Harena, la renaissance d’une petite fille après les cyclones
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Harena, une petite fille âgée de 6 ans, réside à Ambalavero, un petit village situé dans le Sud-est de Madagascar. Ses parents dont le père est cultivateur et la mère sans emploi veille sur elle avec affection. Harena a également une grande sœur qui partage son quotidien Malheureusement, Harena a été victime d’un accident qui a entrainé une perforation de son œil gauche par un morceau de bois ce qui l’a empêché d’aller à l’école.
Le 21 février 2023, le cyclone tropical Freddy a frappé de plein fouet la région laissant derrière lui un paysage dévasté et des milliers de personnes en détresse. Si le cyclone a été un désastre pour tous, il a particulièrement bouleversé la vie de Harena qui est déjà fragilisée par les cyclones précédents en 2022, Batsirai et Emnati, ainsi que par sa particularité qui la différenciait de ses camarades.
Harena était une enfant pétillante, pleine de joie de vivre, mais cette différence l’avait régulée à la marge de sa société depuis des années. Les cyclones successifs avaient également plongé sa famille dans une précarité grandissante, leur maison s’est effondrée et leurs cultures ayant été ravagées. Cette situation a rendu plus difficile la prise en charge de ses besoins médicaux et émotionnels. De plus, elle subissait l’exclusion de ses camarades qui ne comprenaient pas sa condition, accentuant ainsi son sentiment d’isolement, l’empêchant d’interagir avec eux et la confinant dans sa solitude.
Cependant, grâce à l’UNICEF et à la communauté soutenue par le financement du Comité Australien pour l’UNICEF, et en partenariat avec Le ministère de la Population de la région de Fitovignany, une lueur d’espoir a émergé au sein de la région du Sud Est de l’ile. Des séances de soutien psychosocial à la fois en groupe et individuelles ont été organisées pour les enfants du village notamment à travers les activités « Espaces Amis des Enfants », auxquelles Harena a pu trouver de nouveau sa place. Des travailleurs sociaux et des intervenants sociaux formés ont prodigué des séances d’écoute active, de référencement vers les services de prise en charge offrant ainsi un soutien indispensable à ces enfants vulnérables. Pour le cas de Harena en particulier, elle et sa famille ont été référées vers le centre de santé le plus proche.
« Nous sommes honorés de mener cette mission sacrée de soutien et de donner vie aux enfants dans cette commune, y compris le cas de cette enfant. Grâce à nos activités, nous avions pu comprendre les expériences et les réalités vécues par les enfants et les familles impactés par les cyclones. Le traitement du cas de cette enfant et sa relation avec les autres ont été un succès, car nous avons contribué à sauver en partie la vie de ces enfants en favorisant leur développement personnel, leur expression et leur participation sans hésitation. Nous avons également encouragé un changement de comportement chez chaque enfant, facilitant ainsi leur réintégration et leur intégration avec leurs camarades. De plus nous avons créé un environnement pacifique et convivial entre eux, tout en leur faisant connaitre leurs droits, y compris le droit aux soins et à la sécurité », témoignent les travailleurs et intervenants sociaux.
« Nous exprimons nos profondes gratitudes envers l’UNICEF et le Ministère de la Population pour avoir apporté tant de bonheur dans nos vies grâce à ces activités exceptionnelles. Alors que nous sommes encore sous le choc, nous nourrissons l’espoir que d’autres formes d’aide humanitaire viendront alléger nos préoccupations » ont souligné les parents de Harena.
Les résultats obtenus dans la région dépassent largement les attentes fixées par les activités de soutien psychosocial. Dans le cadre de l’activité de soutien psychosociale de groupe (SPSG) le nombre de bénéficiaires prévu était de 2400 répartis dans 4 communes d’intervention. Pour l’activité de SPSG, les résultats atteints ont dépassé ces attentes, avec un nombre de bénéficiaires atteints s’élevant à 4218 dans les 4 communes d’intervention, dont 934 dans la communauté rurale concernée. Quant à l’activité de soutien psychosocial individuel (SPSI), le nombre cible était de 960 dans 4 communes rurales. Les résultats pour l’activité de SPSI ont également dépassé les attentes, avec 960 bénéficiaires atteints dans les 4 communes rurales, dont 516 dans la communauté rurale concernée. Dans les deux activités, le nombre de bénéficiaires dans la communauté rurale a dépassé les cibles initialement fixées, incluant les enfants et les femmes.
Au fil de ces séances, une métamorphose s’est opérée dans la vie de la petite Harena. Autrefois, elle se cachait derrière sa grande sœur cherchant refuge auprès d’elle en toutes circonstances. Cependant, grâce au soutien chaleureux de l’équipe professionnelle et dans l’espoir d’être acceptée par ses camarades de groupe, Harena a regagné peu à peu confiance en elle. Pas à pas, elle a commencé à s’ouvrir, à exprimer son souhait le plus profond de guérir et de retrouver une vie normale. Elle a retrouvé le sourire qui illuminait son visage autrefois. Les acteurs locaux resteront engagés et continueront à apporter leur soutien à Harena en suivant attentivement son cas.

