La vie après le conflit

Depuis le début du conflit en 2012, les enfants au Mali continuent de faire face à de graves menaces, notamment la perte de leur foyer, de leur famille et de leur école.

Par Helen Sandbu Ryeng et Cindy Cao
Aminata est sur le chemin de l'école.
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng
08 novembre 2017

Le fleuve Niger traverse Gao et Mopti. Bien que les deux régions aient été touchées par le conflit, Gao reste l'une des régions où la violence et l'insécurité sont les pires. Certaines parties de Mopti ont également connu des violences, des fermetures d'écoles liées à l'insécurité, ainsi que des déplacements internes. A la fin de l'année scolaire 2016/2017, plus de 200 écoles à  Mopti ont été fermées. La région accueille également plus de 1 400 personnes déplacées internes.

 les enfants derrière la rivière.
UNICEF Mali/2017

Aminata a de profondes cicatrices émotionnelles et un traumatisme causé par la perte de ses proches. Elle n'avait que 10 ans lorsqu'elle a fui le conflit à Gao avec ses parents, en faisant un dangereux voyage de deux jours à moto pour venir à Mopti. Sa maison à Gao est détruite.

« Quand les enfants ne sont pas à l'école, cela mène à toutes sortes de problèmes, comme la malnutrition et la violence ».

Aminata prend son petit déjeuner le matin avant d'aller à l'école. Normalement, elle mange du riz le matin.
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng

Contrairement à plus d'un million d'enfants qui ne sont toujours pas scolarisés au Mali pour des raisons telles que la fermeture d'écoles, la pauvreté des ménages, le travail et le mariage des enfants, Aminata a eu la chance de retourner à l'école. Elle a rejoint l'école Moulaye Dembélé à Mopti.

« Tous les enfants déscolarisés doivent retourner à l'école », dit Aminata. « Quand les enfants ne sont pas à l'école, ça cause différents types de problèmes, comme la malnutrition et la violence. »

 

Aller à l'école prend environ 10-15 minutes, explique Aminata. Parfois, ses amis viennent chez elle et ils marchent de là ensemble ou, si elle est en avance, elle passe devant la maison de ses amis pour se rendre à l’école.
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng

A l'école primaire de Moulaye Dembélé, il y a plus de 2 000 enfants, dont certains ont fui le conflit. L'UNICEF a aidé l'école en construisant des espaces d'apprentissage temporaires et en fournissant des manuels et du matériel scolaire.

 Meilleurs amis! Aminata et sa meilleure amie Bintou. Ils sont dans la même classe.
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng

L'éducation a aidé Aminata à se remettre sur pied. Pour elle, l'école est un outil de redressement en rétablissant une routine quotidienne et en aidant à restaurer un sentiment de normalité.

Aminata aime faire des exercices de physique, mais sa matière préférée est l'anglais et elle aime aussi les mathématiques et le français.

 Aminata résout un problème d'électricité au tableau en classe à l'école Wallirde de Sèvarè
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng
Oumar Dia a quitté la région de Kidal touchée par le conflit et enseigne maintenant à l’école d’Aminata.
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng

« Les enfants qui ont été confrontées à un conflit ont du mal à faire confiance aux autres. »

Oumar Dia

« Je leur parle et j'essaie de découvrir ce qui s'est passé. J'essaie alors de les aider à retrouver une vie normale. Je les aide aussi à rattraper leur retard et à être au même niveau que les autres enfants de leur classe, » explique Oumar Dia.

L'éducation à la paix est une composante essentielle qui est soutenue par l'UNICEF dans l'école d'Aminata. Les modules de formation fournissent aux enfants les connaissances, les compétences, les attitudes et les valeurs nécessaires pour prévenir la violence, résoudre les conflits de manière pacifique et créer un climat de confiance.

Aminata en classe à l'école Wallirde.
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng

La meilleure amie d'Aminata est Bintou. Les écoles n'offrent pas seulement aux enfants un environnement sûr, un soutien et une supervision : elles leur permettent aussi de socialiser avec d'autres enfants, ce qui est fondamental pour renforcer la cohésion sociale.

 Aminata et sa meilleure amie Bintou devant la maison d’Aminata
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng

Cette enseignante utilise un outil d'apprentissage audio. Comme la détérioration de la sécurité rend difficile le déploiement d'enseignants dans les zones touchées par le conflit, il arrive que des enseignants volontaires remplacent des fonctionnaires. Grâce à cet outil novateur, les enseignants bénévoles peuvent offrir une éducation de qualité en suivant des leçons audio étape par étape.

 Un enseignant enseignant dans une école temporaire
UNICEF Mali/2017

« Je veux aider les gens, et surtout les femmes. »

 La paillote offre l'ombre du soleil brûlant. C'est là qu'Aminata fait ses devoirs
UNICEF Mali/2017/Sandbu Ryeng

Le retour à l’école  a permis à Aminata de cultiver de nouveaux rêves. Elle veut maintenant devenir obstétricienne quand elle sera grande. « Je veux aider les gens, et surtout les femmes. »