À Madagascar, les jeunes entrepreneurs s’activent pour lutter contre le coronavirus

À Madagascar, les jeunes entrepreneurs s’activent pour lutter contre le coronavirus

Fanja Saholiarisoa
Hanta Tiana présente son produit phare
UNICEF Madagascar/2020
02 juin 2020

Les initiatives des jeunes de Madagascar sont nombreuses face au coronavirus. Malgré les innombrables défis qui affectent les petites entreprises à cause de la pandémie de COVID-19, comme l'accès plus difficile aux matières premières, les transports limités, des projets et commandes annulés/reportés, les jeunes entrepreneurs ne reculent devant rien. Ils essaient de s’adapter à la situation en créant des initiatives répondant au contexte.

Tanjona Raveloson a vu grand. Il crée d’abord une visière antiprojection imprimés en 3D et par la suite il fabrique une machine respirateur artificiel VNI qui termine par être fonctionnelle le 29 mai. « Mon initiative est venue dans le but principal d’aider le personnel médical. J’ai pu mettre en vente mes visières au grand public et aux soignants du secteur privée qui ont pu avoir une large réduction au niveau du prix. Les bénéfices iront sur l’achat des matières premières pour pouvoir encore redistribuer gratuitement aux combattants du front. Quant au respirateur artificiel, ce sont des amis de la croix rouge malagasy qui m’ont lancé un défi que j’ai pu relever » explique ce jeune débrouillard. 

 

 

Tanjona pose fièrement avec son invention
UNICEF Madagascar/2020

Hanta Tiana Rajaonarisoa, à la tête d’une entreprise verte, a trouvé d’autres idées pour combler la pénurie des gels hydroalcooliques dans la capitale en lançant « le gel hydroalcoolique pour tous » sous forme de dosette individuelle.
Un gel hydroalcoolique désinfectant qui tue les virus et les bactéries selon les formulations recommandées par l’OMS à moindre cout. Selon elle, tous les Malagasy n’ont pas les armes les plus basiques pour se protéger, l'eau courante et le savon. « Se laver les mains régulièrement, l'un des premiers gestes barrière contre la contagion est inaccessible à des millions de Malagasy car beaucoup de personnes n'ont pas l'eau courante et ne réalisent pas l'importance de ce geste simple pour se protéger. D’où l’idée de démocratiser le gel hydroalcoolique et de sensibiliser le plus grand nombre au lavage des mains de façon régulière », explique-t-elle.
 

 

Hanta Tiana devant sa gamme de gel hydroalcoolique
UNICEF Madagascar/2020

Quand à Marie Christina Kolo, écoféministe et entrepreneure sociale, elle a créé un savon écologique conçu pour les personnes vulnérables de Madagascar lors de ces temps difficiles de COVID-19 grâce à un système de solidarité. Des dizaines d'ONG et d'associations ont déjà rejoint cette initiative.

C'est le sourire que Marie Christina présente ses savons écologiques
UNICEF Madagascar/2020

À Madagascar, l'accès au savon et à l'eau est une question vitale pour faire face à COVID-19 à Madagascar. Nos jeunes entrepreneurs restent confiants. « Cette crise doit être l'occasion de penser au « monde d'après. Il est temps de repenser notre économie et nos modes de consommation en cette période de crise mondiale. Je suis convaincue que la jeunesse a un rôle à jouer dans la nouvelle économie qui doit se construire et qui mérite d'être mieux promue, une économie durable, tournée vers les emplois verts/bleue et l'économie solidaire », explique Christina, étant elle-même une activiste climatique aussi.

Pour Hanta Tiana,  «être jeune entrepreneur, c’est chercher des solutions innovantes pour améliorer notre société et développer notre pays pour un monde meilleur.  C’est créer le changement que nous voulons voir dans le monde », explique cette adepte de la philosophie de Gandhi qui ose rêver grand. Enfin, « Pour les jeunes, prenez exemple car comme disait un ami, le karma existe. Je ne suis ni un gosse de riche ni un ingénieur, mais j’avais juste la volonté et l’esprit patriote. Avec peu, on peut changer le monde et en cette période, on peut sauver des vies et protéger nos médecins. Le pays a besoin de jeunes de bon cœur qui regorgent à la fois d’ambitions et de créativité », conclut Tanjona Raveloson.