Grâce aux moustiquaires, cela fait plus d’un an qu’aucun de mes enfants n’est tombé malade du palu

UNICEF et UN Fondation ont initié depuis 2020 un projet de prévention et de traitement du paludisme dans la commune de Gotheye

Par Islamane Abdou
Les moustiquaires nous sauvent la vie
UNICEF Niger/Pirozzi
17 septembre 2021

La pluie vient de s’arrêter sur le village de Bangoutara. Dans leur concession, Ramatou, 47 ans, installe les moustiquaires pour elle et ses cinq enfants. « C’est devenu comme un rituel pour moi, dès le coucher du soleil, j’installe nos moustiquaires. On ne dort plus sans elles. Leur distribution a été une œuvre salvatrice, car les moustiques nous ont trop fatigués dans le village » confie cette maman de cinq enfants.

A Bangoutara, comme dans les milliers de bourgades du Niger, le paludisme est l’une des principales causes de décès chez les enfants, surtout en ce temps de pluies. Si dormir sous moustiquaire est l’une des meilleures manières de se protéger contre le paludisme, beaucoup de familles n’ont malheureusement pas les moyens de se l’offrir. Plus de 10 millions de Nigériens vivent dans l’extrême pauvreté et l’achat de moustiquaire est même vu dans certaines contrées du pays comme un luxe.

« Avant cette donation, les moustiquaires se vendaient au marché entre 3500 ( 6,3 USD) et 4000 Fcfa ( 7,2USD), or pour une famille comme la nôtre, il nous faut au moins trois moustiquaires » nous dit Ramatou, « faute d’argent, on brûlait les feuilles séchées de neem pour espérer chasser les moustiques mais ça n’empêchait pas ceux-ci de nous piquer et nous envoyer tout le temps à l’hôpital » ajoute-elle.

Les moustiquaires nous sauvent la vie
-

Depuis quelques années, le Gouvernement du Niger, à travers le Programme National de Lutte contre le Paludisme, lutte inlassablement contre cette maladie qui cause la mort de milliers d’enfants chaque année au Niger. Pour soutenir cette lutte, l’UNICEF et UN Fondation ont initié en Janvier 2020 un projet de prévention et de traitement du paludisme dans la commune de Gotheye, région de Tillabery, à l’ouest du Niger. Ce projet, est rentré dans sa phase active en 2021

Cette initiative a permis l'acquisition, la distribution et la promotion de l'utilisation de plus de 135 000 moustiquaires imprégnées d’insecticides par les ménages, y compris ceux des déplacés par les conflits armés, le traitement préventif du paludisme pour les femmes enceintes à travers les soins prénataux dans les établissements de santé et le traitement curatif du paludisme pour les enfants de moins de cinq ans par l'intermédiaire des agents de santé communautaires. 

« L’année dernière, toutes les familles de notre village avaient reçu des moustiquaires, cette année aussi, ils ont réitéré la distribution. On a vu l’importance de dormir, nous et nos enfants, sous les moustiquaires. Cela fait plus d’un an qu’aucun de mes enfants n’a été atteint du paludisme » dit Ramatou toute contente.

A ce jour, les femmes enceintes et enfants de 0 à 9 ans de 124 villages du District sanitaire de Gotheye, continuent de recevoir des moustiquaires à l’occasion des distributions communautaires.

 

Les moustiquaires nous sauvent la vie
-

Dans les 19 centres de santé que compte la commune de Gotheye, des stocks de moustiquaires ont été prédisposés auprès des comités de santé villageois au profit des femmes enceintes et les enfants 0 9 ans qui ont été préalablement identifiés dans les ménages lors des activités de dénombrements réalisées en prélude à la distribution communautaire.  En plus d’autres stocks tempons ont été mis en place dans les CSI au profit des femmes enceintes qui viennent pour les consultations prénatales. Le projet a également permis l’achat de 183 000 comprimés de sulfadoxine pyriméthamine pour la prévention du paludisme chez la femme enceinte. 

« L’idée de donner des moustiquaires et un  traitement préventif aux femmes enceintes est une bonne chose. Cela va contribuer à sauver beaucoup de personnes. Ici, on a l’habitude d’avoir des femmes enceintes qui perdent leurs grossesses à cause du paludisme » raconte Ramatou.

L’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide devant être accompagnée de pratiques d’hygiène et d’assainissement, des relais communautaires, qui sont eux-mêmes membres des communautés, sensibilisent les familles sur les bons gestes et pratiques qui aident à réduire la prolifération des insectes de même que les risques de piqûres.