Une deuxième chance pour les adolescentes et adolescents en situation d’abandon scolaire

Tunis, le 28 septembre 2020 - Dans le contexte d’un retour à l’école quelque peu difficile, le Ministre de l’Education, Pr. Fethi Sellaouti, a effectué aujourd’hui une visite au centre de « deuxième chance » de Bab El Khadra situé au cœur de Tunis pour prendre connaissance de l’état d’avancement du projet. Ce centre permettra dans un futur proche d’appuyer le retour à l’école ou l’accès en formation professionnelle des adolescents en situation d’abandon scolaire.

Le programme de la Deuxième Chance s’inscrit dans la continuité de l’accord de partenariat signé le 06 mars 2018 entre le Ministère de l’Education, l’ancien Ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi – aujourd’hui Ministère de la Jeunesse, du Sport et de l’Intégration professionnelle –, le Ministère des Affaires Sociales, l’Ambassade du Royaume Uni en Tunisie et l’UNICEF. Il vise à apporter un soutien aux adolescents de 12 à 18 ans qui ont abandonné l’école, en leur fournissant un accompagnement individualisé leur permettant un retour à l'école, l’accès à la formation professionnelle voire, pour les plus âgés (16+), l’intégration sur le marché de l’emploi.

Le centre de Tunis, mis à disposition par le Ministère de l’Education, est l’aboutissement d’un processus de réflexion et de co-construction lancée il y a près de 4 ans, impliquant six ministères, des collectivités territoriales, des ONGs ainsi que le secteur privé. Le programme de la Deuxième Chance prévoit également le lancement de 3 autres centres, à Gabès grâce à l’appui du Ministère des Affaires Sociales, à Kairouan où les locaux sont mis à disposition par l’Agence Tunisienne de la Formation Professionnelle et à l’Ariana, dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Les centres du Grand Tunis devraient officiellement ouvrir leurs portes courant octobre tandis que celui de Gabès devrait être opérationnel dès 2021, alors que celui de Kairouan suivra.

Lors de la visite du centre, Pr. Fethi Sellaouti, Ministre de l’Education a déclaré que « Avant l’épidémie COVID-19, la Tunisie était déjà confrontée à des taux d'abandon scolaire conséquents. Une déperdition relativement importante était enregistrée au fil des années d’enseignement et seulement 49 % d’adolescents achevaient le cycle secondaire. La fermeture des écoles pendant six mois consécutifs a fortement perturbé le processus d’apprentissage des enfants et des adolescents ce qui risque d’accentuer le risque de décrochage ou d’abandon scolaire, en particulier parmi les élèves en situation socio-économique défavorisée. Pour cette raison, des nouvelles structures telles que les centres de deuxième chance sont considérées comme une priorité éducative pour donner aux adolescents une nouvelle chance pour se qualifier. Il est primordial d’accélérer la mise en route de ces centres de deuxième chance, afin que ce modèle puisse être piloté et mis à l’échelle. »

L’Ambassadeur du Royaume-Uni en Tunisie, Mme Louise De Sousa, a souligné que ce projet national est le fruit d’un effort collectif impliquant le gouvernement tunisien, l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement et UNICEF, que je remercie vivement pour leur collaboration constructive. Elle a ajouté que ce projet témoigne de l'importance partagée qu’accordent les gouvernements de la Tunisie et du Royaume-Uni pour une éducation équitable et adéquate. L'éducation est un droit précieux qui constitue un pilier important de développement d’un pays. « Nous sommes prêts et engagés à poursuivre notre appui dans ce secteur important et ce dispositif efficace qui a donné ses preuves dans d’autres pays. La création de ce centre intervient à un moment particulièrement capital pour la Tunisie qui continue à connaitre des transformations et des mutations dans tous les secteurs y compris l’éducation. Ce projet s’intègre dans le cadre de la réforme à long terme du secteur de l’éducation entamée par le Gouvernement Tunisien ».

Mme Marilena Viviani, Représentante de l'UNICEF en Tunisie, a remercié le Gouvernement de la Tunisie, le Royaume Uni, et les autres partenaires du secteur éducatif et a conclu : «Chaque enfant devrait avoir le droit d’échouer et de ressayer sans que cela hypothèque ses chances de réussite dans la vie. La pandémie de la COVID-19 a des conséquences négatives très importantes pour les enfants mondialement, y inclus en Tunisie. L’UNICEF travaille étroitement avec ses partenaires pour faire face à ces nombreux défis posés par la COVID-19 et faire en sorte qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte. Je me réjouis d’assister aujourd’hui à la visite du premier centre qui permettra de donner une deuxième chance à des centaines d’enfants, contribuera à assurer leur droit à une éducation et une formation et à avoir un projet à la sortie.»