À Madagascar, matrones et agents de santé se donnent la main pour sauver des vies

Pour les agents de santé, le travail est colossal et de longue haleine pour impliquer les matrones afin d’assurer un accouchement sans incident.

IAVILISY Rame Kara
Razandry et l’une des sages-femmes du centre de santé d’Ampasina Maningory
UNICEF Madagascar/2022/Kara
17 juin 2022

Au sein de la société malgache, aller chez la matrone est une pratique coutumière encore vivante. Mais toutes les matrones n’ont pas la réactivité de Razandry, exerçant la pratique depuis 10 ans dans la région d’Analanjirofo, au sein d la commune d’Ampasina Maningory. Cela fait 4 ans qu’elle collabore étroitement avec les sages-femmes du Centre de Santé de Base pour que les naissances soient plus sûres. « Il y a tout intérêt à accoucher au sein d’un Centre de Santé de Base. La vie de ces femmes est en jeu : elles sont réorientées vers le centre dès que je sens que l’accouchement est difficile » explique-t-elle.

Pour les agents de santé, le travail est colossal et de longue haleine pour les impliquer afin d’assurer un accouchement sans incident.  « La majorité des femmes viennent au Centre en dernier recours, face à de grands risques de complications, et souvent plus de six heures après le travail » constate Josette Gabriella, une des sages-femmes du Centre de Santé de Base. « Lorsqu’elles accompagnent les femmes qu’elles n’ont pas réussi à faire accoucher, on les laisse certaines tâches comme prendre soin de la nouvelle maman, nettoyer la table d’accouchement, habiller le nouveau-né…Un accouchement réussi donne lieu à un échange sur les différentes étapes afin d’en percevoir les signes de danger et les actions immédiates à prendre en cas de difficultés » témoigne Josette Gabriella.

Razandry constate que la démarche est bénéfique autant pour les parturientes que pour elle. « D’une part, les mères et les bébés sont en bonne santé et en sécurité et d’autre part, j’acquiers des connaissances au sujet des accouchements et leurs risques, concernant l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la nutrition de la femme, la santé maternelle et néonatale partagés par les agents de santé du centre… » poursuit-elle. Ces derniers sont bénéficiaires de formations, dispensées dans le cadre du projet des 1 000 premiers jours, avec le soutien du programme mondial de RSE de Takeda Pharmaceutical Company Limited. Dotés de connaissances en Nutrition et Santé pour mieux accompagner les femmes enceintes et allaitantes, les matrones sont ainsi directement impliquées dans l’amélioration de l’accueil au niveau des centres de santé et l’humanisation des soins.

Nadège Kalaroa pose avec ces deux enfants
UNICEF Madagascar/2022/Kara
Nadège Kalaroa pose avec ces deux enfants

En 2021, plus de 500 accouchements ont été enregistrés au Centre de Santé de Base. Pour leurs parts, les nouvelles mamans bénéficient de sensibilisation tout au long de leur grossesse, et après l’accouchement. Elles jouissent pleinement des services comme la consultation prénatale, la vaccination et des médicaments à travers lesquels l’UNICEF soutient le centre de santé de base. Nadège Kalaroa a accouché de son second enfant en février 2022 au Centre de Santé de Base d’Ampasina Maningory. « J’ai énormément apprécié le soutien et l’accompagnement des agents de santé durant cette seconde grossesse. J’ai reçu beaucoup plus de messages/de guidance, de différents types, et plus complets, notamment sur la grossesse sans risque, l’alimentation de la femme, de l’enfant » fait-elle savoir.