« Je suis heureuse d’aider ces enfants déplacés internes à rester scolarisés »
Assetou Diakité, enseignante à Ségou.
« Quand le Directeur de l’école m’a annoncé que j’allais recevoir une dizaine d’enfants déplacés internes du fait de la crise dans le nord du pays, j’étais anxieuse. Je me demandais comment j’allais pouvoir m’occuper d’eux ? Comment allaient-ils réagir ?» C’est ainsi qu'Assetou Diakité, 32 ans, commence son témoignage. Elle est enseignante au groupe scolaire Zogofina, un quartier de la ville de Ségou.
Dans sa classe de deuxième année du cycle primaire, elle a en charge 42 enfants dont 15 venus d’autres contrées du pays, déplacés avec leurs familles du fait de la crise que traverse le pays.
Très vite, les appréhensions d'Assetou ont été dissipées. Elle et 143 autres collègues enseignants de la région ont bénéficié d’une formation pour apprendre à faciliter l’intégration scolaire de ces enfants qui peuvent présenter des difficultés d’adaptation.
Le groupe scolaire de Zogofina comme 45 autres établissements scolaires de la région de Ségou ont été appuyés afin d’améliorer leurs capacités d’accueil et de permettre aux élèves d’apprendre dans de meilleures conditions. Ils ont notamment bénéficié de la distribution de kits scolaires et d’apprentissage et de la construction d’espaces temporaires d’apprentissage ou réhabilitation de salles de classe. Plus de 19.500 enfants dont 3.732 déplacés internes ont ainsi été assistés et accueillis dans ces établissements.
La construction de ces espaces temporaires d’apprentissages ainsi que la formation des enseignants sont des activités mises en œuvre par l’UNICEF et ses partenaires à travers le projet « Fournir un accès à une éducation de qualité et inclusive et à des services de protection de l'enfance aux enfants affectés par la crise et promouvoir un environnement d'apprentissage protecteur à Ségou ».
Préserver les enfants déplacés internes du décrochage scolaire...
« Quand les enfants déplacés internes sont arrivés au début, ils s’isolaient des autres enfants. En plus de leurs difficultés scolaires, ils avaient du mal à communiquer et à jouer avec leurs camarades de classe. J’ai pu reconnaitre les signes de traumatisme comme on nous les avait enseignés à la formation et appliquer les consignes reçues. » explique Assetou.
Avec beaucoup d’écoute et de patience, Assetou réussit petit à petit, à mettre ses élèves en confiance, notamment Fatima. Fatima jugeait qu’il était très difficile de venir à l’école car celle-ci se situe loin de sa ville natale. Elle avait même décidé de ne plus venir en classe. Toutefois, Assetou l’enseignante a particulièrement pris son cas en main, allant même jusqu’à la visiter parfois à la maison et rester à ses côtés pendant les heures de récréation à l’école.
« Aujourd’hui, nous fêtons la fin de l’année scolaire. Fatima passe en classe supérieure et s’est fait beaucoup d’amis dans l’école. Je suis très fière et très contente pour elle, » déclare Assetou.
Pour chaque enfant, une éducation de qualité et un environnement protecteur.