Réponses à la pandémie du COVID-19 : La voix des enfants enfin écoutée
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Le quotidien de Mija et sa famille, ainsi que ses espoirs pour l’avenir ont été largement impactés par le COVID-19 qui n’a même pas réellement atteint son village. « La vie a basculé à cause du COVID-19 ! Nous ne pouvions plus du tout vivre librement ! Tout était fini ! » se désole Mija.
De plus, son rêve d’un jour devenir militaire a été étouffé : l’arrêt de la tenue des classes pour une période incertaine et indéterminée a fait naître en lui la crainte qu’il n’obtiendrait plus son diplôme et n’y parviendrait jamais.
Par ailleurs, les aides et autres mesures gouvernementales comme la distribution de produits de premières nécessités n’ont pas pu couvrir toute la population du village de Mija. Selon lui : « Seules les personnes aisées comme les fonctionnaires – et leurs familles proches – ont pu en bénéficier ; les simples citoyens, non. Certains ont même dû en acheter auprès des gendarmes ». Mija était malheureux et se sentait marginalisé car sa famille non-plus n’a pas bénéficié de ces mesures.
Les enfants ne sont pas toujours considérés comme des citoyens pouvant s’exprimer sur leurs droits et leurs besoins face aux divers contextes et politiques sociales en général et celles liées à la pandémie du COVID-19 en particulier. Leur voix n’est souvent pas écoutée, leurs expériences et ressentis ignorés ou écoutés passivement, sans aucune répercussion tangible.
La recherche qualitative sur les expériences des enfants durant la période du COVID-19 est une activité de la section Politiques Sociales du bureau de l'UNICEF à Madagascar qui, dans le cadre du suivi des droits des enfants, s’inscrit également dans une initiative internationale coordonnée par le Bureau de Recherche UNICEF - Innocenti. Mija est un personnage fictif inventé par des garçons de 14 à 17 ans provenant d’un village rural de la région Haute Matsiatra, durant une discussion de groupe organisée pour la recherche. C’était l’opportunité pour les auteurs de l’histoire de Mija de s’exprimer en profondeur pour la première fois sur les faits locaux, leurs sentiments et leur perception des périodes d’urgence sanitaire relatifs à la pandémie. Leurs désirs et frustrations ont été écoutés, et se joindra à la voix d’environ 600 autres enfants et jeunes de Madagascar pour servir de base aux autorités et à l’UNICEF au niveau national mais aussi mondial, pour les futures politiques ou mesures de protection sociale à mettre en place relativement à cette pandémie qui sévit encore.

