Mécanisme de réponse rapide aux populations vulnérables dans l'Ouham Pende

« Malgré cette situation difficile, je veux retourner chez moi et vivre comme avant », déclare Martine, mère de quatre enfants

Mauricette Bogangabe - UNICEF CAR
Martine - Cash Transfer
UNICEF CAR/M.Bogangabe
06 octobre 2021

Le calvaire de Martine Kondele, 25 ans, mère de 4 enfants en bas âge a commencé lorsque, un jour deux éléments d’un groupe sont arrivés à Garo son village situé au nord de Bozoum dans l’Ouham Pende. D’après Martine, ils ne sont pas restés longtemps, mais la peur s’était automatiquement propagée dans tout le village. C’est tôt le lendemain, vers 5h du matin, qu’une centaine d’éléments de ce groupe rebelle ont attaqué ce village proche d’une exploitation minière, tirant en l’air pour semer la panique et la débandade et exigeant que les habitants leur remettent 200 000F.

Le chef du village, en concertation avec les autres habitants, n’a pu rassembler que 50 000F, trop insuffisant pour satisfaire le chef des rebelles et le poussant ainsi à voler cabris, poulets, cochons des villageois.

« C’est à ce moment-là que nous avons fui avec les enfants. Pendant deux jours, sous la pluie, nous avons marché, tellement marché dans la brousse, avec les enfants qui n’arrivaient pas à avancer. Moi heureusement, j’ai fui avec mon mari, je n’étais pas seule à vivre ce calvaire » se souvient Martine.

Pendant ces journées de marche, ils n’ont pas trouvé quelque chose de consistant à manger ni un endroit sécurisé où dormir, avec toujours cette peur d’être rattrapés par les rebelles.

En rejoignant Bozoum, la chance leur a souri une première fois grâce à la bienveillance d’une femme qui leur a trouvé une chambre à louer à 3000F par mois elle et ses 4 enfants, son mari étant retourne dans leur village pour travailler.

« Nous avons tout laissé là-bas, notre maison, notre travail, notre vie qui était convenable pour être entasse ici dans une petite chambre sans confort, les uns sur les autres mais il vaut mieux cela que mes enfants prennent une balle perdue des rebelles » raconte Martine.

Mauricette CAR
UNICEF CAR/M.Bogangabe

La deuxième opportunité de Martine est lorsqu’elle a été ciblée par l’ONG Action Contre la Faim pour faire partie des 619 ménages récences par les relais communautaires comme étant les plus vulnérables et qui ont reçu une assistance dans le cadre d’une distribution cash RRM, le mécanisme de réponse rapide. Comme le précise le coordonnateur d’ACF, monsieur Kitembo, « dans le cadre de notre réponse humanitaire, nous avons ciblé les ménages les plus vulnérables pour leur apporter une assistance de 50 000F CFA pour leur permettre de constituer eux-mêmes les items essentiels ménagers dont ils ont besoin. »

Cash Transfer CAR
UNICEF/M.Bogangabe
Cash Transfer CAR
UNICEF/M.Bogangabe

La journée a débuté par une causerie communautaire en faveur de l’hygiène et de l’assainissement et s’est poursuivi par des recommandations pour lutter contre la covid19. Après cela, les bénéficiaires comme Martine se sont fait enregistrer puis ont été emmené dans une salle de classe de l’école préfectorale, à l’abri des regards, pour recevoir 5 billets de 10 000F CFA. Pour finir, ils ont reçu des conseils pour bien utiliser cet argent.

Martine a pour sa part une idée très précise de ce qu’elle va en faire :

« Je suis tellement émue pour le geste que Unicef et ACF ont fait. Cet argent va me permettre d’acheter ce dont j’ai besoin tout de suite pour mes enfants : des habits et des chaussures car tout ce qu’ils avaient est resté lors de notre fuite du village. Je vais aussi payer une natte pour eux pour ne plus qu’ils dorment à même le sol. L’école va reprendre donc si Dieu le veut, je vais y inscrire pour la première fois mes enfants de 8, 7 et 6 ans pour qu’ils soient comme les autres enfants. Pour tout ça je remercie vraiment ceux qui nous ont donné un coup de main » conclut Martine.

Mauricette CAR
UNICEF/M.Bogangabe