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La Situation des enfants dans le monde 2021

Dans ma tête : Promouvoir, protéger et prendre en charge la santé mentale des enfants

Baby and her mother during routine check up with the pediatrician.
UNICEF/UN0527099/Cus

Points forts

Si la pandémie de COVID-19 a fait naître des préoccupations concernant la santé mentale d’une génération d’enfants, cette crise ne reflète toutefois qu’une infime partie des problématiques rencontrées en matière de santé mentale – la partie émergée d’un iceberg que nous ignorons depuis trop longtemps. Le rapport La Situation des enfants dans le monde 2021 s’intéresse à la santé mentale des enfants, des adolescents et des personnes qui s’occupent d’eux. Il met en évidence les facteurs de risque et de protection intervenant à certaines périodes cruciales de la vie et analyse les déterminants sociaux qui influent sur la santé mentale et le bien-être.

En outre, ce rapport appelle à s’engager, à communiquer et à agir dans le cadre d’une approche holistique visant à promouvoir la santé mentale de chaque enfant, à protéger les enfants vulnérables et à prendre en charge les enfants confrontés aux problèmes les plus graves.

Parents

Cliquez ici pour savoir comment aborder le sujet de la santé mentale avec votre enfant. Cette rubrique comporte des conseils et des ressources à votre intention.

Jeunes

Cliquez ici pour savoir comment demander de l’aide, obtenir un soutien et lutter contre la stigmatisation liée à la santé mentale.

Vous pouvez nous écrire à l’adresse : pubdoc@unicef.org.

Auteur
UNICEF
Date de publication
Langues
Anglais, Français, Espagnol, Arabe

Dans la quasi-totalité des régions du monde, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les problèmes de santé mentale – et leur absence de prise en charge – provoquent des souffrances considérables chez les enfants et les jeunes et constituent l’une des principales causes de décès, de maladie et de handicap, en particulier chez les adolescents plus âgés.

Selon les estimations, 13 % des adolescents âgés de 10 à 19 ans vivent avec un trouble mental diagnostiqué.

COVID-19

Incertitude. Solitude. Chagrin.

Ces sentiments ont envahi la vie de plusieurs millions d’enfants, de jeunes et de familles, qui risquent de ressentir les effets de la COVID-19 sur leur santé mentale et leur bien-être pendant de nombreuses années.

Alors que la pandémie entre dans sa troisième année et continue de perturber nos systèmes éducatifs, nos habitudes et nos loisirs, et de menacer le revenu et la santé des familles, de nombreux jeunes sont effrayés, en colère et inquiets pour leur avenir.

« Même si on a des ambitions, on ne parvient pas à les réaliser, parce qu’on est totalement abattus psychologiquement. »

– Témoignage d’une adolescente en Égypte

Même avant la pandémie, bien trop d’enfants souffraient de détresse psychosociale et de problèmes de santé mentale. Selon une étude mondiale réalisée par Gallup pour le compte de l’UNICEF dans le cadre du projet Changing Childhood (dont les résultats seront publiés prochainement), près d’un jeune âgé de 15 à 24 ans sur cinq dans 21 pays se sentait souvent déprimé ou n’avait rien envie de faire. Parmi les enfants les plus vulnérables figurent les millions d’enfants contraints de partir de chez eux, marqués par les conflits et les épreuves, et privés de scolarisation, de protection et de soutien.

« Ça me rend triste quand je pense à toutes les personnes qui sont mortes à cause de cette maladie, et ça m’inquiète quand j’entends que le nombre de cas augmente. »

– Un adolescent en République démocratique du Congo

Si la pandémie nous a enseigné une chose, c’est que la santé mentale des enfants et des adolescents est profondément affectée par leur environnement et leurs conditions de vie – leurs expériences avec leurs parents et les personnes qui s’occupent d’eux, les liens qu’ils entretiennent avec leurs amis et les occasions qu’ils ont de jouer, d’apprendre et de grandir.

Le coût du manque d’investissement

Pourtant, les gouvernements et les sociétés continuent d’investir bien trop peu dans la promotion, la protection et la prise en charge de la santé mentale des enfants, des jeunes et des personnes qui s’occupent d’eux.

Très lourd sur le plan économique, le coût de cette négligence représente une perte de potentiel humain de 387,2 milliards de dollars É.-U. pour les économies nationales chaque année. Dans la vie des personnes concernées, en revanche, il est incalculable.

Le suicide est la quatrième cause de décès chez les 15-19 ans. Chaque année, près de 46 000 enfants et adolescents âgés de 10 à 19 ans mettent un terme à leur vie, ce qui signifie qu’un enfant ou un adolescent se suicide toutes les 11 minutes.

À l’échelle mondiale, les gouvernements affectent près de 2 % de leur budget de la santé aux dépenses de santé mentale, soit moins de 1 dollar É.-U. par personne dans certains pays les plus pauvres. De telles sommes sont insuffisantes pour traiter les problèmes de santé mentale des enfants, des adolescents et des personnes qui ont la charge d’enfants, en particulier lorsqu’ils sont atteints des pathologies les plus lourdes. 

Des appels à l’aide non entendus

De jeunes militants font entendre leur voix. Beaucoup ont lancé un appel courageux pour que la santé mentale soit prise en compte dans différents contextes à travers le monde. Leurs témoignages sont relayés dans le rapport La Situation des enfants dans le monde 2021. Certains jeunes nous ont parlé des problèmes de santé mentale et de bien-être qu’ils avaient rencontrés, des difficultés traversées par leurs amis et leurs pairs et de la nécessité, pour les enfants et les adolescents, d’apprendre à demander de l’aide.

« J’étais harcelée par mes amis. Après avoir été blessée et déçue, j’ai appris à faire preuve d’indifférence envers eux. »

– Témoignage d’une adolescente en Indonésie

Ce ne sont pas des cas isolés. L’ étude réalisée par Gallup pour le compte de l’UNICEF montre que la plupart des gens dans la majorité des pays du monde pensent que personne ne devrait avoir à affronter seul des problèmes de santé mentale et que la meilleure solution consiste à parler de ces expériences et à chercher de l’aide.

Pourtant, plusieurs millions de personnes à travers le monde n’ont personne à qui parler ni aucun lieu dans lequel se rendre pour se faire aider.

UNICEF

Comprendre la santé mentale : supprimer les obstacles

Notre incapacité à prendre en charge la santé mentale est proportionnelle à la réticence des sociétés à parler de ces problèmes ou à les comprendre. Les enfants, les adolescents et les personnes qui ont la charge d’enfants ont du mal à exprimer leurs sentiments par peur d’être la cible de mots blessants, de moqueries et de violences en raison de la stigmatisation et des incompréhensions entourant la santé mentale.

« Pour beaucoup, le stress et la maladie mentale sont un sujet très anxiogène. On n’a pas vraiment envie d’en parler. »

– Témoignage d’une adolescente en Suède

L’une des incompréhensions les plus répandues consiste à ne pas voir que la santé mentale, au même titre que la santé physique, a une connotation positive. La santé mentale ne devrait pas être centrée sur le diagnostic des problèmes et l’administration de médicaments, mais comprise comme un continuum. Quel que soit le stade de notre vie, nous pouvons tous nous trouver à un point différent de ce continuum. Certains apprécient la vie tout en traversant des périodes de grande détresse. D’autres peuvent souffrir de problèmes de santé mentale à long terme et handicapants.

On retrouve toutefois des points communs universels dans la manière dont est vécue la santé mentale dans toutes les sociétés. En effet, comme le remarquait la Commission Lancet sur la santé mentale dans le monde et le développement durable, « la souffrance émotionnelle occupe une place aussi fondamentale que la souffrance physique dans l’expérience humaine ».

Il est temps de faire preuve de leadership

L’UNICEF appelle le monde à s’engager, à communiquer et à agir de manière à promouvoir la bonne santé mentale de chaque enfant, à protéger les enfants vulnérables et à prendre en charge les enfants confrontés aux problèmes les plus graves.

S’engager signifie renforcer le leadership autour d’objectifs clairs, convenus entre partenaires et parties prenantes d’horizons variés, et garantir des investissements en faveur des solutions et des ressources humaines nécessaires dans un éventail de secteurs.

Communiquer signifie briser le silence entourant la santé mentale, lutter contre la stigmatisation, améliorer nos connaissances dans ce domaine et veiller à ce que les enfants, les jeunes et les personnes ayant une expérience directe puissent faire entendre leur voix.

Agir signifie prendre les mesures qui s’imposent pour minimiser les facteurs de risque et optimiser les facteurs de protection de la santé mentale au sein des environnements qui comptent dans la vie des enfants et accroître les investissements et renforcer les capacités du personnel de manière à :

  • Soutenir les familles, les parents et les personnes ayant la charge d’enfants ;
  • Garantir le soutien de la santé mentale en milieu scolaire ;
  • Renforcer et équiper les divers systèmes et leur personnel, afin de leur donner les moyens de répondre aux problématiques complexes ;
  • Améliorer la collecte de données et d’éléments de preuve, ainsi que la recherche.

L’action de l’UNICEF

L’UNICEF œuvre pour contribuer à préserver la santé mentale et le bien-être psychosocial des enfants, des adolescents, des parents et des personnes ayant la charge d’enfants dans certaines des situations les plus difficiles au monde. Nous nous efforçons également d’atténuer les effets dévastateurs de la pandémie sur la santé mentale.

En 2020, nous avons ainsi atteint 47,2 millions d’enfants, d’adolescents et de personnes ayant la charge d’enfants au travers d’initiatives de proximité en faveur de la santé mentale et de services de soutien psychosocial, notamment en menant des campagnes de sensibilisation communautaire ciblées dans 116 pays, soit dans presque deux fois plus de pays qu’en 2019.

Nos activités en faveur de la santé mentale n’auront de cesse de prendre de l’ampleur dans les années à venir, tout comme nos efforts visant à obtenir des investissements en faveur de la santé mentale et à lutter contre la négligence, la maltraitance et les traumatismes de l’enfance qui nuisent à la santé mentale d’un bien trop grand nombre d’enfants.