La mini-série Vaillante, diffusée en avant-première à Niamey
« J’ai 14 ans comme elle, donc je me suis imaginée à sa place ! »
Vaillante est une mini-série fictive produite par l’UNICEF explorant la question du mariage des enfants. Elle a été diffusée en avant-première à Niamey, à la veille de la journée de la Femme Nigérienne, sous le haut patronage de la Ministre de la Promotion de la femme et de la Protection de l'Enfant, au cinéma Canal Olympia.
« Les arts créatifs sont devenus une nouvelle forme d’engagement social et d’activisme chez la plupart des jeunes à travers le monde et je sais que les jeunes Nigériens ne font pas exception. Les arts créatifs peuvent servir de levier pour briser plusieurs tabous et mobiliser le public contre les pratiques traditionnelles néfastes qui constituent une violation des droits des enfants et des femmes », a dit Allahoury Aminata Zourkaleine, Ministre de le Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant. « Nous devons utiliser tout ce qui est à notre portée pour conscientiser le public, mobiliser les communautés, y compris les garçons et les filles elles-mêmes, pour éliminer le mariage des enfants au Niger et les autres pratiques néfastes à la santé et au bien-être des femmes et des filles. »
Au fil de ses trois épisodes, Vaillante montre comment les jeunes, en particulier les filles, peuvent faire partie de la solution, si elles sont autonomisées. Produite en Afrique et mettant en vedette les jeunes et prometteurs comédiens Maguy Essey et Mouna Loueke, Vaillante raconte l’histoire du douloureux passé d’une jeune femme qui fait campagne contre le mariage des enfants et dont le destin s’entremêle avec l’incertaine destinée d’une jeune fille, Hadi, promise à un mariage. Les deux protagonistes vont devoir surmonter les difficultés dans leurs familles et leur entourage, afin de faire respecter leurs droits.
« Au-delà des émotions, nous avons besoin d’un peu de rage pour mener cette bataille ensemble. Pour faire tout cela il faut être vaillant, courageux, il faut lutter. On ne doit pas oublier celles et ceux qui ne sont pas privilégiés et ne peuvent pas aller à l’école.
Chacun de vous a un réseau, il faut l'utiliser pour sensibiliser votre entourage ! », a dit Stefano Savi, Représentant de l'UNICEF au Niger, à l’issue de la représentation.
L’échange qui a suivi a montré l’émotion et la maturité des collégiens et lycéens des écoles Issa Korombé, Mariama et Prytanée militaire présents dans la salle. Ainsi les propos d’une élève du collège Mariama, qui a témoigné d’une voisine retirée de l’école alors qu’elle était brillante, pour être donnée en mariage et qui a fini victime de la fistule obstétricale. Ou ceux de Youssoura Adamou Dandi, élève de 4ème au Prytanée militaire de Niamey : « j’ai été très émue de voir la petite Hadi souffrir de cette manière. J’ai été très touchée car je me suis mise à sa place, j’ai 14 ans comme elle, donc je me suis imaginée à sa place. »
Un jeune garçon, bravant sa timidité : « Les filles je vous encourage à continuer vos études, c'est votre droit. Au Niger, on a besoin de personnes comme Sali (une des héroïnes de la série), intelligentes, formées, et les études peuvent nous aider à changer les choses ! »
Une jeune élève du Prytanée militaire de 16 ans a souligné avoir eu la chance de pouvoir poursuivre ses études alors qu’au Niger un quart des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans.
Les trois épisodes sont déjà disponibles en ligne sur les plateformes numériques de l’UNICEF, et font leur chemin dans les cinémas et sur les écrans de toute la région.