son contact. Une fois là-bas, une autre réalité l’attendait. ‘’Il n’a tenu aucune des promesses qu’il m’a faites. Au contraire, il me gardait chez lui enfermée comme si j’étais sa proie. Il m’a même montré notre certificat de mariage sans que je ne sois au courant de quoi que ce soit’’, confesse Bako avec horreur. Elle commençait petit à petit à sortir de la maison quand l’homme lui a ouvert un commerce de friperies sans qu’elle ait droit aux bénéfices. ‘’J’ai réalisé que c’était une chance pour moi de me libérer’’, continue Bako en racontant en détail sur comment elle a atterri dans un centre social de Port Gentil.
Ce matin-là, nous avons vu Bako déjà en pleine forme au centre social de l’ONG Arc en ciel de Libreville. Selon l’assistante sociale Badjina Léonie, l’état de Bako était lamentable à son arrivée au centre. ‘’Je me souviens combien elle était apeurée’’, nous confie-t-elle.
L’ONG Arc en ciel accueille les enfants et jeunes victimes de toute forme de violence et victime de traite au Gabon. Avec l’appui du Parquet et des Affaires sociales de Port Gentil qui ont contacté l’UNICEF, Bako a bénéficié des soutiens nécessaires pour qu’elle puisse retrouver sa dignité et sa confiance. Elle a bénéficié d'un suivi psychosocial et d'une formation en restauration et en coupe et couture entre autres…
En attendant son retour dans son pays d’origine, Bako essaie de rester positive. ‘’Si j’ai un conseil à donner aux jeunes filles c’’est de faire très attention aux individus qui vous abordent sur facebook. Car mon histoire peut arriver à d’autres. Les gens disent en effet qu’une autre jeune fille a été victime du meme sort par l’individu avant moi’, souligne-t-elle. Bako espère trouver du travail une fois rentrée à Madagascar avec les bagages reçus des formations qu’elle a reçues. Elle espère retourner à l’université aussi. ‘Vaut mieux être malheureux chez soi qu’ailleurs’, se retient-elle.
L’UNICEF travaille actuellement avec l’Organisation internationale de la Migration (OIM) sur le rapatriement de Bako à Madagascar une fois la fermeture des frontières levée à cause de la pandémie du Covid-19.

