La vie après le conflit
Depuis le début du conflit en 2012, les enfants au Mali continuent de faire face à de graves menaces, notamment la perte de leur foyer, de leur famille et de leur école.

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Le fleuve Niger traverse Gao et Mopti. Bien que les deux régions aient été touchées par le conflit, Gao reste l'une des régions où la violence et l'insécurité sont les pires. Certaines parties de Mopti ont également connu des violences, des fermetures d'écoles liées à l'insécurité, ainsi que des déplacements internes. A la fin de l'année scolaire 2016/2017, plus de 200 écoles à Mopti ont été fermées. La région accueille également plus de 1 400 personnes déplacées internes.

Aminata a de profondes cicatrices émotionnelles et un traumatisme causé par la perte de ses proches. Elle n'avait que 10 ans lorsqu'elle a fui le conflit à Gao avec ses parents, en faisant un dangereux voyage de deux jours à moto pour venir à Mopti. Sa maison à Gao est détruite.
« Quand les enfants ne sont pas à l'école, cela mène à toutes sortes de problèmes, comme la malnutrition et la violence ».
Contrairement à plus d'un million d'enfants qui ne sont toujours pas scolarisés au Mali pour des raisons telles que la fermeture d'écoles, la pauvreté des ménages, le travail et le mariage des enfants, Aminata a eu la chance de retourner à l'école. Elle a rejoint l'école Moulaye Dembélé à Mopti.
« Tous les enfants déscolarisés doivent retourner à l'école », dit Aminata. « Quand les enfants ne sont pas à l'école, ça cause différents types de problèmes, comme la malnutrition et la violence. »
A l'école primaire de Moulaye Dembélé, il y a plus de 2 000 enfants, dont certains ont fui le conflit. L'UNICEF a aidé l'école en construisant des espaces d'apprentissage temporaires et en fournissant des manuels et du matériel scolaire.

L'éducation a aidé Aminata à se remettre sur pied. Pour elle, l'école est un outil de redressement en rétablissant une routine quotidienne et en aidant à restaurer un sentiment de normalité.
Aminata aime faire des exercices de physique, mais sa matière préférée est l'anglais et elle aime aussi les mathématiques et le français.

« Les enfants qui ont été confrontées à un conflit ont du mal à faire confiance aux autres. »
« Je leur parle et j'essaie de découvrir ce qui s'est passé. J'essaie alors de les aider à retrouver une vie normale. Je les aide aussi à rattraper leur retard et à être au même niveau que les autres enfants de leur classe, » explique Oumar Dia.
L'éducation à la paix est une composante essentielle qui est soutenue par l'UNICEF dans l'école d'Aminata. Les modules de formation fournissent aux enfants les connaissances, les compétences, les attitudes et les valeurs nécessaires pour prévenir la violence, résoudre les conflits de manière pacifique et créer un climat de confiance.
La meilleure amie d'Aminata est Bintou. Les écoles n'offrent pas seulement aux enfants un environnement sûr, un soutien et une supervision : elles leur permettent aussi de socialiser avec d'autres enfants, ce qui est fondamental pour renforcer la cohésion sociale.
Cette enseignante utilise un outil d'apprentissage audio. Comme la détérioration de la sécurité rend difficile le déploiement d'enseignants dans les zones touchées par le conflit, il arrive que des enseignants volontaires remplacent des fonctionnaires. Grâce à cet outil novateur, les enseignants bénévoles peuvent offrir une éducation de qualité en suivant des leçons audio étape par étape.

« Je veux aider les gens, et surtout les femmes. »
Le retour à l’école a permis à Aminata de cultiver de nouveaux rêves. Elle veut maintenant devenir obstétricienne quand elle sera grande. « Je veux aider les gens, et surtout les femmes. »