Sensibiliser sur la COVID-19, un combat au quotidien
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La ville de Fort Dauphin, dans l’extrême Sud de Madagascar, est une petite ville assez isolée comparée à d’autres. Mais la pandémie l’a quand même frappé notamment durant la deuxième vague en avril où de nombreux cas et décès y ont été recensés.
Charlot Rakotomalala, Jeune Paire Éducateur, s’est engagé avec d’autres jeunes en tant que bénévole pour sensibiliser la population sur la lutte contre le virus dans la ville et les mesures préventives pour s’en protéger. Ils sont vingt et deux à être sélectionnés, dont lui et un autre de ses camarades sont nommés superviseurs. Ils ont reçu une formation sur le contenu de la sensibilisation et sur les protocoles sanitaires en vigueur. Une fois opérationnel, en étant bénévoles, les jeunes ne reçoivent pas de salaire mais plutôt un défraiement pour couvrir leurs déplacements. Ce programme de sensibilisation est soutenu par l’UNICEF et financé par l’agence coréenne de développement (KOICA).
Les jeunes viennent à l’encontre de la population en faisant du porte-à-porte dans les quartiers populaires, ou encore en venant dans les marchés et autres endroits très fréquentés. Souvent les jeunes vont en binôme pour leur mission de sensibilisation.
Charlot était prêt ce jour-là. Il a enfilé son t-shirt « voyage au pays des droits de l’Enfant » distribué lors des séances de formation en guise de tenue de travail afin de faciliter de les repérer sur le terrain, mais est aussi le symbole de leur engagement pour les droits de l’Enfant. Masque sur le visage, gel hydroalcoolique en poche, enthousiaste, il retrouve son binôme de la journée. Pourtant, le travail de sensibilisation n’est pas facile. « Les difficultés dans notre tâche, dit-il, c’est que les gens sont récalcitrants dès qu’ils nous voient. Souvent les gens disent ne pas avoir du temps à nous accorder. Mais le plus dangereux c’est que les gens ont beaucoup négligé les gestes barrières après la première vague, ce qui a facilement laissé la place à la deuxième vague. Les habitants des bas quartiers croient que les gestes barrières s’appliquent seulement dans les centres de santé et au marché. ». Charlot et son co-équipier s’est fixé un objectif de 08 ménages à visiter pour une journée où ils sont mobilisés.
Le travail de Charlot et de ses camarades a commencé quand les premiers cas de la deuxième vague ont été recensés. Les autorités locales ont constaté ce relâchement des gestes barrière au niveau de la population et ont fait le lien avec la flambée des cas. La menace de l’arrivée des nouveaux variants du virus qui plane a accéléré les prises de décisions. Cette réponse d’urgence a eu des conséquences positives, selon Madame Mireille Mathieu Andriamampianina, Responsable Communication et promotion de la santé auprès de la Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP) à Fort Dauphin : « Le nombre de cas de COVID-19 dans la ville a beaucoup diminué et il n’y a pas de variant du virus détecté. Mais le travail de ces jeunes continue pour renforcer les gestes barrières et pour sensibiliser sur la vaccination. ».
Charlot est fier de faire partie des bénévoles dans ce programme de sensibilisation soutenu par l’UNICEF et KOICA. Il est reconnaissant et heureux que son travail et son engagement aient une retombée positive palpable sur la vie de la population de sa ville. Son souhait c’est que d’autres programmes mettant en valeur la compétence des jeunes puissent voir le jour. Enfin, il souhaite aussi que des infrastructures sportifs et culturels puissent être construits pour que les jeunes ne se perdent pas dans la délinquance.