Santé de l'Enfant

Chaque enfant survit et s'épanouit

UNICEF Bénin
Regroupement d'enfants
UNICEF Bénin 2015
30 avril 2020

Si des progrès remarquables ont été enregistrés en matière de couverture sanitaire passée à 91,6 pour cent en 2015 contre 88  pour cent en 2010 (un des meilleurs taux en Afrique de l’Ouest) et d’accès à l’eau potable dont la couverture atteint désormais 85 pour cent en milieu urbain et 72 pour cent en milieu rural, la situation sanitaire des enfants du Bénin demeure préoccupante. 

Le taux de fréquentation des services publics ne dépasse pas 50,4 pour cent. Quoique le système de santé soit parfaitement adapté aux profils démographique et épidémiologique du pays, le Bénin demeure dans le groupe des pays de l’Afrique de l’Ouest où la mortalité infantile et néonatale baisse le plus lentement. Les taux de couverture vaccinale ne progressent pratiquement pas et le statut nutritionnel des enfants s’est dégradé. La mortalité néonatale quant à elle stagne depuis dix ans. Selon un rapport de l’UNICEF, d'ici à 2030, le Bénin devra au moins doubler ses efforts pour atteindre la cible concernant la mortalité néonatale inscrite dans les ODD.

Ces progrès limités sont dues principalement aux disparités importantes existant au sein du pays, à la répartition inadéquate des ressources financières et humaines entre les régions, à la faiblesse des mécanismes de ciblage des problèmes chroniques telle la stagnation des taux de mortalité néonatale et à la persistance des pratiques néfastes familiales peu favorables aux enfants. 

Les enfants les plus pauvres, ceux ayant une mère peu instruite et ceux vivant dans certains départements du Nord et Centre sont les plus touchés.

État des lieux

-    le taux de mortalité néonatale a à peine diminué entre 2011 et 2016, passant de 32 pour mille à 31 pour mille ;
-    Le taux de mortalité infantile (<1 an) en 2017-2018 est de 55 décès pour 1 000 naissances  ;
-    Plus de 9 enfants sur 100 meurent encore à ce jour avant l’âge de 5 ans , 37,8 pour cent de ces décès sont dus au paludisme, à la diarrhée et aux infections respiratoires aigües ;
-    Si les cas de poliomyélite et de tétanos néonatal ont pratiquement disparu et ceux de rougeole et de paludisme ont été significativement réduits, les taux de couverture vaccinale ne progressent pratiquement plus. La proportion d’enfants entièrement vaccinés avant leur premier anniversaire est restée stationnaire autour de 41 pour cent depuis 2006 . Dans ces circonstances, plus de la moitié des jeunes enfants béninois ne sont pas protégés contre des maladies mortelles telles que la rougeole, le tétanos, la poliomyélite ou la fièvre jaune ;
-    Le taux de transmission mère-enfant du VIH atteint 6,7 pour cent ;
-    Seuls 37 pour cent des établissements de santé ruraux disposent des équipements essentiels (contre 55 pour cent en milieu urbain)  ; 
-    Seuls 14 pour cent de la population a accès à des installations sanitaires améliorées, avec de grandes disparités entre les milieux urbains et ruraux se traduisant par des taux de défécation à l’air libre parmi les plus élevés de la région ;
-    Si plus de 90 pour cent des services de santé offrent en 2015 des prestations pour jeunes et adolescents, le contenu et la qualité de cette offre varient cependant d’une formation sanitaire à une autre.

Les Stratégies sanitaires mises en œuvre par l’État pour améliorer le système de santé

-    Fourniture d’un paquet d’interventions à haut impact destiné aux enfants et aux femmes ;
-    Gratuité des soins les plus fréquents et priorité donnée aux approches basées sur l’équité ; 
-    Investissements importants pour recruter et étendre le nombre des formations en santé : en 2016, le ratio personnels soignants/habitants est de 1,6 médecins, 5 infirmiers et 5,8 sages-femmes pour 10,000 habitants ; 
-    Mise en place de nouvelles méthodes de gestion axées sur la rémunération des districts aux résultats, afin de motiver les équipes à obtenir plus de résultats ; 
-    Meilleur approvisionnement en intrants de base pour améliorer la disponibilité des produits et médicaments essentiels : l’indice de la capacité opérationnelle a ainsi progressé de 59 pour cent en 2013 à 65 pour cent en 2015, avec une très bonne progression pour les services destinés à la Santé Maternelle Néonatale et Infantile. Près de 78 pour cent des formations sanitaires du Bénin sont aujourd’hui en mesure d’offrir des soins maternels, néonataux et infantiles de base et 98 pour cent d’entre elles offrent de manière constante les services de vaccination, de prévention et la prise en charge des maladies les plus fréquentes.  Plus de 87 pour cent des naissances ont lieu à ce jour dans une formation sanitaire et plus de 87 pour cent des femmes accouchées et 80 pour cent des nouveau-nés bénéficient d’examens postnataux.
 
La composante Santé de l'UNICEF soutient le Bénin dans ses démarches de réformes et d’innovation pour améliorer la gouvernance, le financement et la responsabilisation en matière de santé. Sa stratégie est axée sur :

- (i) le renforcement de la production de données, notamment au moyen d’innovations technologiques pour optimiser la répartition des ressources financières et humaines entre les régions ; 
- (ii) l’amélioration de la qualité de l’offre ; 
- (iii) le renforcement de la Communication pour le Développement (C4D) pour encourager l’adoption de comportements favorables à la santé par les familles et communautés et 
- (iv) la mise en place de synergies intersectorielles avec les composantes Éducation et Protection de l’Enfance, afin d’assurer une prise en charge optimale. 

La survie et la santé du nouveau-né et de l’enfant de moins de 5 ans : une priorité

Au Bénin, environ 38 122 enfants de moins de 5 ans décèdent chaque année, 37,8 pour cent de ces décès sont dus au paludisme, à la diarrhée et aux infections respiratoires aigües. Le département du Zou totalise à lui tout seul 47 pour cent de l’ensemble des décès. 

Un tiers de ces décès touchent des nouveau-nés. La principale cause  est la prématurité (16 pour cent des naissances). 

Les 1 000 premiers jours de la vie – période qui démarre dès la conception au deuxième anniversaire - constituent une fenêtre unique pour poser les fondations d'une santé, d'une croissance et d'un développement neurologique optimaux pour toute la vie. En plus de son impact sur la mortalité des jeunes enfants, les 1000 premiers jours influeront à long terme indirectement sur l’apprentissage scolaire, la productivité à l’âge adulte et la croissance économique.

Les évidences internationales montrent l’efficacité d’adopter une approche intégrée de soins de l’enfant:

La résolution des problèmes de santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, notamment au niveau communautaire, occupe depuis longtemps une place importante dans les stratégies définies par le gouvernement béninois et les partenaires au développement. En 1999, la stratégie Prise en Charge Intégrée des Maladies de l'Enfant (PCIME) a été mise en place par l’UNICEF et l’OMS, qui vise à assurer le bien-être de l’enfant de manière holistique au moyen d’actions préventives et curatives, mises en œuvre tant par les familles et communautés que par les établissements de santé.