« Je m’engage pour que toutes les filles partent à l’école »
Alimatou Oumarou, 12 ans, membre du club scolaire du collège de Tissarou
Au nord du Bénin, la lutte contre le mariage des enfants commence par les filles elles-mêmes. « Je suis collégienne, en classe de cinquième et suis très engagée dans la mobilisation d’autres filles à se rendre à l'école », affirme Alimatou, face à l’Ambassadeur des États-Unis, Brian Shukan, et la Représentante de l’UNICEF, Djanabou Mahondé. Les deux personnalités sont allées rendre visite aux élèves du Collège d’Enseignement Général (CEG) de Tissarou, situé dans l'arrondissement de Donwari, commune de Kandi, au nord-est du Bénin.
« Je suis une actrice de la lutte contre le mariage des enfants, car c'est un phénomène qui empêche les jeunes filles d'évoluer », ajoute-t-elle.
Alimatou est membre de club scolaire du CEG de Tissarou. Avec ses pairs de 11 ans à 15 ans, ils sensibilisent leurs camarades, filles et garçons, sur les violences basées sur le genre, avec un accent particulier sur la lutte contre le mariage des enfants.
Moi et mes amis du club scolaire travaillons également avec les membres du comité villageois de veille pour sensibiliser et dénoncer les parents qui continuent à marier leurs filles en dessous de l’âge de 18 ans.
« En dehors de l'école, je sensibilise également dans mon quartier mes amies qui ne vont pas à l’école, et qui sont en apprentissage dans les centres de formation professionnelle. Ces sensibilisations portent sur les questions de violence, la traite, l’exploitation des enfants et le mariage des enfants », précise-t-elle.
« Moi et mes amis du club scolaire travaillons également avec les membres du comité villageois de veille pour sensibiliser et dénoncer les parents qui continuent à marier leurs filles en dessous de l’âge de 18 ans ».
Au Bénin, trois filles sur dix sont mariées avant l’âge de 18 ans. Mais grâce à la mobilisation collective, notamment celle des jeunes filles comme Alimatou, le phénomène commence à régresser.
Alimatou fait partie des 25.718 filles et adolescentes âgées de neuf à dix-neuf ans originaires du nord du Bénin, ayant bénéficié du renforcement des capacités sur leurs droits, les compétences de vie courante, la santé sexuelle et reproductive, l’hygiène menstruelle ainsi que la paire éducation et suivi de leur situation pour prévenir les mariages précoces. Ces filles et adolescentes jouent un rôle essentiel au niveau de leur école et de leur communauté pour prévenir et signaler les cas de déscolarisation de filles, de mariages d’enfants et de violences basées sur le genre.
Dans la commune de Kandi, 15.410 élèves provenant de 110 écoles primaires et 13 collèges ont été mobilisés et sensibilisés sur les thématiques de protection de l’enfant pour l’identification et la dénonciation des cas de violences et d’abus contre les enfants y compris les mariages d’enfant.
Ces efforts sont réalisés dans le cadre du programme « Cash plus Care », soutenu par le Royaume des Pays-Bas et porté par le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, qui vise à créer un environnement favorable à l’éducation des filles à travers un accès facilité aux services de protection et l’octroi de transferts monétaires aux familles de filles scolarisées âgées de neuf à quinze ans.
