Vacciner les enfants qui ne l’ont jamais été : le défi permanent d’un responsable de la vaccination
Dans le district sanitaire d’Ampanihy, au Sud-Ouest de Madagascar, le responsable du Programme Elargi de Vaccination s’implique dans le renforcement des activités de vaccination pour réduire le nombre d’enfants n’ayant jamais reçu de vaccins.
C’est une tâche rude mais pas impossible qui attend chaque jour Célestin ZAFIMANONJY, responsable du Programme Elargi de Vaccination du Service de District de la Santé Publique à Ampanihy au Sud-Ouest de Madagascar. Dans sa circonscription, 95% des enfants de moins d’un an sont à vacciner absolument afin de les protéger contre les maladies mortelles. Ce père de famille de 54 ans fait preuve d’ingéniosité pour atteindre son objectif et contourner des contraintes qui rendent parfois difficile l’exécution de son travail.
En effet, cela fera bientôt dix ans qu’il assume son rôle dans la localité. Il travaille étroitement avec 26 centres de santé de base qui desservent près de 474 018 personnes dont presque 17 000 enfants âgés de 0 à 11 mois.
En tant que Responsable du Programme Elargi de Vaccination, Celestin ZAFIMANONJY a plusieurs responsabilités entre autres la gestion des stocks des vaccins, la supervision de ces Centres de santé de base et l’encadrement des Agents de santé qui y travaillent. Il travaille également pour surveiller les maladies évitables par la vaccination ainsi que l’analyse des données, la recherche et la mise en œuvre des stratégies pour atteindre les objectifs dudit programme.
« Pour assurer le bon fonctionnement du programme élargi de vaccination, j’investis particulièrement dans l’encadrement des Agents de santé », confie Célestin ZAFIMANONJY. « Je m’efforce d’assurer des formations sur le tas lors des supervisions sur terrain, durant des orientations et les réunions tenues au niveau du District. De plus, je fais de ma priorité le partage des rétro informations après lecture des rapports reçus ou à l’issue des analyses des performances. Enfin, j’essaie de corriger dans l’immédiat les pratiques qui ne sont pas conformes aux techniques et normes requises » explique-t-il.
Mais ce sont des fonctions qui font chaque jour face à des défis. Célestin ZAFIMANONJY note l’insuffisance flagrante de matériels comme les ordinateurs pour systématiser les tâches et faciliter le suivi. De même pour les moyens de déplacements, lorsqu’il précise que l’accès aux centres de santé de base constitue un frein à l’administration des vaccins pour les enfants. Les moyens de déplacement sont quasi inexistants pour les agents de santé et à l’inverse, près de 54% des familles vivent à plus de 10km du centre de santé de base le plus proche.
59% des enfants ciblés ont reçu au moins un vaccin en 2023
Cela ne décourage pas Célestin ZAFIMANONJY. Selon son analyse, les performances de son district en termes de couverture vaccinale dépendent étroitement de la réalisation des stratégies avancées. Ainsi, l’activité de vaccination intensive en avril 2023 a permis d’augmenter de 25% la proportion des enfants vaccinés en DTCHepHib3 - un vaccin combiné qui protège contre la Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Hépatite B et contre les maladies causées par la bactérie Haemophilus infuenzae- par rapport à janvier 2023.
« Pour le dernier trimestre de l’année, il est prévu d’atteindre jusqu’à 31% des enfants qui n’ont jamais été vaccinés à travers la mise en œuvre de trois autres passages de stratégies avancées », se réjouit-il.
UNICEF Madagascar, avec le soutien de Gavi, l’Alliance du Vaccin, et du gouvernement français, travaille avec le gouvernement de Madagascar pour fournir et mettre à disposition les vaccins à administrer aux enfants qui n’ont rien reçu depuis leur naissance, dans la région Sud-Ouest et dans huit grandes villes, où la majorité de ces enfants est concentrée. Les principales stratégies mises en œuvre sont : le renforcement des stratégies avancées et des activités de vaccination intensives intégrées de la vaccination de routine des enfants et de la vaccination contre la COVID-19, l’amélioration de la chaine de froid des vaccins à tous les niveaux, l’intégration de la vaccination avec les autres soins de santé primaire notamment au niveau communautaire, la stimulation de la génération de la demande et de l’engagement communautaire en faveur de la santé surtout de la vaccination.