A Madagascar, les postes sanitaires avancés dans les « site saphir » améliorent l'accès aux soins
A Sakaraha, trois postes sanitaires avancés ont été récemment mis en place par la Direction Régionale de la Santé Publique, transformant l’accès aux soins pour les populations des villages érigés par défaut, à la découverte de gisements de saphir

Dans le district de Sakaraha, au Sud-Ouest de Madagascar, les villages d’Antsoha, Ambalavy et Analalava se sont créé après la découverte des gisements de saphir, cette pierre précieuse qui orne les bijoux de grande valeur. Sans statut administratif officiel, ces sites sont isolés. L’insécurité est omniprésente à cause de l’existence de flux d’argent lié au business du saphir. Il y a aussi très peu d’infrastructures, Wash notamment, pour desservir les populations.
C’est également le cas pour l’accès aux soins de santé. Les populations des trois villages, estimés à plus de 30 000 personnes se rendent rarement aux centres de santé, se trouvant à plus de 50 km. « Pour y aller, j’ai le choix entre marcher pendant près de 9h ou débourser près de 15 000 MGA (3,31 dollars) pour un taxi-brousse dont les voyages sont aléatoires » témoigne Marie, 19 ans et mère d’un garçon de 11 mois à Antsoha. C’est le même cas pour Nina, une autre mère de quatre enfants du village d’Ambalavy, qui doit trouver 30 000 Ar (6,62 dollars) afin de voyager et bénéficier de soins.
Aujourd’hui, la mise en place des postes sanitaires avancés réduit drastiquement la distance et les dépenses supplémentaires pour pouvoir se soigner

« Ce n’est plus qu’à deux heures de marche de chez moi, et j’y ai emmené mon fils pour ses premières doses de vaccins. Mon enfant n’a pas pu être vacciné depuis sa naissance car je n'ai pas d’argent pour payer les frais de taxi brousse ni la force de marcher pour se rendre à Sakaraha. Je pourrai facilement poursuivre les séries de vaccin selon le calendrier vaccinal »

Pour Nina, cela fait déjà trois fois qu’elle s’est rendue au poste sanitaire avancé. « Je n’ai fait que cinq minutes de marche pour amener ma fille souffrante pour une consultation. Et je n’aurai pas de problème pour continuer le reste des séries de vaccination de mon enfant de 6 mois, après les deux doses qu’il a reçues auparavant à Sakaraha » témoigne-t-elle.
Les postes sanitaires avancés offrent le paquet minimum d’activités identique à celui d’un centre de santé de base c’est-à-dire les consultations des malades, la vaccination, les consultations prénatales, l’accouchement, le planning familial et la surveillance nutritionnelle des enfants et les communications pour le changement de comportement. En plus de ces services, les équipes mettent en œuvre des activités des stratégies avancées avec un paquet intégré (consultations externes, vaccination, consultations prénatales et planning familial) au niveau d’autres sites saphir populeux implantés aux alentours de ces villages.

Hery Lalaina Andrisoa, 27 ans, est la sage-femme, cheffe du poste sanitaire avancé d’Analalava, appuyée par deux autres paramédicaux. Recrutée en tant qu’agent de santé contractuel avec comme objectif de renforcer les accès de la population aux soins de santé primaire, elle n’a pas hésité à prendre pour ce poste, dans cette zone difficile. « J’ai été motivée depuis le jour où j’ai choisi cette formation, avec ce désir de servir la population, de la soigner. Je m’occupe globalement de l’organisation du fonctionnement du centre, de la relation avec les autorités du village et sanitaires locales, la gestion des intrants de santé, la planification et le rapportage des activités » confie-t-elle. Un mois après la mise en place du poste sanitaire, Hery Lalaina est fière d’avoir réalisé avec succès trois accouchements. Le bouche à oreille fait aussi son effet et a permis d’augmenter la fréquentation du centre. Durant la même période, 291 malades ont été traités, 65 femmes enceintes ont reçu la consultation prénatale et 66 enfants, zéro dose ont été rattrapés.
L’appui à la Direction de la Santé Publique pour la mise en place de ces postes sanitaires avancés a été réalisé avec l’appui de l’UNICEF, à travers des donateurs comme Gavi, l’Alliance du Vaccin et CDS France