Lettre d’amour adressée aux champions et championnes de la vaccination

Bâtissons un monde dans lequel une #LongueViePourTous est une réalité !

Abdoulaye Bagayoko
The Immunization Officer Abdoulaye is giving advice to Fanta Sangaré so that she can follow the vaccination of her child. Village of Kombaca, in the village of Sofara, Mopti region in central Mali.
UNICEF/UN0293610/Dicko
29 avril 2022

En tant qu’Administrateur chargé de la vaccination pour le bureau de l’UNICEF à Mopti, chaque année, malgré la crise sécuritaire, nous vaccinons au moins 70% des enfants cibles de la région y compris ceux vivant sur les sites de personnes déplacées. À chaque passage sur ces sites et en voyant les enfants vaccinés, cela ravive en moi des souvenirs d’enfance, une époque qui coïncidait avec l’avènement des premières doses de vaccins de routine. 

Je garde toujours en moi le souvenir de mes frères que j’ai perdu à très bas âge, victimes de maladies aujourd’hui évitables par la vaccination. Le cours de l’histoire a fait de moi un agent de la vaccination pour l’UNICEF, le plus grand fournisseur de vaccins au monde. Au Mali, selon la dernière Enquête Démographique et de Santé, 45% des enfants reçoivent tous les vaccins de base, un résultat atteint grâce aux efforts de tous les champions et championnes de la vaccination, qui ne ménagent aucun moyen pour atteindre chaque enfant, peu importe où il est. 

Or, il fut un temps où, moi aussi, j’ai été enfant et, comme la plupart des enfants pour lesquels nous travaillons, je dois sans doute ma vie aux vaccins. C’est donc avec plaisir et grande reconnaissance que j’adresse cette lettre d’amour à tous ces héros et héroïnes de la vaccination, avec le concours de tous les membres de l’UNICEF, au nom de chaque enfant en vie aujourd’hui grâce aux vaccins. 

Un enfant joyeux
UNICEF Mali/2018/Keita

Il me semblait important de dire Merci à mon nom propre mais aussi au nom de chacun de nous à l’UNICEF ! 

Merci aux scientifiques qui, nuit et jour, conçoivent des vaccins et sont dans la réflexion permanente pour en développer des nouveaux et ainsi contribuer à garantir une longue vie pour chaque enfant. 

Merci aux partenaires qui soutiennent la vaccination. Sans leurs efforts et contributions, chaque année, 3 millions de vie ne seraient pas sauvées dans le monde.

Merci à l’Etat malien et aux autorités de chaque région, engagés pour voir grandir tous les enfants et leur garantir un accès aux droits fondamentaux notamment le droit à la santé, à la survie et au développement. 

Merci à tous ces agents de santé communautaires qui ont bravé durant des décennies et continuent à braver tous les défis sécuritaires, géographiques et climatiques, à dos de chameaux, sur des charrettes d’ânes, dans des pirogues ou escaladant les collines afin que les vaccins atteignent chaque enfant malien.

Merci aux leaders communautaires qui soutiennent la vaccination en mobilisant leurs communautés pour le bien-être des enfants.

Merci aux parents et gardiens d’enfants, particulièrement aux mamans qui parcourent des dizaines de kilomètres pour faire vacciner leurs enfants. 

Je vous adresse cette lettre, oui cette lettre d’amour, mais de quel amour ? L’amour pour les vaccins et la vaccination, l’amour pour prévenir des maladies évitables par la vaccination, l’amour pour votre engagement multiforme, chacun en ce qui le concerne, l’amour pour les enfants avec des parents déplacés, l’amour pour toutes ces initiatives visant à mettre en place des innovations au Mali comme les frigos solaires afin de conserver les vaccins à la bonne température et offrir des vaccins de qualité aux enfants.

Je vous adresse cette lettre d’amour à vous tous, parce que, malgré la pandémie de COVID-19, nous avons maintenu les services de vaccination de routine et développé des stratégies pour leur bonne relance dans les zones les plus impactées par les fausses rumeurs sur la vaccination en continuant à donner l’information juste et bénéfique pour chacun et chacune.

Mamadou Kassé 29 ans, voyage à bord d'une charrette d’âne pour administrer des vaccins aux enfants du village Kankelena au Mali. Le déploiement de vaccinateurs mobiles dans le but d'atteindre les populations vulnérables est l'une des approches mises en place par l'UNICEF et ses partenaires pour atteindre tous les enfants.
UNICEF/UN0293636/Keïta

Chaque année, les vaccins sauvent jusqu’à 3 millions de vies dans le monde. Cependant, certains enfants en sont toujours privés. Au Mali, selon la dernière Enquête Démographique et de Santé, 14% des enfants de 0 à 11 mois ne reçoivent aucune dose de vaccins. Alors que nous investissons pour nous relever de la pandémie, nous avons une occasion unique d’ériger des systèmes de santé qui atteignent chaque enfant. J’adresse donc aussi cette lettre d’amour aux décideurs, à ceux qui prennent les soins de santé au sérieux, car nous ne serions pas là où nous en sommes aujourd’hui, et nous ne pourrions aller encore plus loin demain, s’ils ne s’investissaient pas en faveur des soins de santé universels. 

Il ne me reste plus qu’une personne à remercier : vous. Oui il s’agit bien de vous, qui êtes en train de lire la lettre en ce moment précis. Je vous adresse cette lettre d’amour, parce que, si vous vous êtes déjà fait vacciner, si vous avez fait vacciner votre enfant, si vous avez contribué à sensibiliser votre entourage pour la vaccination, vous faites partie des maillons de cette chaîne qui contribue à tous nous protéger. Vous êtes la preuve vivante de ce que peut accomplir l’humanité à force de dévouement, de coopération et d’amour. De ma part et de la part de tous les membres de l’UNICEF, de chaque parent qui se soucie de la santé de son enfant et de chaque enfant en vie grâce aux vaccins, Merci. 

Merci. Merci. Merci. 

 

Bâtissons un monde dans lequel une #LongueViePourTous est une réalité.

 

Abdoulaye Bagayoko

Administrateur, chargé de la vaccination pour l’UNICEF